L'opposant sénégalais Ousmane Sonko condamné en appel à 6 mois de prison avec sursis

© AFP 2024 SEYLLOU manifestations au Sénégal après l'arrestation d'Ousmane Sonko
 manifestations au Sénégal après l'arrestation d'Ousmane Sonko - Sputnik Afrique, 1920, 09.05.2023
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L'opposant sénégalais, Ousmane Sonko, a été condamné, lundi à six mois de prison avec sursis par la Cour d'appel de Dakar pour "diffamation" et "injures", contre le ministre du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Niang, membre de l'APR, le parti politique du président de la République, Macky Sall.
Cette peine, qui n'est pas définitive, menace l'éligibilité de Sonko à l'élection présidentielle prévue le 25 février 2024 et à laquelle l'opposant sénégalais, un des leaders de la coalition de l'opposition Yewwi Askan Wi (libérer le peuple en Wolof), a été déclaré candidat.
Le juge de la cour d'appel de Dakar, Mamadou Cissé, a, d'autre part, condamné M. Sonko en son absence, à verser 200 millions de francs CFA (300.000 euros) de dommages et intérêts au plaignant, le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, avec contrainte par corps en cas de refus.
Avec cette condamnation, les chances de voir Sonko participer à l'élection présidentielle sont compromises. Le code prévoit une radiation des listes électorales avec une peine supérieure ou égale à six mois avec sursis. Il reste donc à Sonko l'espoir de la Cour de Cassation pour annuler ce verdict.
Des avocats de la défense dont Me Ciré Clédor dans la salle, mais en l'absence de leur client, n'ont pas eu droit à la parole. L'opposant et ses avocats ont ainsi un délai de six jours pour introduire un pourvoi en cassation contre le verdict.
Me Baboucar Cissé, un avocat du plaignant, le ministre du Tourisme, a déclaré aux journalistes que cette peine rend M. Sonko inéligible si elle est maintenue.
"Il a six jours pour se pourvoir. La conséquence de cette décision, si elle est définitive, c'est de l'exclure" des élections, a-t-il affirmé.
A l'occasion de cette audience, le Gouverneur de Dakar avait publié deux arrêtés interdisant la circulation des motos et la vente de carburant en détail, ce lundi.
Le ministère public a requis lors de cette audience de lundi une peine de deux ans dont un ferme à l’encontre d’Ousmane Sonko pour "faux, usage de faux, diffamation et injures". Le procureur général Ibrahima Bakhoum a également demandé au juge d’ordonner l’arrestation immédiate de l’opposant absent de l’audience et la publication de l'arrêt dans cinq journaux.
M. Sonko avait annoncé dimanche soir sur les réseaux sociaux sa décision de "ne plus collaborer avec la justice" et a dit qu'il ne répondrait plus aux convocations des juges sans garantie pour sa sécurité.
Sonko, candidat déclaré pour la présidentielle de 2024, a invoqué les incidents auxquels ont donné lieu ses déplacements au tribunal de Dakar à l'occasion de ses deux procès.
Il a rappelé plusieurs incidents survenus au cours des audiences du procès en diffamation que lui a intenté le ministre du Tourisme qui reproche à Ousmane Sonko d'avoir déclaré en décembre 2022 que sa gestion avait été "épinglée" dans un rapport d'une institution de contrôle sur le Programme de développement des domaines agricoles communautaires (Prodac), ce que le ministre nie.
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