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Vendre les banques publiques algériennes aux Occidentaux "serait un mauvais signal" envoyé aux BRICS

Vendre les banques publiques algériennes aux Occidentaux «serait un mauvais signal» envoyé aux BRICS
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La privatisation des banques promue par le chef d’État algérien n’est pas une bonne solution, affirme à L’Afrique en marche Omar Aktouf, professeur à HEC Montréal. Il faudrait "regarder le désastre économique et social dans les pays occidentaux" pour s’en convaincre, indique-t-il.
À l’occasion du Conseil des ministres tenu le 2 avril, le Président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a demandé avec insistance au gouvernement d’accélérer le processus d’ouverture du capital des banques publiques, six au total, aux investisseurs privés, nationaux ou étrangers.
"Fustiger le public tout en vendant le privé comme la solution providentielle idoine à tous les problèmes de l’économie est plus que fallacieux", avertit sur Radio Sputnik Afrique Omar Aktouf, professeur titulaire à HEC Montréal et membre du conseil scientifique d’ATTAC au Québec. Selon lui, il suffit juste "de regarder le désastre économique et social dans les pays occidentaux, notamment les États-Unis et le Royaume-Uni, qui ont promu depuis au moins quarante ans ce mirage de l’économie néolibérale ultra-financiarisée pour s’en convaincre".
Dans le même sens, le Pr Aktouf se dit étonné de voir qu’on continue "à chanter les louanges de l’ultra-libéralisme, notamment financier, alors que ce sont les pays qui ont fait l’inverse, à l’instar de l’Islande, qui s’en sortent à merveille actuellement". La moindre des choses, estime-t-il, aurait été d’envoyer "des équipes dans ce pays et dans ceux également qui ont gardé une bonne partie des grandes banques et des grandes entreprises sous le contrôle de l’État -la Chine, la Russie, l’Inde- afin d’étudier et d’identifier ce qui a permis à ces pays de se développer massivement. Puis tenter de créer un modèle en Algérie inspiré de ces pays, tenant compte des spécificités de l’économie algérienne, dont le fait primordial à ne pas perdre de vue: l’argent des banques publiques vient exclusivement des exportations des hydrocarbures".
Si l’Algérie, comme un grand nombre de pays africains, veut adhérer aux BRICS et se faire une place parmi les nations qui avancent dans le développement de l’économie réelle, elle devrait savoir qu’"ouvrir le capital de ses banques publiques à des acquéreurs occidentaux, américains ou européens, pourrait être un très mauvais signal envoyé à ce conglomérat. Il faudrait se rappeler que certains de ses membres font face à de terribles sanctions unilatérales illégales, y compris, dans le cas de la Russie, la confiscation des avoirs de la Banque centrale".
Enfin, M.Aktouf recommande à tous les pays africains "d’être patients et de s’organiser pour la création d’une réelle banque de développement dans le cadre d’une coopération renforcée avec les BRICS".
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