Tunisie: manifestations aux funérailles du footballeur qui s'est immolé par le feu

© AFP 2023 KABIL BOUSENAManifestation à Haffouz
Manifestation à Haffouz  - Sputnik Afrique, 1920, 15.04.2023
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Le suicide par immolation d'un footballeur tunisien a soulevé des protestations. Ses concitoyens ont affronté la police après son enterrement dans sa ville natale. Avec des tirs de gaz lacrymogènes, les forces de l'ordre ont répondu aux jets de pierres.
Les personnes en deuil ont exprimé vendredi leur colère lors des funérailles de Nizar Issaoui. Ce footballeur tunisien est décédé le 13 avril des suites de brûlures subies lors d'une manifestation contre "l'injustice policière", a déclaré sa famille. L'homme de 35 ans s'est immolé par le feu lundi en face d'un poste de police de Haffouz, ville dans le centre de la Tunisie.
Son décès a provoqué des remous à Haffouz, sa ville natale, ont rapporté des médias locaux. Après son enterrement, des heurts violents ont éclaté entre les habitants en colère et la police avec des jets de pierre. Les forces de l’ordre ont utilisé du gaz lacrymogène pour disperser les manifestants, relate le média Kapitalis.

"Terroriste"

Nizar Issaoui s'est immolé par le feu en signe de protestation. Il s’était initialement rendu au poste de police pour porter plainte contre un commerçant suite à un conflit concernant le prix du kilo de bananes, très élevé. Mais il s’est retrouvé accusé de terrorisme.
La famille du défunt estime que la police est responsable de sa mort et a appelé à ouvrir une enquête. Le gouvernement tunisien n'a pas commenté la mort du footballeur.

Des précédents

Un incident semblable avait provoqué une "grève de la dignité" du syndicat des journalistes de Tunisie en janvier 2019, décrété suite à l'auto-immolation d'un journaliste protestant contre le chômage et la misère frappant sa région de Kasserine, dans le centre ouest du pays.
En 2010, le vendeur de rue Mohamed Bouazizi s'était lui aussi immolé par le feu. Ce geste avait déclenché une vague de manifestations qui ont conduit au renversement du président Zine al-Abidine Ben Ali l'année suivante.
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