Les personnes du Maghreb plus discriminées à l’embauche en France

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Travail - Sputnik Afrique, 1920, 09.04.2023
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Les candidats d’origine maghrébine reçoivent 32% de rappels en moins que les autres, lorsqu’ils souhaitent accéder au marché de l’emploi en France, dévoile une récente étude.
Les discriminations à l’embauche sont une réalité en France et les candidats d’origine supposée maghrébine en font les frais, à en croire une enquête de l’INSEE couvrant les années 2019 et 2020. Les employeurs sont en effet près de 32% moins enclins à répondre aux personnes de ce profil.
"Elles sont nettement moins souvent recontactées par les recruteurs en vue d’un entretien d’embauche que celles sans ascendance migratoire; leur risque de chômage est plus fort à caractéristiques équivalentes et elles déclarent plus souvent s’être vues injustement refuser un emploi", indique ainsi l’INSEE dans son étude.
Les femmes d’origine maghrébine sont cependant un peu mieux loties que les hommes, puisqu’elles ont 29% de chances en moins d’être rappelées, contre 34% pour les hommes.

Chômage et sentiment d’injustice

Ces discriminations se répercutent sur les taux de chômage en France puisque 16% des immigrés et descendants d’immigrés diplômés jusqu’à bac+5 sont au chômage, contre 6% pour les personnes sans ascendance migratoire.
L’étude de l’INSEE s’attarde également sur le ressenti des candidats eux-mêmes. Ainsi, 51% des immigrés du Maghreb pensent que les discriminations subies à l’embauche sont bien en lien avec leurs origines, alors que 11% estiment que cela concerne leur religion. Un tiers des personnes discriminées de confession musulmane avancent cet argument.
Paris travaille actuellement à un projet de loi sur l’immigration, visant à mieux contrôler les arrivées clandestines, mais aussi à faciliter l’embauche pour les secteurs de métiers "sous tension".
L’examen de la loi survient cependant dans un contexte politique troublé, marqué par les manifestations contre la réforme des retraites. Le gouvernement songe donc à présenter à l’Assemblée plusieurs textes plus courts. L’opposition, notamment à droite, a accusé le Président Emmanuel Macron de vouloir "saucissonner" le projet de loi.
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