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La Journée des Martyrs il y a 85 ans, "une poussée anticolonialiste et démocratique" pour la Tunisie
La Journée des Martyrs il y a 85 ans, "une poussée anticolonialiste et démocratique" pour la Tunisie
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Il y a tout juste 85 ans, la Tunisie faisait ses premiers pas vers l’indépendance. La Journée des Martyrs commémore le 9 avril ceux qui ont versé leur sang... 09.04.2023, Sputnik Afrique
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"Il fallait qu’on se débarrasse non seulement de la colonisation, mais aussi que les Tunisiens vivent dans un État plus juste, moderne", explique à Sputnik le professeur d’histoire contemporaine tunisien Habib Kazdaghli, à l’occasion de la Journée des Martyrs commémorée le 9 avril en Tunisie.Retour sur les événements à "dimension sociale" ayant précédé cette journée marquante qui amorça le processus d’indépendance de la Tunisie.Le coup d’envoi a été lancé le 8 avril 1938, lorsqu’a eu lieu une manifestation pacifique de grande envergure ayant rassemblé près de 7.000 personnes à travers tout le pays. À l’époque, celui-ci "ne comptait que trois millions d’habitants", soit quatre fois moins qu’actuellement.Les Tunisiens voulaient un Parlement et un gouvernement, ce qui n’est possible que lorsqu’on est indépendant, donc "sans le dire, c'était revendiquer l'indépendance", indique le directeur du laboratoire de recherche sur le patrimoine."Une tuerie" le 9 avrilCe qui s’est déroulé le lendemain a été provoqué par l’arrestation d'un des orateurs, Ali Belhouane, qui a été convoqué par le tribunal. "Une protestation spontanée" a débuté, suivi par "des affrontements, des accrochages". Les dirigeants du principal parti ont été arrêtés, poursuit l’universitaire.C’est donc "à partir de cette date-là que l'idée d'un État indépendant a été forgée", résume-t-il. Et de préciser:"Il y aura d'autres crises, mais on va toujours se rappeler de ces événements comme étant une poussée anticolonialiste et démocratique."Bien que la Tunisie se trouvait à cette époque sous protectorat français, "ce n'était pas un combat seulement pour qu'on soit libre par rapport à la France, mais pour qu'on soit libre avec un État social", explique M.Kazdaghli.S’inspirer du passé pour une vie meilleureAprès le colonialisme, qui est "un système banni, un système criminel" pour le continent africain dans son intégralité, il faut savoir garder et maintenir son indépendance, est convaincu l’expert.À cet égard, il est important "de se rappeler de tous ceux qui ont combattu jadis pour l’indépendance", comme Patrice Lumumba de l'actuelle République démocratique du Congo, Nelson Mandela de l’Afrique du Sud et d’Habib Bourguiba de Tunisie.Pour cela, il faut tenir compte des forces, "ne pas se renfermer sur soi" et avoir des relations "sans engouffrer nos pays dans le poids de la dette", conclut le professeur tunisien.
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La Journée des Martyrs il y a 85 ans, "une poussée anticolonialiste et démocratique" pour la Tunisie
Exclusif
Il y a tout juste 85 ans, la Tunisie faisait ses premiers pas vers l’indépendance. La Journée des Martyrs commémore le 9 avril ceux qui ont versé leur sang dans cette quête longue. Un professeur tunisien explique auprès de Sputnik le pourquoi du comment de ces événements qui devraient inspirer le combat d’aujourd’hui pour un monde multipolaire.
"Il fallait qu’on se débarrasse non seulement de la colonisation, mais aussi que les Tunisiens vivent dans un État plus juste, moderne", explique à Sputnik le professeur d’histoire contemporaine tunisien Habib Kazdaghli, à l’occasion de la Journée des Martyrs commémorée le 9 avril en Tunisie.
Retour sur les événements à "dimension sociale" ayant précédé cette journée marquante qui amorça le processus d’indépendance de
la Tunisie.
Le coup d’envoi a été lancé le 8 avril 1938, lorsqu’a eu lieu une manifestation pacifique de grande envergure ayant rassemblé près de 7.000 personnes à travers tout le pays. À l’époque, celui-ci "ne comptait que trois millions d’habitants", soit quatre fois moins qu’actuellement.
Les Tunisiens voulaient un Parlement et un gouvernement, ce qui n’est possible que lorsqu’on est indépendant, donc "sans le dire, c'était revendiquer l'indépendance", indique le directeur du laboratoire de recherche sur le patrimoine.
Ce qui s’est déroulé le lendemain a été provoqué par l’arrestation d'un des orateurs, Ali Belhouane, qui a été convoqué par le tribunal. "Une protestation spontanée" a débuté, suivi par "des affrontements, des accrochages". Les dirigeants du principal parti ont été arrêtés, poursuit l’universitaire.
"Il y a des tramways qui ont été renversés, il y a eu des jets de pierres. Donc c'était une tuerie", dans laquelle 22 personnes, dont des enfants, ont perdu la vie. C’est en leur honneur que les Tunisiens commémorent le 9 avril.
C’est donc "à partir de cette date-là que l'idée d'un État indépendant a été forgée", résume-t-il. Et de préciser:
"Il y aura d'autres crises, mais on va toujours se rappeler de ces événements comme étant une poussée anticolonialiste et démocratique."
Bien que la Tunisie se trouvait à cette époque sous protectorat français, "ce n'était pas un combat seulement pour qu'on soit libre par rapport à la France, mais pour qu'on soit libre avec un État social", explique M.Kazdaghli.
"Donc on n'a pas chassé les bourgeois français des colonies françaises pour que des bourgeois tunisiens viennent à leur place, mais qu'il y ait une dimension sociale."
S’inspirer du passé pour une vie meilleure
Après le colonialisme, qui est "un système banni, un système criminel" pour le continent africain dans son intégralité, il faut savoir garder et maintenir son indépendance, est convaincu l’expert.
À cet égard, il est important "de se rappeler de tous ceux qui ont combattu jadis pour l’indépendance", comme Patrice Lumumba de l'actuelle République démocratique du Congo, Nelson Mandela de l’Afrique du Sud et d’Habib Bourguiba de Tunisie.
C’est "un combat du XXIᵉ siècle pour un monde plus juste, un monde où il n'y ait pas un seul groupe qui domine le monde", une lutte qui "nécessite qu'on prépare une stratégie" et en assurer "la participation populaire".
Pour cela, il faut tenir compte des forces, "ne pas se renfermer sur soi" et avoir des relations "sans engouffrer nos pays dans le poids de la dette", conclut le professeur tunisien.