L’attaque chimique présumée de la Douma syrienne: entre intox et provocation

© Sputnik . Mikhaïl Voskressenski / Accéder à la base multimédiaSituation à Douma, en Syrie (archive photo)
Situation à Douma, en Syrie (archive photo) - Sputnik Afrique, 1920, 07.04.2023
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Il y a cinq ans, une attaque a eu lieu dans la ville syrienne de Douma, en Ghouta orientale. Plusieurs ONG, dont les Casques blancs, ont affirmé que des armes chimiques avaient été utilisées par l’armée syrienne. Pourtant, selon Moscou, cette version est fabriquée de toutes pièces. Retour sur les événements.
Le 7 avril 2018, une attaque chimique aurait eu lieu à Douma, dans la Ghouta orientale, à 10 km à l'est de Damas, d’après plusieurs ONG, dont les Casques blancs.
Pourtant, le ministère russe des Affaires étrangères a qualifié ce rapport de désinformation, tandis que le ministère de la Défense a déclaré que les Casques blancs n'étaient pas une source d'information crédible et qu'ils diffusaient des informations fabriquées de toutes pièces.
Des membres du Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit ont inspecté Douma le 9 avril, mais n'ont découvert aucune trace d'utilisation d'armes chimiques. Néanmoins, les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France ont lancé une attaque massive de missiles contre la Syrie le 14 avril, sans l'autorisation du Conseil de sécurité des Nations unies. Le ministère russe de la Défense a déclaré que 103 missiles avaient été tirés, dont 71 ont été abattus par la défense aérienne syrienne.

Un élément clé de la campagne de communication

Les Casques blancs sont devenus un élément clé de la campagne de communication lancée contre les autorités syriennes, leur imputant l’utilisation d’armes chimiques contre des civils. Celle-ci a débuté en août 2013. Au cours des années qui ont suivi, des accusations étaient formulées régulièrement, souvent dans des cycles qui coïncidaient avec les victoires de l'armée syrienne. Du point de vue de la logique élémentaire, le recours aux armes chimiques par les autorités syriennes est absurde. Cela équivaudrait à un suicide, car cela discréditerait Damas aux yeux de la communauté internationale et lui donnerait carte blanche. Néanmoins, Washington a utilisé à plusieurs reprises ces allégations pour menacer la Syrie d'une action militaire afin de la punir pour ces "crimes" ou pour faire adopter des sanctions étouffantes à l’encontre de Damas à l'Onu.
Les Casques blancs ont joué un sinistre rôle provocateur en fabriquant une attaque chimique par les troupes syriennes le 4 avril 2017 dans la ville de Khan Cheikhoun, dans la province d'Idlib. Aucune preuve n’a été produite, mais cela n'a pas empêché les États-Unis de lancer une frappe contre la base aérienne syrienne d'Al-Chaayrate trois jours plus tard.

L’attaque présumée de Douma

À titre de preuves, ont été présentées des images de résidents de Douma, dont des enfants, que des médecins auraient tenté de sauver d’un empoisonnement. Une semaine plus tard, les États-Unis, le Royaume-Uni et la France ont frappé des cibles syriennes sans attendre les conclusions de l'OIAC.
Les faits exposant la falsification des Casques blancs proviennent de diverses sources, y compris de témoins.
Plus tard, des personnes apparaissant dans les vidéos ont déclaré qu'elles n'avaient pas vu d'attaque. L'une d'entre elles a rapporté que des personnes non identifiées avaient semé la panique dans la ville, après quoi elles ont tenté de rassembler les gens à l'hôpital. Ces personnes y ont versé de l'eau sur eux sans rien expliquer, puis les ont laissés partir. Les médecins qui travaillaient à l'hôpital à l'époque ont confirmé qu'il n'y avait eu aucun signe d'empoisonnement chimique chez les patients.
À l'été 2018, Swedish Doctors for Human Rights (SWEDHR), une ONG à but non lucratif, a accusé les militants des Casques blancs d'avoir mis en scène des enfants prétendument affectés en Syrie.
En février 2019, Riam Dalati, producteur de BBC Syria, a déclaré qu'après six mois d'enquête, il était convaincu que les tournages à l'hôpital suite à l'attaque chimique de Douma en Syrie avaient été des mises en scène. Aucune victime n’y a figuré.

Un garçon de 11 ans admis avoir été payé en biscuits pour le tournage

Un participant au tournage de la vidéo à l'hôpital de Douma, Hassan Diab, un garçon de 11 ans, et son père ont précédemment parlé à Sputnik des détails de la mise en scène du tournage de la vidéo au printemps 2018. Selon eux, les enfants ont ensuite reçu des biscuits pour avoir participé au spectacle. Les habitants de Douma interrogés par Sputnik n'ont pas pu confirmer l'attaque chimique, affirmant qu'ils n'avaient pas entendu parler ni ne connaissaient personne affecté par des substances toxiques. À La Haye, en avril, des témoins oculaires ont parlé d'une attaque chimique mise en scène. Le jeune Hassan Diab, filmé par les Casques blancs, a admis avoir été payé en biscuits et en dattes pour participer au tournage.

Cela "pourrait être une mise en scène", selon un journaliste US

Le 24 mars 2023 "un toxicologue allemand affirmait que l'attaque chimique présumée de 2018 à Douma, en Syrie, pourrait être une mise en scène – les symptômes des victimes ne correspondent pas aux signes d'exposition au chlore", a déclaré le journaliste indépendant américain Aaron Maté lors d'une réunion informelle du Conseil de sécurité de l'Onu. M.Maté a rappelé que deux inspecteurs de l'OIAC ayant 30 ans d'expérience ont fait partie de l'équipe chargée d'enquêter sur ce qu’il s'était passé à Douma et qu'ils ont été envoyés en Syrie. Les deux inspecteurs ont accusé les hauts responsables de l'OIAC de bloquer les conclusions de l'enquête et de publier des conclusions non confirmées qui accusaient sans fondement le gouvernement syrien d'avoir perpétré l'attaque chimique de Douma, a déclaré le journaliste.
En 2012, des équipes de secours bénévoles ont commencé à travailler sur le territoire syrien non contrôlé par le gouvernement. En 2014, elles ont été regroupées au sein de l'organisation humanitaire Syria Civil Defence (SCD), connue sous le nom de Casques blancs. Selon l'organisation, elle compte maintenant plus de 3.000 membres en Syrie. Le financement des Casques blancs a été rapporté par les autorités américaines, britanniques et canadiennes.
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