Une journaliste française dans le Donbass: "on va assister à des choses assez ‘intéressantes’"

© Sputnik . Alexeï Maïchev / Accéder à la base multimédiaDes militaires russes dans le Donbass
Des militaires russes dans le Donbass - Sputnik Afrique, 1920, 23.02.2023
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Dans le Donbass depuis plus de six ans, la journaliste française Christelle Néant dénonce auprès de Sputnik le silence de l’Occident concernant les crimes de guerre de Kiev. Pis encore, les armes occidentales livrées à Zelensky ne font qu’aggraver le bilan des victimes civiles sans changer, selon elle, la situation sur le champ de bataille.
Les livraisons d’armes occidentales à Kiev ne vont pas "changer le cours" du conflit, mais juste le "prolonger un tout petit peu", a déclaré à Sputnik la journaliste française Christelle Néant qui habite à Donetsk depuis 2016. Elle reste notamment sceptique quant à l’efficacité des armes lourdes promises à Zelensky.
"Je pense qu'on va assister à des choses assez ‘intéressantes’. Je mets ça entre guillemets. Déjà parce que les chars qui vont être fournis à l'Ukraine ne sont pas du tout adaptés, entre autres, à la nature du terrain. Puisqu’en Ukraine les terres sont ce qu'elles sont, et la raspoutitsa ne fait aucun cadeau à des chars qui sont beaucoup trop lourds et qui ne sont pas faits pour circuler sur des terrains aussi boueux", a-t-elle expliqué.
D’après Mme Néant, l’aide militaire à Kiev est d’"autant plus ridicule", qu’elle prive complètement les armées occidentales d’armes. Elle évoque la France qui a fourni en Ukraine presque la moitié de ses canons CAESAR.
"Rendez-vous compte: une armée qui donne la moitié de son artillerie à une autre et soit les canons finissent revendus au marché noir, soit ils sont détruits sur le front. Et qu’est-ce que cela changerait? Rien. L'Ukraine continue de perdre et c'est vraiment chercher à prolonger le conflit au détriment, d'ailleurs, du peuple ukrainien. Ils sont vraiment utilisés comme de la chair à canon. Et les Occidentaux n'en ont strictement rien à faire de prolonger leurs souffrances. C'est complètement délirant", a-t-elle insisté.

Des armes utilisées contre les civils

Dans le même temps, la journaliste pointe le fait que depuis que les pays occidentaux donnent massivement des armes à l'Ukraine, le nombre de victimes civiles a été multiplié par quatre dans le Donbass. Raison pour laquelle Christelle Néant dit avoir "vraiment honte" que son pays donne des armes à un gouvernement qui commet des crimes de guerre.
"En 2014, on savait déjà que l'armée ukrainienne commettait des crimes de guerre. Il y a eu quelques rapports de l'Onu à ce sujet, comme à propos de la bataille d'Ilovaïsk, qui ne laisse aucun doute sur la façon dont se comportait l'armée ukrainienne dans le Donbass. Et malgré cela, la France a décidé et continue de fournir des armes à l'Ukraine. Pour moi, c'est vraiment une honte", a-t-elle souligné.
Dans ce contexte, la journaliste rappelle que de nombreux enfants ont été tués dans les frappes ukrainiennes. Elle constate ainsi "une volonté délibérée de l'armée ukrainienne depuis 2014 de s'en prendre à la population civile".
"Et c'est terrible. Et tous ces appels au génocide des russophones du Donbass et des Russes de manière générale, tout le monde se tait côté occidental. Il n'y a personne pour dire que c'est inacceptable et qu’on ne devrait pas entendre un truc comme cela. Dans un pays dit démocratique, parce que je rappelle quand même qu'ils présentent l'Ukraine comme étant un pays démocratique. Et là, il n'y a rien. Et c'est le grand silence de toutes les organisations de protection des droits de l'homme, de tous les politiciens occidentaux. Personne ne dit rien. Tout le monde trouve cela normal parce qu'il s'agit des Russes", a-t-elle déclaré.

Chair à canon

Mme Néant insiste sur le fait que dans sa lutte contre la Russie, l’Occident utilise la population ukrainienne comme de la "chair à canon".
"L'Ukraine est utilisée comme terrain pour le déroulement du conflit contre la Russie par procuration. Sa population sert de chair à canon. L'Ukraine est utilisée comme un pion, comme un bélier, une tête de pont pour attaquer la Russie".
Cependant, poursuit la journaliste, la population du pays ne s’en rend compte en raison de la propagande des médias et du système d’enseignement totalement réformé. "Petit à petit en huit ans cela a fait son travail, malheureusement", a-t-elle conclu.
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