"Les langues africaines sont en danger", avertit une linguiste ivoirienne
© Photo Pixabay / Chickenonline / Drapeau Côte d'IvoireDrapeau Côte d'Ivoire
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En perte de vitesse en Afrique au profit des langues étrangères, les dialectes autochtones ont besoin d’être protégés. Une linguiste ivoirienne fait un point à Sputnik sur l’état des lieux et les possibles solutions au problème.
Les langues autochtones de la Côte d’Ivoire sont en danger, voire en voie de disparition, laissant place aux langues étrangères, a déploré au micro de Sputnik Yatte Akouba Lauvely Loriane seka, linguiste ivoirienne, spécialiste en linguistique descriptive et documentation des langues.
"Je pense vraiment qu'aucune des langues en présence ne peut prétendre bien se porter et j'en suis sûre. Voilà, toutes nos langues maternelles, les langues africaines sont en danger", a déclaré l’experte, interrogée par Sputnik à l’occasion de la Journée internationale de la langue maternelle (21 février).
À quand une langue autochtone officielle?
Mme Yatte se montre pessimiste quant aux perspectives de voir au moins une des langues autochtones devenir officielle en Côte d’Ivoire après le français.
Selon l’experte, il faudra "essayer une coexistence d'une langue choisie à côté du français. Comme ça, les deux vont ensemble".
La promotion des langues maternelles … un choix politique
Pour Mme Yatte, sauvegarder et revaloriser les langues maternelles ne sera pas une chose compliquée si elles sont utilisées au quotidien.
"Il n'y a pas de solution miracle. Cela doit passer d'abord par l'usage au quotidien des langues maternelles, voilà, dans nos habitudes communicatives. Ou bien alors il faudra les introduire dans le système éducatif. Peut-être que ce serait ça la seule solution".
Au-delà des propositions qu’elle donne, la spécialiste précise que la promotion des langues maternelles ivoiriennes est un choix politique.
"Ce sera aux autorités de la Côte d'Ivoire de trouver la solution, de nous aider vraiment à faire la promotion de nos langues […]. Si les décideurs prennent la décision aujourd'hui de faire vraiment d'une de nos langues maternelles une langue nationale, tout se mettra en place", a-t-elle conclu.