Entre "la normalité et la folie": Biden n'a pas réussi à rassurer les sceptiques au Congrès
17:08 08.02.2023 (Mis à jour: 17:23 08.02.2023)
© Sputnik . Stringer
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Des membres du parti républicain ont vivement critiqué le "discours sur l'état de l'Union" de Joe Biden. Si certains évoquent "la folie" de son administration, d’autres l’accusent de ne pas contrôler la situation ni à l’intérieur du pays ni sur la scène internationale.
Joe Biden, qui envisage de briguer un second mandat, a livré le 7 février devant le Congrès un discours tout en se présentant en Président qui "comprend" les fins de mois difficiles, consacrant l'essentiel de son allocution de plus d'une heure aux problèmes de la vie quotidienne.
Promettant d'œuvrer pour les "oubliés" de la croissance, Joe Biden a déploré: "Durant des décennies, la classe moyenne a été écrasée".
"Et, au fil du temps, nous avons perdu autre chose. Notre fierté. Notre confiance en nous", a-t-il regretté, en promettant de les rétablir.
Si l'exercice du "discours sur l'état de l'Union" est généralement un exercice compassé, rythmé par les ovations du parti présidentiel, le démocrate a dû cette fois composer avec les invectives de certains parlementaires de la droite.
Ainsi l’ancienne porte-parole sous la présidence de Trump, Sarah Huckabee Sanders, a déclaré ne pas croire ce qu’avait dit le Président.
"De l'inflation incontrôlée et des crimes violents à la dangereuse crise frontalière et à la menace de la Chine, Biden et les Démocrates vous ont déçu", a-t-elle lancé sur Fox News.
'HIJACKED BY THE RADICAL LEFT': In the GOP response to the State of the Union, Arkansas Gov. Sarah Huckabee Sanders blasts Biden for surrendering his presidency to "the woke mob." https://t.co/02Bwj7h0DT pic.twitter.com/9g2meJQVBE
— Fox News (@FoxNews) February 8, 2023
La femme insiste sur le fait que l’administration actuelle est "prise en otage par la gauche radicale" et que désormais les Américains doivent choisir non entre la droite et la gauche, mais entre "la normalité et la folie".
Un "univers parallèle"
Steve Scalise, chef de la majorité à la Chambre des représentants des États-Unis, constate également que Biden "vit dans un univers alternatif" car la situation actuelle diffère de ce que décrit le Président.
"Les familles ne peuvent pas payer l'essence ou la nourriture et ne se sentent pas en sécurité dans leurs communautés. La frontière est ouverte et le fentanyl tue des gens à un rythme record. La Chine nous marche sur les pieds. Nous ne vivons pas mieux après deux ans de contrôle démocrate", a-t-il écrit sur son site.
Interrogé sur le sujet par Sputnik, le commentateur politique et chroniqueur de Newsmax Michael Shannon estime aussi que le locataire de la Maison-Blanche a son propre "univers parallèle" où le chômage est à son plus bas niveau et les factures d'électricité sont moins élevées.
"Dans notre univers, le prix du gaz a augmenté de 40%, les coûts des services publics s'envolent et les emplois dont parle Biden sont recyclés. Ils ne sont pas nouveaux, ce sont des emplois qui ont été perdus lorsque [le Covid-19] a fermé l'économie. Maintenant que l'économie est ouverte, les emplois qui existaient auparavant sont de retour […] Dans notre univers, un déficit hors de contrôle alimente l'inflation", a poursuivi M. Shannon.
Parlant de la politique étrangère, l'éditorialiste a constaté "la faiblesse" par rapport à la Chine et "des dépenses inutiles avec l'Ukraine".
"Les électeurs indépendants n'ont probablement pas regardé le discours du tout. Ses partisans ont eu ce qu'ils voulaient. Le discours ne fait que renforcer le statu quo politique", a conclu M. Shannon.
Un discours peu convaincant
Commentant la perception du discours par les différents camps, Harvey Schantz, professeur de sciences politiques à l'université d'État de New York à Plattsburgh, a indiqué à Sputnik que 68% des Républicains considèrent le discours comme négatif, tandis que 58% des Démocrates l’ont qualifié de "très fort" ou "assez fort".
"Ce qui doit inquiéter Biden et les Démocrates, cependant, c'est que 66% des indépendants, un bloc d'électeurs crucial pour gagner des élections, sont d'accord avec les Républicains, le discours n'est pas assez fort".
