L’embargo sur les produits pétroliers russes peut affoler les marchés, prévient Moscou

© AP Photo / Anis BelghoulRaffinerie pétrolière. Image d'illustration
Raffinerie pétrolière. Image d'illustration - Sputnik Afrique, 1920, 03.02.2023
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L’Europe va encore faire tanguer les marchés avec son embargo sur les produits pétroliers russes, a déploré le Kremlin. Les prix du carburant restent d’ailleurs élevés, malgré des cours du pétrole en baisse.
Les marchés vont encore encaisser les coups. Après des embargos sur le charbon ou le pétrole qui avaient déjà fait ébranler les cours, l’Europe s’apprête en effet à sanctionner les produits pétroliers raffinés russes. Diesel, essence, fioul ou bitume russe verront leur importation interdite à partir du 5 février. De quoi créer de nouvelles perturbations, a déclaré Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin.
"C’est négatif. Cela conduira à un déséquilibre supplémentaire des marchés internationaux de l'énergie. Naturellement, nous prenons des mesures pour protéger nos intérêts des risques qui surviennent à cet égard", a-t-il affirmé.
L’embargo semble un pari risqué, puisque l’Europe importait plus d’un quart de son diesel de Russie début 2023, à en croire la société d’analyse financière S&P Global. Cela représente 450.000 barils par jour.

Un impact sur les prix à la pompe?

Cet embargo fait craindre à certains observateurs un impact sur les prix à la pompe, qui ont déjà commencé à exploser. En France, le litre de diesel comme celui du sans-plomb frôle déjà les 2 euros. Se passer des produits pétroliers russes ne fera qu’exacerber la situation, particulièrement pour les pays ayant de faibles capacités de raffinage.
"Nous avons fermé dans les années 2010 des raffineries, pour des motifs environnementaux et car le raffinage n'était pas très rentable. On a pris l'habitude d'importer des produits raffinés d'Ukraine et surtout de Russie […] Courant février, il n'y aura plus de diesel russe, il va falloir acheter du diesel ailleurs, donc cela va coûter plus cher", résume ainsi l'économiste Philippe Chalmin sur RMC.
Trouver de nouveaux fournisseurs risque d’ailleurs de s’avérer compliqué, les capacités de raffinage étant saturées dans de nombreux pays. Le taux d'utilisation des raffineries reste notamment en berne aux États-Unis, après le passage de la tempête hivernale Elliott, fin décembre.
Les nouveaux fournisseurs de produits raffinés devront en outre répondre aux normes européennes, en matière d’émissions de gaz à effet de serre par exemple.
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