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Comment les Afro-Colombiennes utilisaient leurs coiffures pour fuir l’esclavage
Comment les Afro-Colombiennes utilisaient leurs coiffures pour fuir l’esclavage
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En Colombie, les esclaves des colonies espagnoles utilisaient leurs coiffures pour fuir leurs maîtres et se réfugier en lieu sûr, explique la sociologue Lemeva... 25.01.2023, Sputnik Afrique
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Si les coiffures afro ont souvent été mises en avant aux États-Unis comme un symbole de la lutte contre la ségrégation, les coiffures afro-colombiennes ont aussi une histoire bien particulière. Leur origine remonte au temps de la colonisation espagnole et de l’esclavage, raconte à Sputnik la sociologue Lemeva Leidys Valderrama.Dès la fin du XVIe siècle, des esclaves en fuite ont en effet commencé à s’organiser en communauté, nommées "palenques". Les fuyardes utilisaient souvent leurs chevelures pour transporter le peu d’effets qu’elles possédaient, avant de rejoindre leur refuge.Des cartes pour s’échapperMieux encore: certaines esclaves arrangeaient leur chevelure de manière à représenter des cartes, qui les aidaient à planifier leur évasion. Les sentiers à travers la forêt, les terrains marécageux, les directions à prendre pouvaient ainsi se lire entre les tresses et les sillons des cheveux, a détaillé la sociologue Lina María Vargas Álvarez dans sa thèse, Poétique de la coiffure colombienne.Un héritage qui se perpétue aujourd’hui, puisque les communautés afro-colombiennes fréquentent assidûment les salons de coiffures, qui restent des lieux de rencontres et de partage, explique Lemeva Leidys Valderrama.Aujourd’hui, la population noire, afro-colombienne, et palenquera de Colombie s’élève à plus de 4,5 millions de personnes, soit 9,34% des habitants du pays, selon le Département administratif national des statistiques (DANE).
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Comment les Afro-Colombiennes utilisaient leurs coiffures pour fuir l’esclavage
En Colombie, les esclaves des colonies espagnoles utilisaient leurs coiffures pour fuir leurs maîtres et se réfugier en lieu sûr, explique la sociologue Lemeva Leidys Valderrama.
Si
les coiffures afro ont souvent été mises en avant aux États-Unis comme un symbole de la lutte contre la ségrégation, les coiffures afro-colombiennes ont aussi une histoire bien particulière. Leur origine remonte au temps de la
colonisation espagnole et de l’esclavage, raconte à Sputnik la sociologue Lemeva Leidys Valderrama.
Dès la fin du XVIe siècle, des esclaves en fuite ont en effet commencé à s’organiser en communauté, nommées "palenques". Les fuyardes utilisaient souvent leurs chevelures pour transporter le peu d’effets qu’elles possédaient, avant de rejoindre leur refuge.
"Les cheveux étaient très importants lors de la création de ces sociétés palenques, on y cachait du matériel, des métaux et des graines à planter dans cette nouvelle terre", explique ainsi Lemeva Leidys Valderrama.
Des cartes pour s’échapper
Mieux encore: certaines esclaves arrangeaient leur chevelure de manière à représenter des cartes, qui les aidaient à planifier leur évasion. Les sentiers à travers la forêt, les terrains marécageux, les directions à prendre pouvaient ainsi se lire entre les tresses et les sillons des cheveux, a détaillé la sociologue Lina María Vargas Álvarez dans sa thèse, Poétique de la coiffure colombienne.
"Les hommes, en les voyant, pouvaient comprendre où aller. Ce langage sur le corps, aux codes inconnus des maîtres, permettait aux gens de fuir. Ainsi, des coiffures qui étaient des marqueurs d'appartenance tribale et ethnique, voire de statut social, pouvait aussi jouerle rôle d’une langue belle mais complexe et secrète pour ceux ne la connaissant pas", écrit ainsi la sociologue.
Un héritage qui se perpétue aujourd’hui, puisque les communautés afro-colombiennes fréquentent assidûment les salons de coiffures, qui restent des lieux de rencontres et de partage, explique Lemeva Leidys Valderrama.
"Aujourd'hui, ces représentations du tressage des populations d'ascendance africaine continuent d’être des processus de résistance,visant à générer une nouvelle vision et faire vivre cet héritage ancestral qui a permis à nos ancêtres de recouvrer leur liberté", affirme la sociologue à Sputnik.
Aujourd’hui, la population noire, afro-colombienne, et palenquera de Colombie s’élève à plus de 4,5 millions de personnes, soit 9,34% des habitants du pays, selon le Département administratif national des statistiques (DANE).