La Russie réoriente ses projets pétrochimiques vers les exportations
© Sputnik . Evguéni Samarine / Accéder à la base multimédiaUne raffinerie de pétrole (archive photo)
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La demande intérieure en principaux produits pétrogazochimiques de gros tonnage est satisfaite en Russie. Ses nouveaux projets sont désormais orientés dans une grande mesure vers les exportations, selon un expert de la société Vygon Consulting.
D’importants projets pétrochimiques en Russie sont essentiellement développés en vue des exportations, bien que leur réalisation puisse être retardée à cause des sanctions, a commenté auprès de SputnikDmitri Akichine, expert de la société Vygon Consulting.
"La demande russe en principaux types de produits pétro et gazochimiques de gros tonnages (polyéthylène, polypropylène, méthanol, etc.) est de 1 à 2 millions de tonnes par an. La Russie s’est déjà approvisionnée en ces produits et de nouveaux projets sont essentiellement orientés vers les exportations", a-t-il signalé à Sputnik.
La Russie réalise actuellement plusieurs projets pétrogazochimiques importants, plus particulièrement l’usine gazochimique de Svobodny dans la région de l’Amour, l’usine d’oléfine à Nijnekamsk (Tatarstan) ou encore l’usine de polymères à Oust-Kout en Sibérie. La production dans ces entreprises doit être lancée en 2024-2026, mais les délais pourraient changer à cause de la situation géopolitique.
Obstacles à la coopération
M.Akichine a rappelé qu’en 2022 les entreprises pétrogazochimiques russes avaient été confrontées à des restrictions de coopération avec des sociétés internationales qui n’avaient rien à voir avec les mécanismes de marché. Ces restrictions ont concerné les matières premières, catalyseurs, équipements et débouchés.
Selon lui, certaines de ces restrictions sont temporaires, c’est pourquoi l’accès aux technologies et la mise en place de chaînes plus efficaces prendront au moins un ou deux ans. Ce qui aura en effet un impact sur la mise en exploitation des projets en cours.
L’expert estime qu’il importe de développer des produits pétrochimiques de faible et de moyen tonnage orientés sur le marché intérieur et d’accorder une attention spéciale à leur soutien.
Pour lui, les sanctions ne sont pas la cause centrale du développement de ce secteur.
"La tendance à la diversification dans les entreprises pétrogazières ne date pas de l’année dernière. Mais l’accent mis sur l’ordre du jour climatique rend évidente une baisse de la demande d’hydrocarbures. D’où le lancement plus fréquent de projets gazochimiques et le développement de la pétrochimique dans les raffineries. La politique de sanctions n’a fait que mettre en évidence leur actualité", a-t-il signalé.