Pour Lavrov, les États-Unis utilisent le conflit en Ukraine pour "épuiser" la Russie
© Sputnik . Grigorii SyssoïevSergueï Lavrov
© Sputnik . Grigorii Syssoïev
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Le chef de la diplomatie russe a expliqué pourquoi Moscou et Kiev ne réussissaient pas à se mettre d’accord sur la paix en Ukraine. Selon lui, Washington s’oppose aux négociations russo-ukrainiennes.
Les États-Unis ne veulent pas que des pourparlers aient lieu entre Moscou et Kiev, car leur objectif consiste à épuiser la Russie dans ce conflit, a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.
"À présent, tout le monde parle de nouveau de la nécessité de mener des pourparlers. Parallèlement, on nous accuse d’avoir renoncé aux pourparlers, bien que Poutine ait plusieurs fois dit que nous n’avions reçu aucune proposition sérieuse", a indiqué le ministre.
D’après lui, l’échec des pourparlers entre Kiev et Moscou à Istanbul fin mars montre que c’est Washington qui décide de tout.
"On leur a dit: ‘C’est trop tôt, vous n’avez pas encore épuisé la Russie jusqu’au point que nous, les Américains, considérons comme étant suffisant‘", a-t-il précisé.
Les conditions de Kiev
Le diplomate a souligné que chaque fois Kiev avance de nouvelles conditions pour des pourparlers, "on dit que Kiev est prêt et que la Russie ne veut pas. Et on dit cela ouvertement".
Mais "en fait, Kiev dit qu’il ne se mettra pas à la table des négociations si la Russie ne se retire pas de la Crimée. Et maintenant, ils avancent la capitulation de la Russie comme condition à des pourparlers, et puis le ministre [ukrainien des Affaires étrangères] Kouleba demande des réparations pour autoriser la Russie à participer à leur soirée. Et cela après un tribunal qu’ils veulent mettre en place en février. Ce sera intéressant de le voir".
M.Lavrov a également commenté les propos de Joe Biden selon lesquels l'Ukraine doit gagner sur le champ de bataille pour éviter la Troisième Guerre mondiale.
"Quand une personne dit de telles choses, s'il s'agit d'une déclaration consciente de sa part, alors elle doit avoir quelque chose en réserve", a noté le ministre.
"Mesure forcée mais nécessaire"
Le 22 décembre Vladimir Poutine a souligné que la Russie n’avait "jamais renoncé à négocier".
"Plus vite nos adversaires le comprendront, mieux ce sera", a-t-il alors indiqué. Il a d’ailleurs insisté que l'opération militaire spéciale était une "mesure forcée mais nécessaire" et que son objectif était de mettre fin à la guerre qui dure dans le pays depuis 2014.