L'Afrique a le potentiel de ses ambitions d’émergence et d’intégration, dit le Président du Sénégal

© Sputnik . Guéorgui ZelmaDakar, Sénégal
Dakar, Sénégal - Sputnik Afrique, 1920, 26.11.2022
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Le continent africain possède beaucoup de réserves et de capacités pour émerger, a déclaré le Président sénégalais. Il a rappelé la nécessité de rompre le cercle vicieux associé à l'exploitation à bas coûts des matières premières africaines, dont une partie se revend ensuite très cher.
Le Président du Sénégal, Macky Sall, Président en exercice de l’Union Africaine a affirmé, vendredi à Niamey (Niger) à l'occasion du 17ème Sommet extraordinaire de l’Union Africaine (UA) sur l’industrialisation et la diversification économique, que l’Afrique a le potentiel de ses ambitions d’émergence et d’intégration.
Dans une allocution lue en son nom par la ministre sénégalaise des Affaires étrangères Aissata Tall Sall, à l’ouverture du Sommet de l’UA, M. Sall a souligné que "si les questions de paix et de sécurité s’imposent à nous, il nous faut, de façon volontariste, consacrer plus de temps aux priorités économiques de l’agenda 2063 si nous voulons accélérer le processus de développement et d’intégration de notre continent".
Cela est d’autant plus nécessaire que l’Afrique a le potentiel de ses ambitions d’émergence et d’intégration : 30 millions de km2; 1,4 milliard d’habitants ; 60% des terres arables non exploitées du monde; 40% des réserves mondiales d’or; 85 à 95% des réserves de métaux du groupe du chrome et du platine ; 85% des réserves de phosphates; plus de 50% des réserves de cobalt et un tiers des réserves de bauxite; sans compter ses importantes ressources hydriques, gazières et pétrolières, a-t-il enchaîné.
Et d’ajouter qu’à trois ans de la fin de la 3ème décennie du développement industriel de l’Afrique, il faut donc davantage travailler pour rompre le cercle vicieux de l’échange inégal qui fait de l’Afrique un réservoir de matières premières exploitées à bas coût, et "dont une partie nous est ensuite revendue à des prix exorbitants".

Renforcer ces secteurs

Selon le président sénégalais, il y a urgence à améliorer les outils de production, y compris les infrastructures énergétiques, du numérique, de la logistique et du transport pour soutenir la productivité des industries des pays africains.
Mettant l’accent sur l’importance de développer davantage la formation technique et professionnelle, le Président en exercice de l’Union Africaine a noté que "sans un capital humain de qualité, nos ressources continueront d’être spoliées, et le dividende démographique sera plus un handicap qu’un avantage pour stimuler le développement du continent".
Il a également attiré l’attention dans son intervention sur la nécessité de vaincre les lourdeurs procédurales et bureaucratiques qui freinent le processus de préparation et d’exécution des projets, ainsi que sur la transparence et la reddition des comptes qui restent une exigence normale de bonne gouvernance.

Un accord signé

M. Macky Sall a, par ailleurs, souligné qu’en mettant en place la Zone de libre-échange continentale africaine, "nous avons réalisé le rêve que les pères fondateurs de notre Organisation ont consigné dans la Déclaration d’engagements de Monrovia, le Plan d’action de Lagos et le Traité d’Abuja".
A ce jour, 44 Etats Parties ont ratifié l’Accord portant création de la ZLECAf, s’est-il félicité, exhortant vivement les autres Etats signataires à faire de même.
Avec le lancement de l’Initiative du commerce guidé de la ZLECAf, qui permet l’échange de 98 produits dans le cadre du régime commercial préférentiel de la Zone, a-t-il encore ajouté, un pas important est franchi vers l’intensification du commerce intra africain qui ne représente actuellement que moins de 17% des échanges extérieurs du continent.
Le 17ème sommet extraordinaire sur l'industrialisation et la diversification économique se tient autour du thème "Industrialiser l'Afrique : Renouveler les engagements en faveur d’une industrialisation et d’une diversification économique inclusives et durables".
Il vise à mettre en lumière la détermination et le renouvellement de l’engagement de l’Afrique en faveur de l’industrialisation comme l’un des piliers stratégiques de la réalisation des objectifs de croissance économique et de développement du continent, tels qu’énoncés dans l’Agenda 2063 et l’Agenda 2030.
Le Maroc est représenté à ce Sommet par le ministre de l'Industrie et du Commerce. M. Ryad Mezzour.
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