Projets énergétiques verts pour "sauver" l’Afrique?

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Energie: Russie et Suisse signent une déclaration d'intention - Sputnik Afrique, 1920, 20.11.2022
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À la COP27 à Charm El-Cheikh, les pays participants se sont penchés sur les moyens de produire une énergie moins polluante. Dans le même temps, en Afrique, il s’agit d’abord de produire plus d'énergie, tout court, et d’investir dans des projets pour plusieurs centaines de millions d’habitants privés de courant, selon Le Monde.
Lutter contre la précarité en Afrique en améliorant son approvisionnement en énergie serait le meilleur moyen de protéger ce continent contre les changements climatiques, puisque les plus pauvres sont aussi les plus vulnérables face à ce fléau, note Le Monde, alors que la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques COP27 touche à sa fin en Égypte.
Tandis qu’à Charm El-Cheikh, il est question de produire une énergie moins polluante, en Afrique, il faut juste en produire plus. Pour subvenir aux besoins de 600 millions d’habitants privés d’électricité, l’Afrique devrait prioritairement investir dans des projets énergétiques, poursuit le journal.
Il prend l’exemple du Burkina, où la consommation moyenne annuelle d’un habitant équivaut à celle d’un Français "faisant tourner son four à micro-ondes".
En Afrique subsaharienne, hormis l’Afrique du Sud, elle est de 185 kilowattheures, soit 69 fois moins importante qu’aux États-Unis et 35 fois moins qu’en Europe, affirme-t-elle.

Quelles solutions pour ce manque d’électricité?

Selon la Banque mondiale (BM), la moitié des habitants de la région n’ont pas accès à l'électricité, tandis que l’autre moitié doit payer cher pour en avoir. Les coupures de courant sont intempestives sur le continent. Il faut donc y remédier pour faire face à la pauvreté et atteindre l’objectif de l’Onu pour une énergie propre et abordable pour tous d’ici 2030, estime Le Monde.
Les investissements dans les énergies renouvelables en Afrique ont chuté de 35% en 2021 par rapport à 2020. Ils sont actuellement à leur plus bas niveau depuis dix ans, à 2,6 milliards de dollars (2,5 milliards d’euros). Ils ne représentent que 0,6% des montants investis à travers la planète dans les énergies propres, selon un rapport du cabinet d’expertise Bloomberg New Energy Finance, publié le 9 novembre. Pourtant, le reste du monde a affiché une hausse de 9%.
En juin dernier, l’Agence internationale de l’énergie recommandait, dans un rapport, d’insister sur les énergies renouvelables, en doublant les capacités de production et les investissements dans les prochaines années. Une voie logique, vu le changement climatique et surtout pour un continent qui abonde en ressources naturelles, surtout dans le solaire et la géothermie. Toutefois, l'Afrique ne compte que pour 1% en ce qui concerne la capacité solaire photovoltaïque installée dans le monde.
Les pays africains revendiquent donc leur droit d’exploiter leurs énergies fossiles, le gaz en particulier, dont le continent est richement doté, rappelle Le Monde. Ces richesses attirent l'attention de l'Europe qui souhaite sécuriser ses propres approvisionnements. Cela risque de transformer l'Afrique en "station-service de l’Europe". Le militant kényan du climat Mohamed Adow à dénoncé ce scénario à Charm El-Cheikh, appelant à sauter l’étape des énergies fossiles pour imposer le continent comme un "leader vert", selon le journal.
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