La France menace l’Italie "de conséquences" pour son refus d’accueillir les migrants

© AFP 2023 GABRIEL BOUYSMigrants en mer Méditerranée
Migrants en mer Méditerranée - Sputnik Afrique, 1920, 13.11.2022
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La ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a jugé "choquante" la décision de l'Italie de ne pas accueillir le navire humanitaire Ocean Viking avec 234 migrants à bord. Rome rejette les critiques de Paris et plaide pour une "solution européenne".
Alors que plus de 200 migrants du navire humanitaire Ocean Viking ont été accueillis par la France, Catherine Colonna, cheffe de la diplomatie hexagonale, a mis en garde les autorités italiennes qui avaient précédemment refusé d’autoriser l’accostage du navire.
"Il y aura des conséquences si l’Italie persiste dans cette attitude [...]. L’Italie ne respecte ni le droit international ni le droit de la mer. La règle est celle du port sûr le plus proche: le navire était près des côtes italiennes", a-t-elle déclaré dans une interview au Parisien.
La ministre a dénoncé le "manque d’humanité" de l’Italie. "La décision est choquante. Ces méthodes ne sont pas acceptables. C’est une très forte déception sur le fond", a-t-elle tancé.

Crise diplomatique avec l’Italie

De son côté, Rome rejette ces critiques et plaide pour une "solution européenne".
La Première ministre italienne Giorgia Meloni a dénoncé une réaction française "agressive, incompréhensible et injustifiée", rappelant que son pays avait accueilli en 2022 près de 90.000 migrants alors que les pays européens, dont la France, qui s'étaient engagés à l'aider en prenant en charge 8.000 personnes dans le cadre d'un mécanisme de "solidarité" adopté en juin, n'en avaient finalement reçu que 117.

Migrants secourus

234 migrants dont des mineurs non accompagnés et quatre enfants de moins de 4 ans ont été secourus par l’ONG SOS Méditerranée entre les côtes libyennes et italiennes entre le 22 et le 26 octobre. Ces personnes ont été prises à bord du navire humanitaire Ocean Viking, spécialement affrété pour cela par l’ONG.
SOS Méditerranée a envoyé des demandes d’assistances aux autorités italiennes qui n’ont pas autorisé le débarquement. Selon l’ONG, de pareilles demandes ont été envoyées aux autorités françaises, espagnoles, grecques, "en vain".
Le 11 novembre la France a finalement accepté l’accostage du navire dans le port militaire de Toulon.
Les migrants secourus sont désormais dans un village de vacances de la presqu’île de Giens, transformé en "zone d’attente internationale".
Il est prévu que les deux tiers des personnes, soit 175, quitteront la France pour être relocalisées dans onze pays à savoir l’Allemagne (qui doit en accueillir environ 80), le Luxembourg, la Bulgarie, la Roumanie, la Croatie, la Lituanie, Malte, le Portugal, l’Irlande, la Finlande et la Norvège.
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