Ministre de la RDC à Sputnik: "Nous méritons une coopération gagnant-gagnant"

Kinshasa - Sputnik Afrique, 1920, 09.11.2022
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Transformation des minerais sur le sol national, coopération gagnant-gagnant, arrêt de l’utilisation de procédés polluants, situation au Rwanda. Autant de sujets évoqués auprès de Sputnik par la ministre congolaise de l’Environnement en lien avec la COP27.
Alors que la conférence sur le climat, la COP27, tient ses travaux en Égypte, la ministre congolaise de l’Environnement et du Développement durable Ève Bazaiba a exposé à Sputnik ce que la RDC attendait de ce forum.
Le principal message de son pays pour ce forum est, selon elle, de demander aux pays pollueurs de respecter leurs engagements, plus particulièrement de financer à hauteur de 100 milliards de dollars par an les pays victimes de leur pollution.

Des investissements pour le développement

"Le Congo nous ne méritons pas l’aide, nous méritons une coopération gagnant-gagnant. Nous avons des ressources, nous avons du potentiel, les pays pollueurs ont l’industrie ont les fonds ont les technologies, et nous allons travailler en collaboration et partenariat gagnant-gagnant pour sauvegarder l’humanité", signale la ministre, précisant qu’ils sont nécessaires pour diversifier l’économie.
"Nous voulons la transformation locale de nos minerais", ajoute-t-elle, faisant référence à la présence de lithium en RDC.
Mais pas seulement, car le pays a également besoin, selon la responsable, d’une industrie du bois, d’énergie photovoltaïque et éolienne, ainsi que de routes et d’hôpitaux.
Le pays sur lequel la ministre compte est la Russie. "Nous voulons vraiment que la Russie vienne pour des investissements réels", a-t-elle indiqué. Ève Bazaiba estime cependant qu’il ne doit pas être question d’aide humanitaire ou d’aide au développement.

Méthodes polluantes

La ministre a également réagi au fait que les pays occidentaux se tournaient vers l’Afrique pour remplacer le gaz et le pétrole russes tout en exigeant des pays africains d’opter pour des énergies renouvelables.
"J’avais cité l’Allemagne qui dit qu’elle ne veut plus recourir à l’importation de gaz russe et utilise des énergies fossiles. Nous pensons que ce n’est pas une bonne solution. La meilleure des solutions est d’arrêter la guerre, que tous les pays du monde arrêtent la guerre en faveur du développement. Que nous arrêtions aussi l’industrie qui pollue: si nous devons préserver les forêts dans nos pays pour les besoins de l’humanité, les pays pollueurs doivent aussi arrêter d’utiliser des procédés polluants."

L’Occident parle de la Russie, mais pas du Rwanda

Ève Bazaiba, comme toute autre personnalité politique congolaise, ne pouvait pas ne pas aborder le problème du Rwanda et du M23, d’autant plus que le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya avait récemment affirmé que "le comportement du Rwanda n’est en rien différent de celui de la Russie".
Elle tient à clarifier les propos de M.Muyaya. Selon elle, l’Occident qui condamne la Russie ne fait pas de même à l’encontre du Rwanda qui "est en train d’attaquer le Congo et soutient les terroristes qui sont au Congo".
"C’est dans cette optique que le ministre de la Communication a fait la comparaison. Les Occidentaux connaissent la vérité du conflit entre la Russie et l’Ukraine. Et ils connaissent aussi la réalité du conflit entre la RDC et le Rwanda qui s’attaque au Congo."
"La déstabilisation au Congo a commencé avec l’opération Turquoise soutenue par la France sur instruction du Conseil de sécurité pour demander aux Rwandais de venir au Congo. Depuis lors, tous ces génocidaires sont au Congo et il y a une déstabilisation et des conflits jusqu’à présent, mais ils ne parlent pas de cela. Pourquoi parle-t-on seulement de la situation autour de l’Ukraine et pas de la situation au Rwanda?", a-t-elle conclu.
Les relations sont très tendues entre le Rwanda et la RDC depuis la résurgence du M23 (Mouvement du 23 mars), une ancienne rébellion tutsie vaincue en 2013 qui a repris les armes fin 2021. Kinshasa, qui accuse Kigali de soutenir activement cette rébellion, a expulsé l'ambassadeur du Rwanda.
Le Rwanda dément et accuse en retour la RDC - qui nie elle aussi - de collusion avec les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), un mouvement de rebelles hutus rwandais, dont certains sont impliqués dans le génocide des Tutsis en 1994 au Rwanda.
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