Échanges amicaux Macron-Maduro à la COP27: "le besoin de pétrole rend poli"?

© AP Photo / Peter DejongEmmanuel Macron à la COP27
Emmanuel Macron à la COP27 - Sputnik Afrique, 1920, 08.11.2022
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Alors qu’il avait qualifié antérieurement le régime de Maduro de "dictature", Macron a opté pour un échange presque amical avec lui face à la pénurie de carburant. "Président, […] je vous rappellerai", a-t-il lancé en marge de la COP27 à son homologue vénézuélien, dont il n’a jamais reconnu la réélection, sur l’exemple des USA.
Si la France fait partie de la cinquantaine de pays qui refusent de reconnaître la réélection du Président vénézuélien Nicolas Maduro, le ton de Paris semble avoir changé alors que la crise énergétique sévit suite aux sanctions antirusses.
En marge de la COP27, Emmanuel Macron et Nicolas Maduro ont ainsi eu une courte conversation qui devrait, selon toute vraisemblance, connaître des suites. Après un échange d’amabilités, le chef de l’État vénézuélien a demandé quand son homologue français allait rendre visite au pays latino-américain.
"Je serais heureux qu’on puisse se parler plus longuement, que l’on puisse engager un travail bilatéral utile pour la région", a lancé Emmanuel Macron avant d’ajouter: "Président, je vous ai après cette séquence-là. Je vous rappellerai, moi".

Le dialogue des Européens avec le Venezuela rouvert

Depuis 2019, Caracas vit sous le joug de sanctions américaines, dont un embargo sur le pétrole vénézuélien. Or, le conflit en Ukraine et les sanctions antirusses qui ont suivi ont changé la donne. Face à la flambée des prix de l’énergie dans le monde, les États-Unis ont opté pour un assouplissement des mesures de restriction visant le Venezuela.
Toujours dans le cadre de leur bref échange à Charm el-Cheikh, qui accueille la 27e édition de la COP, Nicolas Maduro a estimé que la "France devait jouer un rôle positif" en Amérique latine. Des propos auxquels Emmanuel Macron a répondu en hochant la tête:
"On essaye."
Parallèlement, en novembre, l’entreprise italienne Eni reprend les livraisons de pétrole depuis le Venezuela. Selon des documents de la compagnie pétrolière et gazière vénézuélienne PDVSA, Eni a reçu deux cargaisons d'un million de barils de pétrole à charger en novembre.

"Le besoin de pétrole rend poli"

Cet échange n’est pas passé inaperçu sur les réseaux sociaux. Plusieurs ont pointé un lien entre la pénurie de carburant en Europe et le changement de ton de Paris. Parmi eux, l’ancien candidat à la présidentielle française Jean-Luc Mélenchon. Il a fait remarquer sur Twitter que "le besoin de pétrole rend poli".
La présidence française avait déjà évoqué, dans le cadre du sommet du G7 en Allemagne, "des ressources ailleurs qu'il faut aller explorer", sous-entendant les productions de l'Iran et du Venezuela. Elle a estimé alors que "le pétrole vénézuélien doit pouvoir être remis sur le marché".
Ce à quoi Nicolas Maduro avait aussitôt réagi en s’exprimant à la télévision:
"Président Macron! Le Venezuela est prêt à accueillir toutes les entreprises françaises qui voudraient venir produire du pétrole et du gaz".
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