Kinshasa: il est impossible de privilégier l’action climatique si "la pauvreté tue nos populations"

CC BY-SA 2.0 / Julien Harneis / Hills of DjuguRépublique démocratique du Congo (archive photo)
République démocratique du Congo (archive photo)  - Sputnik Afrique, 1920, 06.11.2022
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Le négociateur de la République démocratique du Congo sur les questions climatiques dénonce le "dirigisme" voire le "diktat" des États les plus développés face aux pays africains. Selon le responsable, pour que l’Afrique réussisse dans ses engagements climatiques, il faut y investir beaucoup au lieu de manifester un "colonialisme climatique".
La Conférence des parties (COP27) ayant débuté ce 6 novembre à Charm el-Cheikh, en Égypte, le négociateur de la République démocratique du Congo sur les questions climatiques depuis 2007 est revenu sur les réalités du réchauffement climatique en Afrique.
Au micro de Jeune Afrique-RFI, Tosi Mpanu Mpanu a "essentiellement" imputé la responsabilité du réchauffement climatique aux pays développés. Ces derniers font preuve de "colonialisme climatique" depuis le milieu du XIXe siècle où "ils se sont industrialisés [et] enrichis", a-t-il dénoncé.
"[Ceux qui] ont pris la majeure partie de l’espace atmosphérique, nous disent: ’Ne faites pas comme nous; faites comme on vous dit de faire’. Ce dirigisme, ce diktat, face à des populations qui ne bénéficient pas de la même prospérité, pose problème", a expliqué Tosi Mpanu Mpanu.

Un accompagnement est nécessaire

Il a tenu à rappeler le bas niveau de vie des Congolais, lequel pose également problème pour la mise en place des engagements climatiques. Pour l'officiel, il est impossible de privilégier l’action climatique alors que "la pauvreté tue nos populations".
"70% des Congolais vivent avec moins de 1,9 dollar par jour et on nous demande de changer nos modes de vie, de production, de consommation. […] Sans accompagnement, il ne faut pas s’attendre à ce qu’on puisse être plus royaliste que le roi", a souligné l’émissaire.
Les Africains étant "les victimes d’un changement climatique qu’[ils n’ont] pas créé", ils ont toutefois décidé "de sortir de cette posture victimiste", a poursuivi Tosi Mpanu Mpanu.
À ce titre, a-t-il insisté, outre "mobiliser 2.800 milliards de dollars", il faut reconnaître "des circonstances particulières de l’Afrique".
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