Le Qatar rappelle qu’il peut transférer son gaz depuis l’UE vers n’importe quel pays

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Les gratte-ciel de Doha, Qatar - Sputnik Afrique, 1920, 01.11.2022
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"Nous avons le droit de faire ce que nous voulons de nos volumes". Le Qatar a menacé d’oublier sa promesse de ne pas rediriger ses volumes de gaz depuis l’Europe. Un risque qui plane sur l’UE alors qu’elle envisage d’instaurer un plafonnement des prix du gaz russe.
Alors que l’Europe fait face à la crise énergétique et à la volatilité des prix du gaz suite à ses sanctions antirusses, la Commission européenne étudie la possibilité de mettre en place un plafonnement des prix sur le gaz russe à partir de cet hiver.
Or, pour le ministre qatari de l’Énergie Saad Al Kaabi, ces propositions sont "hypocrites", puisque l’intervention sur les marchés contredit les règles de concurrence que l'Europe appliquait auparavant aux producteurs.
"Le marché libre est toujours la meilleure solution. Et si vous essayez de réparer le marché, vous allez à l’encontre de toutes les lois anti-concurrence que les Européens essayaient d’imposer aux vendeurs – et maintenant ils le font eux-mêmes", a-t-il avancé auprès de Bloomberg TV le 30 octobre.
L’animatrice Simone Foxman a demandé s’il pensait que Bruxelles était “un peu hypocrite” avec le plafond proposé, auquel le responsable qatari a répondu : “Ce n’est pas un peu, c’est beaucoup hypocrite.”

Un serment qui peut être brisé

Si le Qatar s'est engagé à s'abstenir de rediriger ses approvisionnements en gaz depuis l'Europe, conformément aux contrats, il a pourtant le droit de le faire.
"Rien n'est permanent et nous avons le droit de faire ce que nous voulons de nos volumes. Mais c'était une promesse que nous avions faite pour une certaine durée. Quand il sera approprié pour nous de le détourner, nous le ferons", a averti le responsable qatari toujours auprès de Bloomberg.
Des propos qui n’ont pas été tenus par hasard, car le Qatar ambitionne de devenir le premier négociant en GNL au monde, toujours selon le ministre de l’Énergie.
L’émirat vise à augmenter de manière considérable sa capacité de production de plus de 60%, pour obtenir des volumes de 126 millions de tonnes par an d'ici la fin de la décennie. Le pays compte y parvenir grâce au développement des projets North Field East et North Field South.
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