Une centaine de réfugiés retrouvés nus à la frontière entre la Grèce et la Turquie

© AP Photo / Giannis PapanikosRéfugiés en Grèce, 2015
Réfugiés en Grèce, 2015 - Sputnik Afrique, 1920, 16.10.2022
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Quatre-vingt-douze réfugiés ont été retrouvés nus après avoir été forcés, selon Athènes, de traverser l'Evros, le fleuve séparant la Turquie de la Grèce, "une image inhumaine", a réagi dimanche le ministre grec de la Protection civile.
Une porte-parole de l'agence européenne de surveillance aux frontières Frontex, Paulina Bakula, a confirmé à l'AFP "le sauvetage des 92 migrants vendredi" avec le concours des autorités grecques.
"Les agents (de Frontex) ont rapporté que les migrants avaient été retrouvés nus et que certains d'entre eux avaient des blessures visibles", a-t-elle ajouté, s'exprimant de Varsovie, le siège de cette organisation, tandis qu'Athènes assure que la Turquie a forcé ces personnes à se dévêtir avant de les expulser du côté grec de la frontière.
Le ministre grec de la Protection civile, Takis Theodorikakos, a accusé Ankara d'"instrumentaliser l'immigration illégale" mais la Turquie a démenti toute implication dans les traitements dégradants infligés à ces réfugiés.

Ankara accuse Athènes de comportement "inhumain"

Dans une série de messages sur Twitter particulièrement virulents, libellés en turc, en grec et en anglais, la présidence turque a rejeté toute faute sur son voisin grec qu'elle accuse de comportement "inhumain".
"Nous invitons la Grèce à renoncer au plus vite à son attitude inhumaine envers les réfugiés, à mettre fin aux accusations fausses et sans fondement contre la Turquie", écrit le directeur de la communication de la Présidence turque, Fahrettin Altun.
"Par ces menées ridicules, la Grèce montre une fois de plus au monde entier qu'elle ne respecte même pas la dignité des peuples opprimés, publiant les photos des réfugiés qu'elle a déportés après les avoir dépouillés de leurs effets personnels" ajoute-t-il.
Le vice-ministre turc de l'Intérieur, Ismail Catakli, avait déjà appelé Athènes à arrêter "la manipulation et la malhonnêteté".
La plupart des personnes concernées, des Syriens et des Afghans, "ont raconté à des agents de Frontex que trois véhicules de l'armée turque les avaient transférées au niveau de l'Evros", a assuré Takis Theodorikakos dans un entretien avec la chaîne de télévision privée Skai.
Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a condamné dimanche sur Twitter des "traitements aussi cruels et dégradants" et demandé une "enquête complète sur cet incident".
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