"Endiguer l’implantation russe et chinoise en Afrique": un objectif de l’ambassadrice US à Alger

© AP Photo / Anis BelghoulAlger
Alger - Sputnik Afrique, 1920, 05.10.2022
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L’ambassadrice des États-Unis à Alger a été reçue, le 14 septembre, par le chef d’état-major de l’armée algérienne. Les détails de cette rencontre qui avait officiellement porté sur "des questions d’intérêt commun" et "l’état de la coopération bilatérale" ont fuité dans la presse.
Le 14 septembre dernier, le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire algérienne Saïd Chanegriha a eu une rencontre avec l’ambassadrice américaine en Algérie Elizabeth Moore Aubin.
Le ministère algérien de la Défense nationale avait indiqué que les deux parties avaient eu l’occasion de "discuter des questions d’intérêt commun et d’examiner l’état de la coopération bilatérale entre les deux pays".
La diplomate américaine s’était félicitée pour sa part d’avoir été "honorée de discuter des opportunités de coopération en matière de sécurité entre les États-Unis et l’Algérie".
Nommée au poste d’ambassadrice en Algérie fin décembre dernier, Elizabeth Moore avait souligné, dès son arrivée dans le pays, que les États-Unis aspiraient à renforcer leurs relations avec l’Algérie dans différents domaines.
Le site d’investigation Mondafrique a conjecturé les raisons qui auraient poussé l’ambassadrice à demander une entrevue au siège de l’état-major algérien.

Rapprochement avec le Maroc

La première raison serait, selon le média, la crise énergétique avec l’Espagne et la rupture des relations avec le Maroc. La Maison-Blanche "souhaite le retour au statu quo".
Une autre raison serait le rapprochement entre le Maroc et l’Algérie également souhaité par Washington. L’occasion en ce sens devrait se présenter lors du sommet Arabe prévu en novembre à Alger, vu la probable présence du roi Mohammed VI.

Endiguer l’implantation russe en Afrique

En outre, soucieux d’endiguer l’implantation russe et chinoise en Afrique, "le haut commandement de l’Otan ambitionne le maintien de l’AfriCom, le commandement américain pour l’Afrique".
Elizabeth Moore Aubin a profité de la rencontre pour exprimer "l’inquiétude des autorités de son pays concernant les manœuvres de grande ampleur programmée avant la fin de l’année en Algérie avec l’armée russe".
Fin septembre, Lisa McClain, députée américaine, a adressé une lettre au secrétaire d’État Antony Blinken en l’appelant à sanctionner l’Algérie sur fond de coopération avec Moscou.
Dans cette lettre signée par 26 de ses collègues, démocrates et républicains, elle a insisté sur des "sanctions importantes contre l’Algérie pour envoyer un message clair au monde que le soutien à Poutine ne sera pas toléré".
Une raison de plus serait, selon Mondafrique, la volonté américaine de "remettre sur pied la coopération avec l’armée algérienne au Sahel". Pour ce faire, Washington voudrait relancer un projet mis en sommeil concernant Niger Air base 201 près de la ville d’Agadez, dans le nord du Niger.
Il convient de noter que les échanges entre les États-Unis et l’Algérie sont fréquents depuis 2005. Alger avait accueilli des responsables militaires supérieurs américains. Les deux pays avaient mené depuis des dialogues militaires conjoints.

Les exercices russo-algériens "ne visent aucun tiers"

Quant aux exercices russo-algériens, le Bouclier du désert 2022, ils se dérouleront du 16 au 28 novembre dans le sud de l’Algérie.
Selon la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, "ces exercices de lutte contre le terrorisme sont planifiés et menés dans le cadre du programme de coopération militaire avec l’Algérie".
Maria Zakharova a ajouté que "comme tous les exercices militaires auxquels participe la Russie, ceux-ci ne visent aucun tiers", faisant allusion au Maroc.
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