Rattachement du Donbass, Zaporojié et Kherson: l’intégralité du discours de Vladimir Poutine
22:47 30.09.2022 (Mis à jour: 08:38 01.10.2022)
© Sputnik . Grigory Sissoev / Accéder à la base multimédiaVladimir Poutine lors de son discours sur sur le rattachement des nouveaux territoires, le 30 septembre 2022
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La salle Georgievsky du Kremlin a accueilli la cérémonie de signature des accords sur l'intégration au sein de la Russie de la République populaire de Donetsk, de la République populaire de Lougansk, de la région de Zaporojié et de la région de Kherson et sur la formation de nouveaux sujets fédéraux russes.
Chers citoyens de Russie, citoyens des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, habitants des régions de Zaporojié et de Kherson, députés de la Douma d'État et sénateurs de la Fédération de Russie!
Vous savez que des référendums ont été organisés dans les Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, ainsi que dans les régions de Zaporojié et de Kherson. Le bilan est dressé, les résultats sont connus.
Aujourd'hui, nous signons les accords d’intégration des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, de la région de Zaporojié et de la région de Kherson à la Russie. Je suis persuadé que l'Assemblée fédérale soutiendra les lois constitutionnelles portant sur l'admission et la formation de quatre nouvelles régions en Russie, quatre nouveaux sujets fédéraux de la Fédération de Russie, parce qu’il s’agit de la volonté exprimée par des millions de personnes.
Ceci est, bien sûr, leur droit, leur droit inaliénable, qui est inscrit dans le premier article de la Charte des Nations unies, qui parle directement du principe d'égalité des droits et de l'autodétermination des peuples.
Un droit inaliénable
Je le répète: c'est un droit inaliénable du peuple, il repose sur l'unité historique, au nom de laquelle nos ancêtres défendaient leur patrie et remportaient des victoires pendant des siècles depuis les origines de l'ancienne Russie. Ici, dans la Nouvelle-Russie, Roumiantsev, Souvorov et Ouchakov se sont battus, Catherine II et Potemkine ont fondé de nouvelles villes. Ici, nos grands-pères et arrière-grands-pères ont résisté jusqu’à la mort pendant la Grande Guerre patriotique.
Nous nous souviendrons toujours des héros du "printemps russe", de ceux qui n'ont pas accepté le coup d'État néonazi en Ukraine en 2014, de tous ceux qui sont morts pour le droit de parler leur langue maternelle, de préserver leur culture, leurs traditions, leurs croyances, pour le droit de vivre. Ce sont les combattants du Donbass, les martyrs du "Khatyn d’Odessa", les victimes d'attentats terroristes inhumains organisés par le régime de Kiev. Ce sont des volontaires et des miliciens, ce sont des civils, des enfants, des femmes, des personnes âgées, des Russes, des Ukrainiens, des personnes de diverses nationalités. C'est le véritable dirigeant populaire de Donetsk Alexandr Zakharchenko, ce sont les commandants militaires Arsen Pavlov et Vladimir Joga, Olga Kachoura et Alexeï Mozgovoï, c'est le procureur de la République populaire de Lougansk, Sergueï Gorenko. C’est le parachutiste Nourmagomed Gadjimagomedov et tous nos soldats et officiers qui sont morts en héros au cours de l’opération militaire spéciale. Ce sont des héros. Héros de la Grande Russie. Et je vous demande d'honorer leur mémoire par une minute de silence.
Merci.
Derrière le choix de millions d'habitants dans les Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, des régions de Zaporojié et de Kherson, se trouvent notre destin commun et une histoire millénaire. Ce lien spirituel a été transmis de père en fils. Malgré toutes les épreuves, ces personnes ont porté à travers toutes ces années leur amour envers la Russie. Et personne ne sera capable d'anéantir ce sentiment en nous. C'est pourquoi les générations plus âgées et les plus jeunes, ceux qui sont nés après la tragédie de l'effondrement de l'Union soviétique, ont voté pour notre unité, pour notre avenir commun.
Patrie historique
En 1991, dans la forêt de Belovej, sans demander l’avis des citoyens ordinaires, des représentants de l’élite du parti de l’époque ont décidé de l’effondrement de l'URSS, et les gens se sont soudainement retrouvés séparés de leur patrie. Ce fut un déchirement, un démembrement de notre communauté, qui a entraîné une catastrophe nationale. Tout comme après la révolution, les frontières des républiques fédérées ont été coupées à leur insu. Contrairement à la volonté de la majorité du peuple lors du référendum de 1991, les derniers dirigeants de l'Union soviétique ont mis en ruines notre grand pays, mettant le peuple devant un fait accompli.
Il est bien possible qu’ils ne se rendaient même pas compte de ce qu’ils faisaient et de ses inévitables conséquences. Mais cela n'a plus d'importance. L’Union soviétique n’existe plus, on ne peut pas revenir dans le passé, et la Russie d'aujourd'hui n'en a plus besoin. Mais il n'y a rien de plus fort que la détermination de millions de personnes qui, par leur culture, leur foi, leurs traditions, leur langue, se considèrent comme une partie intégrante de la Russie et dont les ancêtres ont pendant des siècles vécu dans un seul État. Il n'y a rien de plus fort que la détermination de ces gens à retourner dans leur patrie historique.
Pendant huit longues années, les habitants du Donbass ont été soumis au génocide, aux bombardements et au blocus, alors qu’à Kherson et à Zaporojié, on leur a inculqué criminellement la haine de la Russie, de tout ce qui est russe. Lors de la tenue des référendums, le régime de Kiev a menacé de violences et de mort les enseignants, les femmes qui travaillaient au sein des commissions électorales, et a brandi la menace de répressions à l’égard des millions de personnes venues exprimer leur volonté. Pourtant, les inébranlables habitants du Donbass, de Zaporojié et de Kherson ont fait leur choix.
Je veux que les autorités à Kiev et leurs parrains en Occident m’entendent et que tout le monde le retienne: les habitants de Lougansk et de Donetsk, de Kherson et de Zaporojié deviennent nos citoyens pour toujours.
Nous appelons le régime de Kiev à cesser immédiatement le feu et à mettre un terme aux hostilités, la guerre qu'il a déclenchée en 2014, ainsi qu’à s’asseoir à la table des négociations. Nous y sommes prêts, nous l’avons dit à plusieurs reprises. Mais nous ne discuterons pas du choix fait par les habitants de Donetsk, Lougansk, Zaporojié et Kherson, car la Russie ne le trahira pas. Et les autorités actuelles à Kiev doivent respecter le libre arbitre du peuple. C’est le seul chemin vers la paix.
Mission libératrice
Nous protégerons notre terre avec toutes les forces et tous les moyens à notre disposition et ferons tout pour assurer la sécurité de nos concitoyens. C'est la grande mission libératrice de notre peuple.
Nous allons évidemment reconstruire les villes et villages détruits, les logements, les écoles, les hôpitaux, les théâtres et les musées. Nous rebâtirons les entreprises industrielles, les usines, les infrastructures, la sécurité sociale, le système des retraites, de santé et d'éducation.
Nous travaillerons bien sûr à l’amélioration du niveau de sécurité. Ensemble, nous veillerons à ce que les habitants des nouvelles régions ressentent le soutien de notre peuple, de tout le pays, de toutes les républiques, de tous les territoires et régions de notre vaste patrie.
Chers amis, chers collègues!
Chers amis, chers collègues!
Aujourd'hui, je voudrais m'adresser aux soldats et aux officiers qui participent à l'opération militaire spéciale, aux militaires du Donbass et de la Nouvelle-Russie, à ceux qui, après le décret de mobilisation partielle, rejoignent les forces armées, accomplissant leur devoir patriotique, à ceux qui se rendent d’eux-mêmes dans les commissariats en n’écoutant que leurs cœurs. Je voudrais m’adresser à leurs parents, leurs épouses et leurs enfants, leur dire pour quoi notre peuple se bat, quel ennemi nous affronte, pousse le monde dans de nouvelles guerres et crises, tirant un profit sanglant de cette tragédie.
Nos compatriotes, nos frères et sœurs en Ukraine - une partie originelle de notre nation unie - ont vu de leurs propres yeux ce que la classe dirigeante de "l'Occident", prépare pour l'humanité entière. Ici, en fait, celle-ci a tout simplement enlevé son masque et montré son vrai visage.
Après l'effondrement de l'Union soviétique, l'Occident a décidé que le monde, nous tous, devions toujours subir ses diktats. À l'époque, en 1991, l’Occident ne s’attendait pas à ce que la Russie se relève après de tels bouleversements, mais qu’elle continue plutôt de s'effondrer. Cela a failli arriver - nous nous souvenons des années 1990, les terribles années 1990, les années de famine et de froid, sans espoir. Mais la Russie a survécu, est renée, s’est renforcée et a repris la place qui lui revient dans le monde.
Cependant, l'Occident a cherché et continue de chercher une nouvelle occasion de nous frapper, d'affaiblir et de détruire la Russie. Ce qu'il a toujours rêvé de faire, c’est de fragmenter notre État, de retourner nos peuples les uns contre les autres, de les condamner à la pauvreté et à l'anéantissement. Il est agacé de voir qu'il existe un pays aussi puissant et énorme dans le monde, avec son territoire, ses richesses naturelles, ses ressources, avec un peuple qui ne peut pas et ne veut pas vivre selon les ordres de quelqu'un d'autre.
Contre le diktat de l'Occident
L'Occident est prêt à marcher sur tout afin de préserver ce système néocolonial qui lui permet de parasiter, de piller globalement le monde grâce à la puissance du dollar et du diktat technologique, de faire payer un véritable tribut à l'humanité, d'extraire la principale source de prospérité imméritée, la rente hégémonique. La préservation de cette rente est sa principale motivation, authentique et absolument mercantile. C'est pourquoi une dé-souverainisation totale est dans son intérêt. D'où son agression contre les États indépendants, contre les valeurs et les cultures traditionnelles. Ses tentatives de saper les processus internationaux et d'intégration qui échappent à son contrôle, toute comme les nouvelles monnaies mondiales et les centres de développement technologique. Il est primordial pour lui [l’Occident, ndlr] que tous les pays abandonnent leur souveraineté au profit des États-Unis.
Les élites dirigeantes de certains États acceptent volontairement de le faire, acceptent volontairement de devenir des vassaux; d'autres sont soudoyés, intimidés. Et s'ils échouent, ils détruisent des États entiers, laissant derrière eux des catastrophes pour l'humanité, des désastres, des ruines, des millions de vies humaines détruites et mutilées, des enclaves terroristes, des zones de désastre social, des protectorats, des colonies et des semi-colonies. Ils s'en fichent tant qu'ils en tirent des avantages.
Je voudrais souligner une fois de plus que la cupidité et l'intention de maintenir son pouvoir sans entrave sont la véritable raison de la guerre hybride que l'"Occident collectif" mène contre la Russie. Il ne veut pas que nous soyons libres, il veut nous voir comme une colonie. Il ne veut pas d'une coopération d’égal à égal, mais d'une appropriation. Il ne veut pas nous voir comme une société libre, mais comme une foule d'esclaves sans âme.
Pour eux, notre pensée et notre philosophie sont une menace directe, et c’est pourquoi ils s’en prennent à nos philosophes. Notre culture et notre art sont pour eux un danger, et ils essaient de les interdire. Notre développement et notre prospérité sont également une menace pour eux, car la concurrence s'intensifie. Ils n'ont pas du tout besoin de la Russie, mais nous, nous avons besoin d’elle.
Je voudrais vous rappeler que dans le passé les prétentions à la domination mondiale se sont brisées plus d'une fois sur le courage et la résilience de notre peuple. La Russie sera toujours la Russie. Nous continuerons à défendre nos valeurs et notre patrie.
L'Occident compte toujours sur son impunité, et jusqu’à présent il parvenait toujours à rester en effet impuni. Les accords dans le domaine de la sécurité stratégique vont à la poubelle. Les ententes conclues au plus haut niveau politique sont déclarées inexistantes. Les promesses fermes de ne pas étendre l'Otan vers l'est se sont révélées être des tromperies alors que nos anciens dirigeants y ont cru. Les traités sur la défense antimissile et les missiles à portée intermédiaire et courte ont été unilatéralement rompus sous des prétextes inventés.
Nous entendons régulièrement que l'Occident défend un ordre fondé sur des règles. Mais d'où viennent-elles, ces règles? Qui les a vues? Qui les a conçues? Écoutez, c'est une absurdité, une tromperie pure: il s’agit de doubles, voire triples standards! Tout cela est pour les imbéciles.
La Russie est une grande puissance millénaire, un pays-civilisation, et elle ne va pas vivre selon ces règles fausses et truquées.
Nous entendons régulièrement que l'Occident défend un ordre fondé sur des règles. Mais d'où viennent-elles, ces règles? Qui les a vues? Qui les a conçues? Écoutez, c'est une absurdité, une tromperie pure: il s’agit de doubles, voire triples standards! Tout cela est pour les imbéciles.
La Russie est une grande puissance millénaire, un pays-civilisation, et elle ne va pas vivre selon ces règles fausses et truquées.
"L'Occident" a piétiné le principe de l'inviolabilité des frontières, et maintenant il décide à sa guise qui a le droit à l'autodétermination et qui ne l'a pas, qui n'en est pas digne. Et l’on ne sait pas pourquoi ils se le permettent, qui leur a accordé un tel droit. Ils se le sont accordé eux-mêmes.
C'est pourquoi le choix des habitants de Crimée, de Sébastopol, de Donetsk, de Lougansk, de Zaporojié et de Kherson provoque chez eux une colère sauvage. Cet Occident n'a aucun droit moral d’évaluer ce choix ni de prononcer un mot sur la liberté et la démocratie. En effet, ils ne l'ont jamais eu.
C'est pourquoi le choix des habitants de Crimée, de Sébastopol, de Donetsk, de Lougansk, de Zaporojié et de Kherson provoque chez eux une colère sauvage. Cet Occident n'a aucun droit moral d’évaluer ce choix ni de prononcer un mot sur la liberté et la démocratie. En effet, ils ne l'ont jamais eu.
Les élites occidentales ne nient pas seulement la souveraineté nationale et le droit international. Leur hégémonie a un caractère prononcé de totalitarisme, de despotisme et d'apartheid. Ils divisent sans le cacher le monde en leurs vassaux, dont les soi-disant pays civilisés, et en tous les autres, qui, selon le plan des racistes occidentaux, doivent être inclus sur la liste des barbares et des sauvages. Les fausses étiquettes - "pays voyou", "régime autoritaire" - sont en place pour stigmatiser des peuples et des États entiers; il n'y a là rien de nouveau. Les élites occidentales restent colonialistes, et elles l’ont toujours été. Ils discriminent et divisent des peuples entiers en premier et d’autres rangs.
Nous n'avons jamais accepté et n'accepterons jamais un tel nationalisme politique et un tel racisme. Et la russophobie, qui se répand maintenant dans le monde entier, n’est-elle pas une forme de racisme? Qu'est-ce que, sinon du racisme, la conviction péremptoire de l'Occident que sa civilisation, sa culture néolibérale, est le modèle incontestable pour le reste du monde? "Celui qui n'est pas avec nous est contre nous". Cela semble même étrange.
Les élites occidentales délèguent même la pénitence de leurs propres crimes historiques sur les autres, exigeant de leurs propres citoyens et des autres peuples qu'ils assument la responsabilité de ce qu'ils n'ont pas fait, comme par exemple, la période de la conquête coloniale.
Il faut rappeler à l'Occident qu'il a entamé sa politique coloniale dès le Moyen Âge, suivie d’un commerce mondial d’esclaves, du génocide des tribus indiennes en Amérique, du pillage de l'Inde, de l'Afrique, des guerres de l'Angleterre et de la France contre la Chine en poussant cette dernière à ouvrir ses ports au commerce de l'opium. Ce qu’il faisait, c’était de rendre des peuples entiers dépendants à la drogue, d’exterminer délibérément des groupes ethniques pour récupérer les terres et les ressources, chassant les gens comme du gibier. Cela va à l’encontre de la nature même de l'Homme, de la vérité, de la liberté et de la justice. Et nous, nous sommes fiers qu'au XXe siècle, ce soit notre pays qui ait dirigé le mouvement anticolonial, qui ait fourni des possibilités de développement à de nombreux peuples du monde. Tout cela pour réduire la pauvreté et les inégalités, pour vaincre la faim et les maladies.
Je tiens à souligner que l'une des raisons de la russophobie séculaire et de la colère non dissimulée de ces élites occidentales à l'égard de la Russie est précisément que nous ne nous sommes pas laissés dépouiller lors de la conquête coloniale et que nous avons forcé les Européens à commercer pour un bénéfice mutuel. Cet objectif a été atteint par la création d'un État centralisé fort en Russie qui s'est développé et a été renforcé par les grandes valeurs morales de l'orthodoxie, de l'islam, du judaïsme et du bouddhisme, ainsi que par la culture russe et la langue russe, ouvertes à tous.
C’est bien connu que des projets d'intervention en Russie ont été élaborés à plusieurs reprises, comme aux Temps des troubles au début du XVIIe siècle et la période des bouleversements après 1917, mais ça a échoué. Après tout cela, l'Occident a réussi à mettre la main sur les richesses de la Russie à la fin du XXe siècle, lorsque l'État a été détruit. Il nous considérait comme des amis et des partenaires, mais en réalité, il nous traitait comme une colonie. Des milliers de milliards de dollars ont été siphonnés du pays sous diverses formes. Nous nous souvenons tous de tout cela, nous n'avons rien oublié.
Et ces jours-ci, les gens de Donetsk et de Lougansk, de Kherson et de Zaporojié ont pris la parole pour restaurer notre unité historique. Merci!
Hypocrisie du monde unipolaire
Les pays occidentaux affirment depuis des siècles qu'ils apportent la liberté et la démocratie aux autres nations. C'est exactement le contraire: au lieu de la démocratie, c'est la répression et l'exploitation; au lieu de la liberté, c'est l'asservissement et la violence. L'ordre mondial unipolaire dans son ensemble est intrinsèquement anti-démocratique et non-libre, il est faux et hypocrite de bout en bout.
Les États-Unis sont le seul pays au monde à avoir utilisé deux fois des armes nucléaires, en détruisant les villes japonaises d'Hiroshima et de Nagasaki. En fait, ils ont créé un précédent.
Je vous rappelle également que les États-Unis et les Britanniques ont mis en ruines Dresde, Hambourg, Cologne et de nombreuses autres villes allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale sans aucune nécessité militaire. Et cela a été fait de manière démonstrative, sans, je le répète, nécessité militaire. L'objectif était unique: comme dans le cas des bombardements nucléaires au Japon, intimider à la fois notre pays et le monde entier.
Les États-Unis ont laissé une marque indélébile sur les peuples coréen et vietnamien avec leurs attaques barbares "en tapis de bombes", le napalm et les armes chimiques.
À ce jour, ils occupent de facto l'Allemagne, le Japon, la République de Corée et d'autres pays, qu'ils appellent cyniquement des alliés sur base égale. Écoutez, je me demande quel genre d'alliance c'est. Le monde entier sait que les dirigeants de ces pays sont espionnés et qu’ils sont sur écoute non seulement dans leurs bureaux, mais aussi à leur domicile. C'est une véritable honte. Honte à ceux qui le font, et à ceux qui, comme un esclave, avalent en silence et sans se plaindre cette grossièreté.
Ils qualifient de "solidarité euro-atlantique" les ordres et les cris grossiers et insultants adressés à leurs vassaux; ils qualifient de noble, la recherche médicale, le développement d'armes biologiques et les expériences sur des êtres humains vivants, y compris en Ukraine.
Ce sont leurs politiques destructrices, leurs guerres, leurs pillages qui ont provoqué l'énorme poussée actuelle de flux migratoires. Des millions de personnes subissent des privations, des brimades, et meurent par milliers en essayant d'atteindre l'Europe.
Du blé est exporté d'Ukraine. Où va-t-il, sous prétexte d'"assurer la sécurité alimentaire des pays les plus pauvres du monde"? Où va-t-il? Tout va aux pays européens. Seulement 5% sont allés aux pays les plus pauvres du monde. Encore une fois, un autre canular et une tromperie pure et simple.
L'élite américaine, en effet, utilise la tragédie de ces personnes pour affaiblir ses rivaux, pour détruire les États nationaux. Cela concerne également l'Europe, cela concerne l'identité de la France, de l'Italie, de l'Espagne et d'autres pays ayant des siècles d'histoire.
Sanctions et sabotage
Washington exige de nouvelles sanctions contre la Russie et la plupart des politiques européens l’acceptent humblement. Ceux-ci comprennent bien que les États-Unis, insistant sur le refus de l’UE de recevoir de l’énergie et d'autres ressources russes, mènent en fait à la désindustrialisation de l’Europe, avec pour but de s’emparer complètement du marché européen. Elles comprennent tout, ces élites européennes, elles comprennent tout, mais elles préfèrent servir les intérêts des autres. Ce n’est plus de la servilité mais de la trahison de leurs peuples. Laissons-les, c’est leur affaire.
Mais les Anglo-Saxons ne sont plus satisfaits des sanctions, ils passent déjà aux sabotages. C’est incroyable, mais c’est un fait, ils ont organisé les explosions sur les gazoducs internationaux Nord Stream qui passent sur le fond de la mer Baltique en détruisant des infrastructures paneuropéennes. Il est pour tous évident à qui cela profite. Et celui à qui cela profite, l’a fait, bien sûr.
Le diktat américain se base sur la force brute, sur la loi du plus fort. Il est parfois joliment emballé, parfois même sans, mais l'essence est la même, la loi du plus fort. D'où le déploiement et le maintien de centaines de bases militaires aux quatre coins du monde, l'expansion de l'Otan et les tentatives de formation de nouvelles alliances militaires telles que l'AUKUS et autres. Un travail visant à créer un lien politico-militaire entre Washington, Séoul et Tokyo est également en cours. Tous les États qui possèdent ou aspirent à posséder une véritable souveraineté stratégique et qui sont capables de contester l'hégémonie occidentale, sont automatiquement considérés comme ennemis.
C'est sur ces principes que sont construites les doctrines militaires des États-Unis et de l'Otan, qui n'exigent rien de moins que la domination totale. Les élites occidentales présentent leurs plans néocoloniaux d’une manière hypocrite, mais avec la prétention d'être pacifiques, avec une sorte d’intimidation, et ce mot sournois migre d'une stratégie à l'autre, mais, en fait, il ne signifie qu'une seule chose: saper tout centre souverain de développement.
Nous avons déjà entendu parler de l’intimidation envers la Russie, la Chine, et l'Iran. Je pense que d'autres pays d'Asie, d'Amérique latine, d'Afrique, du Moyen-Orient, ainsi que les partenaires et alliés actuels des États-Unis, sont les prochains sur la liste. Nous savons que lorsque quelque chose ne leur plaît pas, ils imposent également des sanctions contre leurs alliés, une banque contre une autre, une compagnie contre une autre; une entreprise contre une. Cette pratique va se généraliser. Ils ont tout le monde dans leur ligne de mire, y compris nos voisins les plus proches, les pays de la CEI.
Dans le même temps, l'Occident, manifestement, prend ses désirs pour des réalités depuis longtemps. En lançant la guerre éclair des sanctions, par exemple, contre la Russie, ils ont pensé qu'ils pouvaient mettre à nouveau le monde entier à leur disposition. Il s'avère toutefois qu'une perspective aussi rose n'enthousiasme pas tout le monde, sauf les masochistes politiques complets et les admirateurs d'autres formes non conventionnelles de relations internationales. La plupart des États refusent de s'aligner, optant plutôt pour un mode de coopération raisonnable avec la Russie.
Une telle insubordination de leur part n'était clairement pas attendue par l'Occident. Celui-ci est simplement habitué à agir selon un schéma, à faire tout à l’esbroufe, par le chantage, la corruption et l'intimidation, et se convainc que ces méthodes fonctionneront toujours, comme si elles étaient figées dans le passé.
Cette confiance en soi est le résultat direct non seulement du fameux concept d’être exceptionnel, bien que cela soit tout simplement surprenant, mais aussi du véritable déficit d'information à l'Occident. La vérité a été noyée dans un océan de mythes, d'illusions et de fake news, à l'aide d'une propagande prohibitive et agressive, en mentant impudemment comme Goebbels. Plus le mensonge est gros, mieux il passe. C'est ainsi que cela fonctionne, selon ce principe.
Mais on ne peut pas nourrir les gens avec des billets en dollars et en euros. On ne peut pas les nourrir avec de l’argent, et la capitalisation virtuelle et gonflée des réseaux sociaux occidentaux ne peut pas chauffer une maison. Tout cela est important, ce que je dis, mais ce que je viens de dire n'est pas moins important: on ne peut nourrir personne avec des billets. Il faut de la nourriture, et ces capitalisations gonflées ne peuvent chauffer personne non plus; il faut des sources d'énergie.
Crise alimentaire et énergétique
C'est pourquoi les hommes politiques européens doivent convaincre leurs concitoyens de manger moins, de se laver moins souvent et de s'habiller plus chaudement à la maison. Et ceux qui commencent à poser des questions logiques - "pourquoi est-ce ainsi?" - sont déclarés immédiatement ennemis, extrémistes et radicaux. Les hommes politiques rejettent la responsabilité sur la Russie, en disant: c'est la source de tous vos problèmes. Ils mentent encore.
Qu'est-ce que je veux mettre en avant? Tout porte à croire que les élites occidentales ne cherchent pas de solutions constructives à la crise alimentaire et énergétique mondiale. Celle-ci a surgi par leur faute, précisément par leur faute, à cause de leur politique de longue date, bien avant notre opération militaire spéciale en Ukraine, dans le Donbass. Ces élites n'ont pas l'intention de résoudre les problèmes d'injustice, d'inégalité. On craint qu'elles soient prêtes à utiliser d'autres recettes, qui leur sont familières.
Et il convient, ici, de rappeler que l'Occident est sorti des contradictions du début du XXe siècle par la Première Guerre mondiale. Les récompenses de la Seconde Guerre mondiale ont permis aux États-Unis de surmonter enfin les effets de la Grande Dépression et de devenir la première économie mondiale, imposant à la planète la puissance du dollar comme monnaie de réserve mondiale. L'Occident a largement surmonté la crise des années 1980, mais elle s'est aggravée dans les années 1980 par l’appropriation de l'héritage et des ressources de l'Union soviétique, qui s'est finalement effondrée. C'est un fait.
Maintenant, pour sortir d’un autre enchevêtrement de contradictions, ils ont besoin, par tous les moyens de briser la Russie et les autres États qui choisissent la voie souveraine du développement, de piller encore plus leurs richesses à leur détriment, pour boucher leurs propres trous. Si ce n'est pas le cas, je n'exclus pas qu'ils tentent de provoquer l'effondrement du système sur lequel tout peut être remis en cause, ou, Dieu nous en préserve, qu'ils décident d'utiliser la formule bien connue de "la guerre va tout effacer".
Modèle néocolonial et mouvement de libération
La Russie comprend sa responsabilité devant la communauté internationale et fera tout pour ramener ces têtes brûlées à la raison.
Il est clair que le modèle néocolonial actuel est condamné à long terme. Mais là encore, ses vrais maîtres s'y accrocheront jusqu'au bout. Ils n'ont tout simplement rien à offrir au monde, si ce n'est le même système de pillages et de racket.
En substance, ils crachent sur le droit inné de milliards de personnes, de la majeure partie de l'humanité, sur la liberté et sur la justice, à déterminer leur propre avenir. Ils sont maintenant passés à un déni radical de la moralité, de la religion, de la famille.
Répondons à quelques questions très simples pour nous-mêmes. Je voudrais maintenant revenir à ce que j'ai dit et m'adresser à tous les citoyens russes, pas seulement aux collègues présents dans la salle, mais à tous les citoyens russes: voulons-nous vraiment avoir un parent "numéro un", un "numéro deux" ou un "numéro trois" à la place d'un papa et d'une maman? Ils sont devenus complètement fous là-bas? Voulons-nous que les enfants dans nos écoles, dès l'école primaire, soient exposés à des perversions qui conduisent à la dégradation et à l'extinction? Voulons-nous qu'on leur apprenne qu'il existe d'autres genres que les hommes et les femmes et qu'on leur propose une opération de changement de sexe? Est-ce cela que nous voulons pour notre pays et nos enfants? Tout cela est inacceptable pour nous, nous avons notre propre avenir.
Je le répète, la dictature des élites occidentales est dirigée contre toutes les sociétés, y compris les peuples des pays occidentaux eux-mêmes. C'est un défi pour tous. Ce déni total de l'Homme, le renversement de la foi et des valeurs traditionnelles, la suppression de la liberté prennent les caractéristiques d'une "religion inversée" - un satanisme pur et simple.
Dans le Sermon sur la Montagne, Jésus-Christ, dénonçant les faux prophètes, dit: c'est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. Et ces fruits empoisonnés sont déjà évidents pour les gens, non seulement dans notre pays, mais dans tous les pays, y compris pour de nombreuses personnes en Occident même.
Le monde est entré dans une période de transformations révolutionnaires, elles sont fondamentales. De nouveaux centres de développement se forment, ils représentent la majorité - la majorité! - de la communauté internationale. Ce monde est prêt non seulement à exposer ses intérêts mais aussi à les défendre, et il voit dans la multipolarité une occasion de renforcer sa souveraineté, et donc de gagner une véritable liberté, une perspective historique, son droit à un développement indépendant, créatif, distinctif, à un processus harmonieux.
Dans le monde entier, y compris en Europe et aux États-Unis, comme je l'ai déjà dit, nous avons de nombreuses personnes qui partagent les mêmes idées, et nous sentons, nous voyons leur soutien.
Un mouvement de libération, anticolonial, contre l'hégémonie unipolaire se développe déjà dans un grand nombre de pays et de sociétés. Sa subjectivité ne fera qu'augmenter. C'est cette force qui déterminera la future réalité géopolitique.
Chers amis !
Aujourd'hui, nous nous battons pour une voie juste et libre, avant tout pour nous-mêmes, pour la Russie, pour que la dictature, le despotisme restent pour toujours dans le passé. Je suis convaincu que les pays et les peuples comprennent qu'une politique fondée sur l'exceptionnalisme de quiconque, sur la suppression des autres cultures et des autres peuples est intrinsèquement criminelle, que nous devons tourner cette page honteuse. L'effondrement de l'hégémonie occidentale, qui a commencé, est irréversible. Et je le répète: ce ne sera pas la même chose qu'avant.
Le champ de bataille vers lequel le destin et l'histoire nous ont appelés est le champ de bataille pour notre peuple, pour la Grande Russie historique. Pour une Grande Russie historique, pour les générations futures, pour nos enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants. Nous devons les protéger de l'asservissement, des expériences monstrueuses qui cherchent à paralyser leurs esprits et leurs âmes.
Aujourd'hui, nous nous battons pour que personne ne pense que la Russie, notre peuple, notre langue, notre culture puissent être effacés de l'histoire. Aujourd'hui, nous avons besoin d'une consolidation de toute la société, et seules la souveraineté, la liberté, la création et la justice peuvent constituer la base de cette unité. Nos valeurs sont l'humanité, la miséricorde et la compassion.
Et je voudrais conclure avec les mots du véritable patriote Ivan Aleksandrovitch Ilyin: "Si je considère la Russie comme ma patrie, cela signifie que j'aime, que je contemple et que je pense en russe, que je chante et que je parle en russe; que je crois aux pouvoirs spirituels du peuple russe. Son esprit est mon esprit; son destin est mon destin; sa souffrance est ma peine; son épanouissement est ma joie".
Derrière ces mots se cache un important choix spirituel qui, pendant plus de mille ans d'existence de l'État russe, a été suivi par de nombreuses générations de nos ancêtres. Aujourd'hui, les citoyens des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk et les habitants des régions de Zaporojié et de Kherson ont fait ce choix avec nous. Ils ont fait le choix d'être avec leur peuple, d'être avec leur patrie dans son destin et de remporter des victoires avec elle.
La vérité est avec nous, la Russie est avec nous.