Haïti: l'Onu alerte sur une crise humanitaire "catastrophique"

© AFP 2024 RICHARD PIERRINHaïti
Haïti - Sputnik Afrique, 1920, 27.09.2022
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Les Nations Unies ont alerté, lundi, contre une situation humanitaire "catastrophique" en Haïti où depuis plusieurs semaines trois crises “s’enchevêtrent de manière effrayante”.
Prenant la parole devant le Conseil de sécurité, la représentante spéciale du Secrétaire général de l’Onu pour Haïti, Helen La Lime a souligné que la crise due essentiellement aux gangs haïtiens a provoqué la fuite de 20.000 personnes, aggravant une crise économique qui étrangle le pays, en butte à la flambée des prix de la nourriture et à une pénurie de carburant.
De l’autre côté, les acteurs politiques peinent à trouver un terrain d’accord et à définir un processus pour les prochaines élections, a expliqué la responsable onusienne, en présence de la directrice adjointe du Programme alimentaire mondial (PAM), Valerie Guarnieri et la directrice exécutive de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Ghada Waly qui ont également fait chacune un exposé devant les membres du Conseil.
Les troubles découlent d’un nouvel appel du Premier ministre haïtien lancé le 11 septembre pour un dialogue visant à établir les bases politiques, constitutionnelles et de sécurité nécessaire à la tenue d’élections en fin 2023, selon l’ONU.
Mentionnant que le gouvernement perd chaque année 600 millions de dollars faute de pouvoir percevoir les droits de douane, le chef du gouvernement haïtien a par ailleurs annoncé la réduction des subventions régressives sur le carburant, qui coûtent 400 millions de dollars par an à l’Etat, afin d’étoffer les programmes sociaux avec ces revenus.
Dès le 12 septembre, des barrages routiers ont provoqué une paralysie de tout le pays qui a persisté pendant cinq jours, jusqu’aux premières interventions de la police, a relevé la responsable onusienne, ajoutant que l’appel au calme et à l’appui de ses réformes lancé par le Premier ministre, le 18 septembre, a été suivi du blocage du principal terminal de carburants de la capitale Port-au-Prince par une puissante alliance de gangs, entrainant depuis plus d’une semaine des pénuries graves dans tout le pays qui affectent en premier lieu le fonctionnement des trois quarts des hôpitaux du pays.
Le personnel de ces établissements ne peut plus se rendre au travail, l’approvisionnement en matériel et médicaments n’est plus assuré et le centre ambulancier national de Port-au-Prince ne peut plus, par exemple, utiliser que trois véhicules pour desservir toute la ville, selon l'Onu.
Mme La Lime a noté toutefois quelques signes encourageant dans les nouvelles consultations entre partis politiques, société civile et représentants du gouvernement, comme l’engagement de leaders du secteur privé à honorer leurs responsabilités légales et fiscales.
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