L’UE veut bannir des produits issus de la déforestation, quels risques pour les pays émergents?

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Amazonie - Sputnik Afrique, 1920, 14.09.2022
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Les eurodéputés ont voté un texte interdisant toute importation d’un éventail de produits provenant de terres déboisées ou dégradées vers l’UE. Si cette initiative vise à réduire la consommation européenne responsable de la déforestation, les pays émergents craignent qu’elle augmente la pauvreté.
Alors que le Parlement européen a voté à une large majorité un texte visant à bannir les importations vers le Vieux Continent de produits issus de territoires déboisés, un responsable de l’institution législative considère cette mesure comme drastique.
"C'est très radical: on utilise la puissance du marché européen, deuxième marché au monde, dont aucun producteur ne peut se passer, pour imposer nos conditions d'accès", a estimé Pascal Canfin, président de la commission de l'Environnement du Parlement européen.
Les produits concernés sont le soja, la viande bovine, l’huile de palme, le bois, le cacao et le café. Mais ensuite le Parlement européen a décidé de durcir la proposition de Bruxelles en ajoutant à cette liste le caoutchouc et le maïs. Mais aussi d’autres animaux d’élevage, comme le porc, le mouton, les chèvres et volailles, dont seule la viande est concernée.
Le texte sera suivi de négociations pour le finaliser.
En pratique, à l’arrivée sur le territoire européen, les importateurs devront démontrer, à l’aide d’un système de géolocalisation satellitaire, que leurs produits ne proviennent pas de zones déboisées ou dégradées en Indonésie, au Brésil ou encore en Côte d’Ivoire.
Une initiative qui vise à limiter l’impact de la consommation européenne à l’origine de 16% de la déforestation mondiale.

Des pays émergents interpellent l’UE

Fin juillet, le Brésil et d'autres pays émergents ont adressé une lettre à la Commission européenne déplorant que l'UE "ait opté pour une législation unilatérale". La lettre a été entre autres signée par l'Argentine, la Bolivie, la Colombie, la Côte d'Ivoire, l'Équateur, le Ghana, le Guatemala, le Honduras, l'Indonésie, la Malaisie, le Nigeria, le Paraguay et le Pérou.
Pour le ministère brésilien des Affaires étrangères, les mesures commerciales ne peuvent pas être utilisées pour atteindre des objectifs environnementaux et menacer d'aggraver la pauvreté, sans aucun effet sur la conservation des forêts.
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