Togo: l’Ordre des médecins s’inquiète des centres clandestins de formation d’agents de santé
© Photo Pixabay / DarkoStojanovicUn médecin
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Le pays fait face à l’augmentation de centres clandestins de formation d’agents de santé, alors que ce secteur dépend de l’État. Une situation bien connue dans le pays qui peut engendrer des drames et des incidents.
L’ordre des médecins togolais a décidé de faire la guerre aux centres clandestins de formation de soignants. Son président, le professeur Anthony Katanga Békéti a rappelé au micro de RFI que ces organismes sont strictement interdits puisque la formation doit être dispensée par des structures agréées par l’État:
"La formation doit être faite par des structures agréées par l’État, et non par les individus. On se rend compte qu’il y a des collègues médecins qui forment, il y a des paramédicaux qui forment, il y a des personnes formées sur le tas qui forment également! Donc il y a confusion, et la population, en allant vers eux, ne sait pas que ce ne sont pas des personnes qui ne sont pas qualifiées pour donner de tels soins; et il y a des complications qui surviennent à l’issue de toutes ces pratiques", indique M.Katanga Békéti.
Le président de l’Ordre des médecins a ajouté que les personnes en question pouvaient être condamnées, tout comme celles qui ont reçu ces formations.
"L’Ordre peut les traduire en justice pour incitation à l’exercice illégal de la médecine, mais on peut également poursuivre ceux qui, sur le terrain, pratiquent des actes médicaux. Donc dans l’une ou l’autre des situations, on peut poursuivre ces personnes, aussi bien les formateurs que les formés.", poursuit M.Katanga Békéti.
Des conséquences pour les patients
Au printemps dernier, M.Katanga Békéti avait déclaré au portail d’information Republic of Togo que 1.740 médecins exerçaient légalement dans le pays. Des milliers d’autres n’ont aucun diplôme, n’ont pas fait d’études de médecine et au mieux ont de vagues connaissances en infirmerie. Le président de l’Ordre des médecins avait déjà dénoncé le danger que cela représentait pour les patients.
Héloïse Adandogou d'Almeida, présidente de l'Association des sages-femmes du Togo (Assafeto) et de la Fédération des sages-femmes de l'Afrique francophone, avait expliqué à RFI en avril dernier quelles étaient concrètement les conséquences pour les parturientes. Elle avait affirmé que des drames et des incidents survenaient souvent dans des maisons d’accouchement sauvages.