Le Monde retire un article critique sur le colonialisme en Algérie et présente ses excuses à Macron

© AFP 2023 LUDOVIC MARINEmmanuel Macron accueilli par Abdelmadjid Tebboune en Algérie
Emmanuel Macron accueilli par Abdelmadjid Tebboune en Algérie - Sputnik Afrique, 1920, 02.09.2022
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Le Monde a retiré une tribune traitant de manière critique les rapports à la colonisation française de l’Algérie. Le quotidien a présenté ses excuses à M.Macron. Selon l’auteur de l’article, celui-ci a été supprimé après la colère de l’Élysée.
Machine arrière pour Le Monde après l’ire présidentielle? Le texte au cœur de la polémique a été retiré et remplacé par un message expliquant cela.
L’article en question titrait "Réduire la colonisation française en Algérie à une histoire d’amour parachève la droitisation d’Emmanuel Macron sur la question mémorielle". Il a été publié le 1er septembre par Paul Max Morin, chercheur associé au Centre de recherche politique de Sciences Po, auteur d’un ouvrage consacré aux relations franco-algériennes.

"Ce texte reposait sur des extraits de citations qui ne correspondent pas au fond des déclarations du chef de l’État", explique le quotidien qui "présente ses excuses à ses lectrices et lecteurs, ainsi qu’au Président de la République".

"Une histoire d’amour"

Le texte abordait la visite d’Emmanuel Macron en Algérie, du 25 au 27 août, survenue après plus de dix mois de tensions, notamment liées aux questions mémorielles sur la guerre d’Algérie et la colonisation française. À l’issue de la visite, le Président Abdelmajid Tebboune a déclaré que cela avait permis un "rapprochement" grâce à la "personnalité" d’Emmanuel Macron.
Dans son article, le chercheur affirmait que la phrase "une histoire d’amour qui a sa part de tragique" prononcée par M. Macron le 26 août lors de la visite du cimetière Saint-Eugène à Alger s’inscrit "dans la continuité d’une idéologie coloniale". Selon lui, les avancées concernant le passé colonial sont simulées.
D’après Le Monde, la phrase du Président "n’évoquait pas spécifiquement la colonisation, comme cela était écrit dans la tribune, mais les longues relations franco-algériennes". L’article a donc été retiré quelques heures après.

Le chercheur réagit

La société des journalistes du Monde ne s’est pas encore exprimée sur le sujet. Quant au chercheur, il a déjà condamné la décision.

"Retirer un texte est une pratique anormale et incompréhensible", a déclaré Paul Max Morin auprès de Libération.

Il a raconté avoir reçu un coup de téléphone du Monde quelques heures après la publication de l’article l'avertissant que l'Élysée était "furax".
Selon le chercheur, la tribune lui avait été commandée par Le Monde, et l’angle avait été débattu et validé.
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