Franc CFA: "Sommes-nous encore à la période de la colonisation?"

© AP Photo / Ben Curtis / Accéder à la base multimédiaFrance CFA
France CFA - Sputnik Afrique, 1920, 31.08.2022
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Le franc CFA est un vestige de l’époque coloniale qui freine le développement des pays africains, affirme Audrey Chicot, la directrice de la première usine métallurgique camerounaise. La femme d’affaires plaide pour un retour à l’étalon-or.
Alors que le franc CFA pique du bec depuis plusieurs semaines, dans le sillage de l’euro, certains s’interrogent sur l’intérêt de conserver la devise sur le continent africain. La monnaie léguée par la France est un symbole de l’esprit colonial et un handicap pour les économies africaines, à en croire Audrey Chicot, PDG de Multiservices et matériels industriels (MSMI).
"Sommes-nous encore à la période de la colonisation? C’est en tout cas le message qui a été donné en créant le franc CFA. Cela signifie: ‘vous resterez colonisés le temps que nous voudrons’. C’est un franc qui ne vaut rien, qui ne facilite rien et qui est adossé sur une autre monnaie, l’euro. Chaque fois qu’il y a une dévaluation, nous en faisons les frais", explique ainsi la responsable.
Certains pays comme le Nigéria ont déjà pris leurs distances avec le franc CFA, retrouvant leur monnaie et une forme de fierté, souligne encore celle qui est à la tête de la première usine métallurgique du Cameroun.

Retour à l’or

Le franc CFA est pour l’heure imprimé en France, où les pays africains concernés déposent 50% de leurs réserves de change. Pour se sortir de cette mainmise du Trésor public français, Audrey Chicot appelle à revenir à l’étalon-or, en exploitant les ressources aurifères du continent.
"Nous pouvons miser sur nos industries d’extraction, pour mettre d’abord en place un change en or. Comme le Président Poutine l’a d’ailleurs fait remarquer. À l’international, on peut commencer à travailler avec le change en or, mais cette fois-ci sans garant", souligne la femme d’affaires.
Une nécessité pour se dégager du carcan du franc CFA et ne pas "laisser cette colonisation" en héritage aux jeunes générations, conclut Audrey Chicot.
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