"Mon Dieu, qui nous gouverne?": des Grecs proposent de négocier avec la Russie face à la crise
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Après que le prix du gaz naturel en Europe a plus que décuplé en un an, Naftemporiki, le premier journal financier grec, propose aux dirigeants du Vieux continent de cesser de cirer les bottes aux Américains et de négocier avec la Russie un compromis et bien sûr la fin des sanctions.
Naftemporiki, un média grec des plus réputé, propose sa vision des raisons de la crise énergétique en Europe et les moyens d’en sortir via un article intitulé "Mon Dieu, qui nous gouverne?".
"Le prix du gaz naturel en Europe a plus que décuplé en un an: de 27 euros le mégawattheure il y a 12 mois, il a dépassé les 310 euros le 25 août. La plupart des gouvernements ont dépensé plusieurs milliards d'euros pour éviter que cette augmentation ne se répercute sur les factures, car elle mettrait en danger la plupart des ménages et la production de la plupart des entreprises."
Cesser de cirer les bottes américaines
Le journal avance que pour maîtriser cette flambée des prix, la guerre en Ukraine doit être arrêtée, sinon il faut trouver des sources d’énergie alternatives fiables et suffisantes, ce qui semble très difficile. Pour l’inflation c’est la même chose car les hausses de taux d'intérêt par la Banque centrale européenne ne sont certainement pas le bon remède.
"Les dirigeants européens doivent donc cesser de cirer les bottes des Américains - qui sont, après tout, restés dans une zone hors de danger - et faire de la nécessité un honneur. Négocier avec la Russie une solution de compromis et bien sûr la fin des sanctions", signale Naftemporiki selon lequel le conflit économique avec Moscou, le premier fournisseur de gaz en Europe, n'aide personne, sauf peut-être les Américains.
Une autre raison pour laquelle le gaz naturel augmente autant est que le prix est fixé sur le marché de gros d'Amsterdam, qui suit la loi de l'offre et de la demande. De plus, d’importants acheteurs ont le pouvoir financier et sont prêts à offrir un prix plus élevé tout en refusant de le plafonner.
Une hausse depuis l’été 2021
La troisième raison pour laquelle le prix du gaz naturel augmente n'a rien à voir avec la guerre en Ukraine.
"Car le prix avait commencé à monter depuis l'été 2021 - bien avant la crise avec la Russie – suite à la réduction de l'approvisionnement en matières premières. Au fil des ans, les prix bas d'abord, puis le Covid ont ralenti les investissements dans les activités d'exploration et de production de gaz. Ce fait a rendu l'offre insuffisante lorsque la demande a repris après la pandémie."
"Qui gouverne vraiment l’Europe?"
Le secteur énergétique européen a investi beaucoup moins ces dernières années dans des ressources alternatives, s'appuyant sur le gaz naturel bon marché en provenance de Russie.
"Idem pour l'UE bien sûr. Et maintenant, elle mendie des économies d'essence, nuit à l'économie, punit les ménages, crée des risques de faillites d'entreprises et augmente le chômage. Éteignez les lumières et portez des pulls épais et des chaussettes pour ne pas geler en hiver. Afin, disent-ils, de réduire la demande et, à terme, de faire baisser les prix. Mon Dieu, qui gouverne vraiment l'Europe?", résume le journal.
Un mégawattheure à plus de 1.600 euros pour décembre prochain
Les prix de gros de l'électricité pour 2023 en Allemagne et en France ont battu vendredi de nouveaux records à respectivement 850 euros et plus de 1.000 euros le mégawattheure (MWh), contre 85 euros/MWh il y a un an.
Pour décembre prochain particulièrement, le mégawattheure d'électricité s'échange déjà à plus de 1.600 euros, selon les informations relayées par les médias.