"Ca faisait rire tout le monde": procès d'une policière ayant visé un collègue avec un taser

© AP Photo / Toby TalbotUn taser
Un taser - Sputnik Afrique, 1920, 23.02.2022
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Dix mois avec sursis ont été requis mardi à Lille à l'encontre d'une policière qui, à bord d'un véhicule, avait déclenché à plusieurs reprises son taser en direction de son collègue au volant, provoquant un accident, en août dernier à Tourcoing (Nord).
Une amende de 2.000 euros, l'interdiction de porter une arme pendant 18 mois et d'exercer sa profession pendant six mois, ont également été requis.
Le délibéré doit être rendu le 9 mars à 14H.
Le 28 août, vers 01H00 à Tourcoing, un véhicule de police de cinq places, mais dans lequel se trouvaient six policiers en uniforme du commissariat de Roubaix, dont l'un dans le coffre, a percuté un véhicule en stationnement à Tourcoing, a relaté le président du tribunal.
Le véhicule de police avait alors quitté les lieux sans s'arrêter.
Parmi ces six policiers, qui revenaient d'un pot de départ au commissariat de Tourcoing et regagnaient celui de Roubaix, une brigadière a déclenché à quatre reprises son taser en direction du policier au volant provoquant l'accident.
Poursuivie pour "violence avec usage ou menace d'une arme sans incapacité" et "mise en danger d'autrui par violation manifestement délibérée d'une obligation réglementaire de sécurité ou de prudence", la brigadière, âgée de 35 ans, s'est défendue d'avoir voulu blesser son collègue.
"J'ai joué avec (le taser), je n'aurais jamais dû faire ça. La majore de police ne m'a jamais donné l'ordre d'arrêter, ça faisait rire tout le monde. C'était un jeu entre nous, mais quand les choses tournent mal, il n'y a plus personne", a-t-elle lancé à la barre, affirmant "regretter" son geste et "adorer" son métier.
Neuf mois avec sursis et 1.000 euros d'amende ont par ailleurs été requis à l'encontre du conducteur du véhicule pour "délit de fuite après un accident" et de la majore de police, passagère, pour "complicité de délit de fuite".
"On aurait dû s'arrêter mais sur le moment, je n'ai pas réfléchi, je n'étais plus moi-même, j'étais robotisé", s'est justifié le conducteur de 25 ans, reconnaissant des "manquements déontologiques".
La majore de police, 49 ans, qui a pris la décision de rentrer au commissariat tout en prévenant le commissariat de Tourcoing après l'accident, a elle affirmé avoir été "dépassée par les événements". "Je ne comprends pas comment j'ai pu agir comme ça", a-t-elle ajouté.
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