L'Onu désigne trois menaces majeures pour l'homme, et le Covid n'en fait pas partie

© Sputnik . Alexey Danichev / Accéder à la base multimédiaDes voitures dans la rue
Des voitures dans la rue - Sputnik Afrique, 1920, 18.02.2022
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La pollution sonore urbaine, les incendies de forêt et la perturbation des cycles de vie naturels sont les principales menaces mises en lumière par le Programme de l’Onu pour l’environnement, qui pointe l'urgence de régler les trois crises en cours, à savoir le réchauffement climatique, la pollution et la perte de biodiversité.
En pleine épidémie qui tarde à s’achever, le Covid-19 n’est pas considéré comme la principale menace pour la santé publique mondiale, d’après le récent rapport annuel Frontières 2022 du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), rendu public jeudi.
La pollution sonore dans les villes mais aussi les feux de forêt et la perturbation des cycles de vie au sein des systèmes naturels figurent parmi les dangers majeurs dans le texte intitulé Bruit, flammes et décalages.

Incendies de forêt: la situation empire

Les feux de forêt, dont les plus notables ont été ceux en Sibérie à l’été 2021 ou en Australie fin d’automne, provoquent ces derniers temps de plus en plus de dégâts. Au total, près de 423 millions d'hectares, soit une superficie équivalente à celle de l'ensemble de l'Union européenne, sont partis en fumée chaque année entre 2002 et 2016, constate le rapport. Et prévoit que les feux de forêt seront plus fréquents et plus intenses et dureront plus longtemps dans le contexte du réchauffement climatique, avec la hausse des températures et la sécheresse.
Or, ces incendies sont dangereux pour la santé, ajoutent les auteurs. En outre, plus de 4.400 espèces pourraient être mises en danger, perturbant ainsi la biodiversité. Les polluants générés par les incendies peuvent également favoriser la fonte des glaciers, polluer les sources d'eau, voire transformer les puits de carbone que sont les forêts tropicales en source de carbone.
Frontières 2022 appelle donc à se consacrer à la prévention des feux de forêt en investissant notamment davantage dans les méthodes de télédétection telles que les satellites, les radars et les systèmes de détection de la foudre.

Les bruits dangereux

En ville, l’homme est toujours plongé dans le bruit. Or, le rapport cite un chiffre impressionnant de 12.000 décès prématurés chaque année dans l'UE liés à la pollution sonore dans les villes, considérée comme un danger croissant. Les niveaux sonores jugés acceptables par les scientifiques sont déjà dépassés dans de nombreuses villes comme Alger, Damas, Bangkok ou New York.
Le bruit peut provoquer des troubles du sommeil entraînant des maladies cardiaques, des troubles métaboliques comme le diabète voire une mauvaise santé mentale. La faune est également touchée car la pollution sonore altère les comportements des oiseaux, des insectes et des amphibiens.
Pour remédier à la situation, le rapport Frontières 2022 appelle à la réduction du bruit à sa source. Et donc à investir dans la mobilité alternative, la mise en place de murs et toits verts et l’aménagement de nouveaux espaces verts dans les villes.

Perturbation des rythmes de vie

Enfin, les rythmes naturels perturbés sont la troisième menace majeure mise en exergue par le PNUE. En effet, les plantes et les animaux se fient aux indices environnementaux (température, longueur du jour ou précipitations) pour savoir quand se reproduire, migrer, déplier leurs feuilles, polliniser ou fleurir, etc. Ce calendrier change avec les changements de l'environnement, par exemple en raison du réchauffement climatique.
Mais les espèces ne s’y adaptent pas à la même vitesse, ainsi, les rythmes des plantes et des animaux ont tendance à se désynchroniser. L’impact le plus notable de cette désynchronisation se fera notamment ressentir sur les productions agricoles mais aussi sur la productivité des pêcheries, estiment les scientifiques.

Le Covid-19 prévu à l’avance?

Le rapport Frontières, publié pour la première fois en 2016, identifie chaque année "trois problèmes environnementaux qui méritent l’attention et l’action des gouvernements et du grand public", a indiqué Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE. Il propose aussi quelques solutions.
Selon Mme Andersen, les questions soulevées dans le rapport "mettent en évidence le besoin urgent de s'attaquer à la triple crise planétaire du changement climatique, de la pollution et de la perte de biodiversité."
Dans sa première édition, le rapport alertait sur le risque croissant de zoonoses, quatre ans avant le début de la pandémie de coronavirus.
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