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Présidentielles: le système des parrainages nuit-il à la démocratie?
Présidentielles: le système des parrainages nuit-il à la démocratie?
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Les candidats ont jusqu’au 4 mars pour recueillir leurs 500 parrainages. Pourtant bien positionnés dans les sondages, certains sont encore loin du compte... 10.02.2022, Sputnik Afrique
2022-02-10T08:00+0100
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Ce mardi 8 février, le Conseil constitutionnel validait la candidature d’Anne Hidalgo et de Valérie Pécresse (respectivement 652 et 939 parrainages recueillis). Avec Emmanuel Macron (toujours pas déclaré), cela fait trois candidats seulement à être qualifiés à coup sûr pour la course à l’Élysée. Quand Éric Zemmour ou Marine Le Pen, pourtant en bonne position dans les sondages, rencontrent des difficultés à atteindre ce nombre canonique, à deux mois du scrutin et, surtout, à moins d’un mois de la clôture des collectes qui aura lieu le 4 mars.Le sujet s’invite à chaque campagne présidentielle, mais il recèle une profondeur qui échappe à de nombreux commentateurs. Pas à l'œil avisé du professeur Frédéric Rouvillois qui dénonce dans ce numéro d'Objectif Elysée ce dispositif des parrainages - la marque selon lui «d’une dérive oligarchique et censitaire».Dans l’ouvrage co-signé avec Christophe Boutin, Les parrainages: ou comment les peuples se donnent des maîtres (éd. La Nouvelle Librairie), notre invité proteste contre ce dispositif électoral. Non pas contre son principe originel, mais plutôt son dévoiement depuis 1976. Date à laquelle le nombre de parrainages requis est passé de 100 à 500. Cinquante ans plus tard, François Hollande s’empressait de faire sauter un autre verrou, celui de l’anonymat des parrains. Un glissement qui aura permis de substituer une vision gaullienne du pouvoir (la rencontre d’un homme avec un peuple) par une approche plus «giscardienne» et «libérale», estime Frédéric Rouvillois. Et, in fine, une dérive «oligarchique, anti-démocratique ou alors censitaire».Une dérive qui a déjà fait des victimes, car, comme le rappelle notre interlocuteur, plusieurs personnalités de premier plan de la vie politique française ont été arrêtées dans leur course par ce dispositif: Jean-Marie Le Pen en 1981, Charles Pasqua en 2002, Corinne Lepage en 2007, Dominique de Villepin en 2012 ou encore Rama Yade en 2017.
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Présidentielles: le système des parrainages nuit-il à la démocratie?
08:00 10.02.2022 (Mis à jour: 16:21 11.02.2022) Les candidats ont jusqu’au 4 mars pour recueillir leurs 500 parrainages. Pourtant bien positionnés dans les sondages, certains sont encore loin du compte. Énième preuve pour Frédéric Rouvillois d’un dispositif électoral dévoyé et anti-démocratique.
Ce mardi 8 février, le Conseil constitutionnel validait la candidature d’Anne Hidalgo et de Valérie Pécresse (respectivement 652 et 939 parrainages recueillis). Avec Emmanuel Macron (toujours pas déclaré), cela fait trois candidats seulement à être qualifiés à coup sûr pour la course à l’Élysée. Quand Éric Zemmour ou Marine Le Pen, pourtant en bonne position dans les sondages, rencontrent des difficultés à atteindre ce nombre canonique, à deux mois du scrutin et, surtout, à moins d’un mois de la clôture des collectes qui aura lieu le 4 mars.
Le sujet s’invite à chaque campagne présidentielle, mais il recèle une profondeur qui échappe à de nombreux commentateurs. Pas à l'œil avisé du professeur Frédéric Rouvillois qui dénonce dans ce numéro d'Objectif Elysée ce dispositif des parrainages - la marque selon lui «d’une dérive oligarchique et censitaire».
«C’est quelque chose d’essentiel et les Français ne s’en rendent pas compte. On pourrait dire que c’est l’un des grands secrets de la Ve République», déplore Frédéric Rouvillois à notre micro.
Dans l’ouvrage co-signé avec Christophe Boutin, Les parrainages: ou comment les peuples se donnent des maîtres (éd. La Nouvelle Librairie), notre invité proteste contre ce dispositif électoral. Non pas contre son principe originel, mais plutôt son dévoiement depuis 1976. Date à laquelle le nombre de parrainages requis est passé de 100 à 500. Cinquante ans plus tard, François Hollande s’empressait de faire sauter un autre verrou, celui de l’anonymat des parrains. Un glissement qui aura permis de substituer une vision gaullienne du pouvoir (la rencontre d’un homme avec un peuple) par une approche plus «giscardienne» et «libérale», estime Frédéric Rouvillois. Et, in fine, une dérive «oligarchique, anti-démocratique ou alors censitaire».
Une dérive qui a déjà fait des victimes, car, comme le rappelle notre interlocuteur, plusieurs personnalités de premier plan de la vie politique française ont été arrêtées dans leur course par ce dispositif: Jean-Marie Le Pen en 1981, Charles Pasqua en 2002, Corinne Lepage en 2007, Dominique de Villepin en 2012 ou encore Rama Yade en 2017.