Les USA ont bien fait pression sur Bolsonaro pour qu'il annule sa visite en Russie, en vain

© AP Photo / Eraldo PeresJair Bolsonaro
Jair Bolsonaro - Sputnik Afrique, 1920, 09.02.2022
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Le vice-Président du Brésil confirme les pressions exercées par les États-Unis pour que le Président Jair Bolsonaro ne se rende pas en Russie pour une visite officielle, prévue la semaine prochaine. L’entretien avec Vladimir Poutine ne devrait cependant pas concerner les tensions autour de l’Ukraine, selon Brasilia.
près Emmanuel Macron, qui s’est rendu à Moscou à deux mois de l’élection présidentielle pour négocier sur la crise ukrainienne, c’est au tour du Président brésilien de venir en Russie la semaine prochaine. Or, celui-ci avait prévenu que ses entretiens ne concerneraient pas les tensions en Ukraine.
Malgré cela, les États-Unis ont effectivement exercé des pressions sur le Président brésilien, Jair Bolsonaro, pour qu’il annule son voyage officiel en Russie, prévu du 14 au 17 février, a confirmé le vice-Président Antônio Hamilton Mourão, dans une interview au journal Valor Economico.
"Les États-Unis ont toujours exercé leur pouvoir de dissuasion, ça a toujours été comme ça; je ne sais pas quel était le contenu de la conversation d'[Antony] Blinken (chef de la diplomatie américaine) avec le ministre des Affaires étrangères Carlos França, mais tout est normal, le voyage ne causera aucun inconfort", a indiqué M.Mourão.

Une "région historiquement liée à la Russie"

En accueillant le leader brésilien, Vladimir Poutine pourra "montrer qu'il n'est pas isolé". Mais, selon lui, "dans ce combat, tout le monde a raison".
"Poutine fait pression pour que l'Ukraine ne rejoigne pas l'Otan car elle fait partie de la ligne rouge qui va de la mer Baltique aux montagnes des Carpates, qui sert de zone tampon à l'Europe". Pour des raisons historiques, la Russie est très sensible à la sécurité de cette zone, a expliqué le responsable.
Antônio Hamilton Mourão a par ailleurs refusé de commenter la question de savoir s'il était naturel pour le Président russe de vouloir que l'Ukraine s’écarte de l'Otan. "Je ne commenterai pas quelque chose qui est dans l'intérêt national russe, mais ils doivent trouver une solution qui préserve la souveraineté de l'Ukraine dans une région historiquement et économiquement liée à la Russie", a indiqué M.Mourão.
Le Brésil se positionne clairement en faveur d'une solution pacifique du conflit en Ukraine, a-t-il encore souligné.

Washington mécontent

L’entretien entre MM. Poutine et Bolsonaro est prévu pour le 16 février. Il devra ensuite rencontrer le président de la chambre basse du Parlement et des hommes d’affaires russes et brésiliens de l’agriculture, du nucléaire, des engrais et du gaz.
Fin janvier, le journal Folha de S.Paulo, citant des sources diplomatiques, avait fait savoir que les autorités américaines exerçaient une pression sur les dirigeants brésiliens en vue d’annuler la visite en Russie. L’objectif serait d’isoler Vladimir Poutine dans un contexte de tensions entre Moscou et Washington lié à l’Ukraine, les médias occidentaux accusant gratuitement la Russie de vouloir envahir son voisin. L’hystérie ne cesse d’être attisée malgré les démentis tant de la part du Kremlin que de Kiev, qui assurent qu’aucune agression n’est préparée.
Aux yeux de Washington, la visite en Russie signifierait un soutien accordé à la politique du Kremlin en Europe de l‘Est, considérée par la Maison-Blanche comme une violation du droit international.
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