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Coupe d’Afrique de foot au Cameroun: Paul Biya grand vainqueur de la compétition?
Coupe d’Afrique de foot au Cameroun: Paul Biya grand vainqueur de la compétition?
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La 33e édition de la Coupe d’Afrique des nations de football vient de s'achever sur la victoire du Sénégal face à l’Égypte. Au-delà de l’aspect sportif et de... 08.02.2022, Sputnik Afrique
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Au soir du 6 février, dans l’antre d’un stade Olembe de Yaoundé, rempli en partie et en présence du Président camerounais, les Lions de la Teranga du Sénégal ont damé le pion aux pharaons d’Égypte, nation la plus titrée du continent (0:0, t.a.b. 4:3), au cours match final de la 33e édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN). Un sacre continental -le premier pour le pays de la star de Liverpool Sadio Mané- qui est venu mettre un terme à une compétition ouverte le 9 janvier dans ce même stade. Durant près d’un mois, 24 nations du continent se sont produites sur six stades du Cameroun, répartis dans les villes de Douala, Yaoundé, Limbé, Bafoussam et Garoua."Des retombées politiques"Alors que le Cameroun organisait la compétition pour la deuxième fois de son histoire -la première ayant eu lieu en 1972-, dans le pays, de nombreux espoirs étaient fondés sur les Lions indomptables. Le pays a finalement dû se contenter d’une troisième place après son élimination sur le fil face à l’Égypte lors des demi-finales. Si une victoire finale aurait été du pain béni pour Yaoundé qui a souvent utilisé les prouesses de la sélection nationale pour "masquer" un mal être interne, la tenue de cette édition au Cameroun, souligne le politiste Sosthène Efouba, est déjà en elle-même gage "de retombées politiques réelles et protéiformes"."Et sur le plan international, le Cameroun est apparu comme un pays fréquentable même dans ses régions en crise", poursuit le politologue. En effet, si les groupes armés avaient annoncé leur intention de perturber le déroulement de la compétition dans le Sud-Ouest séparatiste qui abritait une poule de la compétition, le dispositif sécuritaire renforcé a finalement permis un bon déroulement du tournoi dans cette partie du pays. Pour le docteur Sosthène Efouba, "le fait d'avoir organisé la CAN dans les zones en conflit est une grosse victoire pour le pouvoir de Yaoundé et est porteur d’un message politique clair: l'État du Cameroun contrôle sa souveraineté territoriale".La menace sanitaireLe pouvoir de Yaoundé a également pu tirer son épingle du jeu, au regard de la crise sanitaire et son impact sur l'accès au stade. Des fans de foot ont eu maille à partir au début du tournoi à cause des conditions d’accès au stade. En effet, alors que la pandémie continue de faire des ravages dans le monde au gré des différents variants, le protocole sanitaire décliné par la Confédération africaine de football (CAF) et le gouvernement camerounais était clair: les supporters et autres professionnels dédiés devaient être entièrement vaccinés contre le Covid-19 et présenter "un test PCR négatif de moins de 72 heures ou un test TDR antigénique négatif de moins de 24 heures".Certes, ces conditions, constate Renaud Inang journaliste sportif du quotidien privé camerounais Mutations, ont d'abord "douché l’enthousiasme des fans de foot": "je pense que la crise sanitaire a cassé l'ambiance dans les stades à cause du durcissement des conditions à réunir pour y avoir accès. Ce qui a eu pour effet immédiat le déroulement de certains grands matchs dans des stades presque vides", se désole le journaliste sportif dans une déclaration à Sputnik.Toutefois, derrière cette image de rigueur, le pouvoir a procédé à des assouplissements pour renflouer les stades. Le tout, en décrétant un régime de séance unique, aussi bien pour les étudiants que pour les professionnels, afin d'encourager les Camerounais à se rendre dans les stades.L’une des notes tristes de cette compétition aura sans doute été la bousculade mortelle au stade Olembé qui a fait au moins huit mort et 40 blessés, le 24 janvier lors du match Cameroun-Comores. Si cet accident a laissé une tache sombre dans les souvenirs, la fête elle, l’a emporté sur les couacs, notamment cette flamboyante cérémonie de clôture qui a laissé bouche bée des spectateurs et téléspectateurs à l’échelle du continent.
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Coupe d’Afrique de foot au Cameroun: Paul Biya grand vainqueur de la compétition?
La 33e édition de la Coupe d’Afrique des nations de football vient de s'achever sur la victoire du Sénégal face à l’Égypte. Au-delà de l’aspect sportif et de son lot de surprises, ce tournoi constituait un attrait majeur du septennat de Paul Biya pour tenter de fédérer les Camerounais dans un pays déchiré par de nombreuses crises.
Au soir du 6 février, dans l’antre d’un stade Olembe de Yaoundé, rempli en partie et en présence du Président camerounais,
les Lions de la Teranga du Sénégal ont damé le pion aux pharaons d’Égypte, nation la plus titrée du continent (0:0, t.a.b. 4:3), au cours match final de la 33e édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN). Un sacre continental -le premier pour le pays de la star de Liverpool Sadio Mané- qui est venu mettre un terme à une compétition ouverte le 9 janvier dans ce même stade. Durant près d’un mois, 24 nations du continent se sont produites sur six stades du Cameroun, répartis dans les villes de Douala, Yaoundé, Limbé, Bafoussam et Garoua.
"Des retombées politiques"
Alors que le Cameroun organisait la compétition pour la deuxième fois de son histoire -la première ayant eu lieu en 1972-, dans le pays, de nombreux espoirs étaient fondés sur les Lions indomptables. Le pays a finalement dû se contenter d’une troisième place après son élimination sur le fil face à l’Égypte lors des demi-finales. Si une victoire finale aurait été du pain béni pour Yaoundé qui a souvent utilisé les prouesses de la sélection nationale pour "masquer" un mal être interne, la tenue de cette édition au Cameroun, souligne le politiste Sosthène Efouba, est déjà en elle-même gage "de retombées politiques réelles et protéiformes".
"En effet, [le Président, ndlr] Paul Biya apparaît aux yeux de l’opinion nationale comme le véritable architecte de cette CAN du moins au regard des infrastructures qui constituent des réponses ou des solutions en termes de politiques publiques. Son visage est attaché à ces réalisations socioéconomiques et il en tirera certainement profit au moment opportun", explique l’enseignant des sciences politiques à l’université de Yaoundé 2
"Et sur le plan international, le Cameroun est apparu comme un pays fréquentable même dans ses régions en crise", poursuit le politologue. En effet, si les groupes armés avaient annoncé leur intention de perturber le déroulement de la compétition dans le Sud-Ouest séparatiste qui abritait une poule de la compétition, le dispositif sécuritaire renforcé a finalement permis un bon déroulement du tournoi dans cette partie du pays. Pour le docteur Sosthène Efouba, "le fait d'avoir organisé la CAN dans les zones en conflit est une grosse victoire pour le pouvoir de Yaoundé et est porteur d’un message politique clair: l'État du Cameroun contrôle sa souveraineté territoriale".
"Ensuite, son déroulement sans heurts dans le Sud-Ouest séparatiste peut être interprété comme des signes d’un retour à la normale et de l’affaiblissement des radicaux", analyse le spécialiste.
Le pouvoir de Yaoundé a également pu tirer son épingle du jeu, au regard de la crise sanitaire et son impact sur l'accès au stade. Des fans de foot ont eu maille à partir au début du tournoi à cause des conditions d’accès au stade. En effet, alors que la pandémie continue de faire des ravages dans le monde au gré des différents variants,
le protocole sanitaire décliné par la Confédération africaine de football (CAF) et le gouvernement camerounais était clair: les supporters et autres professionnels dédiés devaient être entièrement vaccinés contre le Covid-19 et présenter
"un test PCR négatif de moins de 72 heures ou un test TDR antigénique négatif de moins de 24 heures".Certes, ces conditions, constate Renaud Inang journaliste sportif du quotidien privé camerounais Mutations, ont d'abord "douché l’enthousiasme des fans de foot": "je pense que la crise sanitaire a cassé l'ambiance dans les stades à cause du durcissement des conditions à réunir pour y avoir accès. Ce qui a eu pour effet immédiat le déroulement de certains grands matchs dans des stades presque vides", se désole le journaliste sportif dans une déclaration à Sputnik.
Toutefois, derrière cette image de rigueur, le pouvoir a procédé à des assouplissements pour renflouer les stades. Le tout, en décrétant un régime de séance unique, aussi bien pour les étudiants que pour les professionnels, afin d'encourager les Camerounais à se rendre dans les stades.
"Heureusement, il y a eu des allègements par la suite [non officiel, ndlr] dans les conditionnalités pour l'accès au stade: il était demandé des résultats des tests Covid-19 négatifs et non plus des carnets de vaccination et tests Covid",se réjouit Léger Tientcheu, reporter pour le site d’information 45fois2.com, approché par Sputnik.
L’une des notes tristes de cette compétition aura sans doute été la bousculade mortelle au stade Olembé qui a fait au moins huit mort et 40 blessés, le 24 janvier lors du match Cameroun-Comores. Si cet accident a laissé une tache sombre dans les souvenirs, la fête elle, l’a emporté sur les couacs, notamment cette flamboyante cérémonie de clôture qui a laissé bouche bée des spectateurs et téléspectateurs à l’échelle du continent.