Des associations appellent à "un sursaut" face aux féminicides en France
© Photo Pexels/MART PRODUCTIONFemme triste, image d'illustration
© Photo Pexels/MART PRODUCTION
S'abonner
Selon des associations françaises de défense des droits des femmes, "la protection des femmes doit être au cœur de toutes les politiques publiques grâce à un organe chargé de l'étude, du suivi et de l'évaluation transparente des politiques publiques au plus haut niveau de l'État".
Sept associations françaises de défense des droits des femmes ont appelé les candidats à l'élection présidentielle à "un sursaut" face au phénomène du féminicide et réclamé "un plan d'urgence" comprenant "dix mesures ambitieuses".
Dans une tribune au Journal du dimanche, ces associations ont demandé un investissement de 1 milliard d'euros par an pour lutter contre les violences conjugales.
"Elles sont déjà dix à avoir été assassinées par leur conjoint ou ex-conjoint depuis le début de l'année. Jamais la société ne s'est autant alarmée des féminicides, et pourtant, nous continuons de compter nos mortes, comme si c'était une fatalité", déplorent ces associations parmi lesquelles la Fondation des femmes, la Fédération nationale solidarité femmes, la Fédération nationale des centres d'information sur les droits des femmes et des familles et Force femmes.
"Si la société s'est aussi saisie de la question des violences sexuelles, il n'y a jamais eu aussi peu de condamnations judiciaires. Si l'indignation progresse face à l'inégalité salariale, les femmes sont toujours discriminées. Si la préoccupation avance concernant le partage des tâches domestiques, les femmes en prennent toujours une part écrasante. Si les femmes parlent, elles ne sont toujours pas écoutées", regrettent-elles appelant les candidats à l'élection présidentielle à "un sursaut".
"Nous n'attendons plus des discours, mais de vrais engagements et des actes forts à même d'envoyer enfin les inégalités dans les oubliettes de l'Histoire", ont-elles affirmé.
Elles ont appelé, dans ce contexte, les candidats à la Présidentielle à "s'engager sur dix mesures ambitieuses à mettre en place dans les cent premiers jours de la nouvelle mandature". Parmi ces mesures, "investir 1 milliard d'euros par an pour mettre fin aux violences conjugales. En formant les professionnels pouvant être en contact avec des femmes victimes de violences, en triplant les places d'hébergement spécialisé et en augmentant le financement des associations".
Les associations féministes ont appelé également à créer "une coordination nationale de la lutte contre les violences faites aux femmes sous l'égide du Président ou de la Présidente de la République". Selon elles, "la protection des femmes doit être au cœur de toutes les politiques publiques grâce à un organe chargé de l'étude, du suivi et de l'évaluation transparente des politiques publiques au plus haut niveau de l'État".
La tribune réclame aussi de "lancer un Grenelle de l'égalité salariale pour revaloriser les métiers féminisés et de garantir la présence des femmes dans les secteurs d'avenir, tout en luttant contre le temps partiel contraint et les discriminations en entreprise". Elle plaide également pour "allonger le congé obligatoire du second parent (congé paternité), revaloriser le congé maternité sans perte de salaire et instaurer un congé parental attractif pour les deux parents".