Confrontée à une vague de suicides, la police mise sur ses "Sentinelles"

© AFP 2024 JEAN-SEBASTIEN EVRARDUn militaire de l'opération Sentinelle. Archive
Un militaire de l'opération Sentinelle. Archive - Sputnik Afrique, 1920, 05.02.2022
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Au terme d'un mois de janvier noir marqué par 12 suicides dans ses rangs, la police cherche à anticiper les passages à l'acte en développant son réseau de "Sentinelles", des policiers formés pour repérer leurs collègues fragilisés.
Douze au total: onze hommes et une femme. Deux de plus qu'en janvier de 2019, dernière année noire dans l'institution avec 59 suicides. En moyenne, de 30 et 60 fonctionnaires de police mettent fin à leurs jours chaque année.
Le 4 février, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a reçu les syndicats et associations spécialisées, en présence du directeur général de la police nationale (DGPN) Frédéric Veaux.
Le ministre a notamment annoncé le lancement d'une mission confiée à l'Inspection générale de l'administration (IGA) pour renforcer "la médecine de prévention" et le "réseau de psychologues" de la police, a indiqué le ministère de l'Intérieur.
Gérald Darmanin doit également envoyer la semaine prochaine un courrier à tous les policiers pour leur témoigner son "soutien" et appeler l'encadrement à la "vigilance" face aux "signaux faibles de ces situations".
Le DGPN, "impliqué pour que les choses changent" selon un connaisseur du dossier, avait déjà réuni le 20 janvier les acteurs concernés.
Une décision a déjà été prise: accélérer le déploiement des "Sentinelles", des policiers formés à la détection des signaux faibles des difficultés de leurs collègues.
"Cela peut être quelqu'un qui va être plus discret, un peu plus négligé, fatigué, qui va perdre du poids, être cynique et faire des allusions à des intentions suicidaires ou avoir des retards inhabituels", détaille à l'AFP une de ces "Sentinelles".
Une première phase expérimentale a permis d'en former 41 en 2021. L'objectif est de disposer d'un vivier de près de 2.000 de ces policiers fin 2022.
Gérald Darmanin a aussi annoncé l'arrivée de vingt psychologues supplémentaires au sein du service de soutien psychologique opérationnel (SSPO), portant leurs effectifs à 120 pour les 145.000 policiers de France.
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