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"Thanadoula" ou accompagnatrice de fin de vie: un métier émergent en plein développement?
"Thanadoula" ou accompagnatrice de fin de vie: un métier émergent en plein développement?
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Reconnue en Suisse et au Canada, en vogue aux États-Unis, la profession de "doula de la mort" commence également à susciter des vocations en France. Julie... 03.02.2022, Sputnik Afrique
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Contrairement aux doulas qui soutiennent les femmes avant, pendant et après l’accouchement, Julie Simermann est une "doula de fin de vie" ou "thanadoula". Elle accompagne les personnes vers une autre étape cruciale de leur existence: la mort. Une assistance morale qui répondrait notamment à un besoin existentiel des futurs défunts."L’être humain a parfois besoin de croire en quelque chose pour faciliter ce moment de la mort, c’est important pour certaines personnes de savoir où elles vont aller", fait valoir la cofondatrice de l’association Couleur plume.Néanmoins tout le monde ne cherche pas nécessairement de réponse ésotérique, parfois simplement une présence à son chevet. Certaines personnes peuvent en effet souffrir d’isolement.Besoin de chaleur humaineComme Julie Simermann l’explique, l’une des autres facettes du métier d’accompagnatrice de fin de vie consiste à prendre en charge les "besoins de confort": "caresser une main, mettre un oreiller, donner à boire". En revanche, aucun acte médical n’est prodigué.Si ce métier est relativement peu connu du grand public, il susciterait des vocations. Aux États-Unis par exemple, avec la crise du Covid-19 et ses plus de 890.000 décès, de plus en plus de personnes ont décidé d’embrasser cette profession.Une médiatisation des "doulas de fin de vie"Un engouement qu’a constaté Julie Simermman ces six derniers mois en France. En témoignent les demandes de formations qui augmentent. Pour tenter d’expliquer cet intérêt grandissant, elle estime que la médiatisation de cette pratique a pu avoir un rôle.Cependant, devenir thanadoula est-il à la portée de tout le monde? "On ne se dirige pas vers ce métier par hasard, ce sont des personnes qui ont déjà un rapport avec les émotions fortes et leurs émotions qui est déjà installé", rétorque notre interlocutrice. Si ce travail nécessite une compréhension de l’humain importante, il n’est pour autant pas obligatoire de posséder une formation en psychologie. "La formation est basée sur la relation d’aide, l’aide centrée sur la personne", souligne l’accompagnatrice de fin de vie.Des compétences qui attirent donc principalement des doulas, ainsi que des personnels soignants, notamment des infirmières. "Pour la majorité des infirmières qui suivent nos formations, elles disent vouloir revenir à l’essentiel. Mais c’est aussi des personnes qui n’ont pas voulu se faire vacciner et qui ne peuvent plus faire ce métier d’infirmière", avance la formatrice.Reste qu’elles sont toutes animées par la même volonté, à en croire Julie Simermann, "prendre du temps auprès des personnes mourantes pour qu’elles partent sereinement".
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"Thanadoula" ou accompagnatrice de fin de vie: un métier émergent en plein développement?
Reconnue en Suisse et au Canada, en vogue aux États-Unis, la profession de "doula de la mort" commence également à susciter des vocations en France. Julie Simmermann, formatrice, revient pour Sputnik sur ce métier pour le moins particulier.
"Notre rôle, c’est principalement de la présence humaine afin d’apporter de la considération à la personne qui est en train de mourir. Cela permet de pouvoir dire à quelqu’un tout ce qu’elle traverse."
Contrairement aux doulas qui soutiennent les femmes avant, pendant et après l’accouchement, Julie Simermann est une "doula de fin de vie" ou "thanadoula". Elle accompagne les personnes vers une autre étape cruciale de leur existence: la mort. Une assistance morale qui répondrait notamment à un besoin existentiel des futurs défunts.
"L’être humain a parfois besoin de croire en quelque chose pour faciliter ce moment de la mort, c’est important pour certaines personnes de savoir où elles vont aller", fait valoir la cofondatrice de l’association Couleur plume.
"La religion pouvait ramener de l’humanité dans ce moment particulier, c’est encore le cas pour les personnes croyantes, les prêtres par exemple peuvent apporter cette notion de pleine écoute, de non-jugement, de confidence. Mais quand on n’a pas de religion particulière, on peut trouver ça auprès de nous", explique Julie Simermann.
Néanmoins tout le monde ne cherche pas nécessairement de réponse ésotérique, parfois simplement une présence à son chevet. Certaines personnes peuvent en effet souffrir d’isolement.
Besoin de chaleur humaine
Comme Julie Simermann l’explique, l’une des autres facettes du métier d’accompagnatrice de fin de vie consiste à prendre en charge les "besoins de confort": "caresser une main, mettre un oreiller, donner à boire". En revanche, aucun acte médical n’est prodigué.
"C’est aussi préparer l’après: les funérailles, le devenir de leur corps. C’est de la médiation entre la personne qui meurt et ses proches car la parole n’est pas toujours si facile. C’est également de la pédagogie afin d’expliquer à la famille ce qui est en train de se passer", détaille-t-elle.
Si ce métier est relativement peu connu du grand public, il susciterait des vocations. Aux États-Unis par exemple, avec la crise du Covid-19 et ses plus de 890.000 décès, de plus en plus de personnes ont décidé d’embrasser cette profession.
Une médiatisation des "doulas de fin de vie"
Un engouement qu’a constaté Julie Simermman ces six derniers mois en France. En témoignent les demandes de formations qui augmentent. Pour tenter d’expliquer cet intérêt grandissant, elle estime que la médiatisation de cette pratique a pu avoir un rôle.
"C’est un métier qui existe depuis longtemps. Il est par exemple reconnu en Suisse. C’est encore émergent mais il y a de plus en plus de communication qui se fait autour de la mort en général et de la nécessité de remettre plus d’humanité durant ce moment", indique-t-elle.
Cependant, devenir thanadoula est-il à la portée de tout le monde? "On ne se dirige pas vers ce métier par hasard, ce sont des personnes qui ont déjà un rapport avec les émotions fortes et leurs émotions qui est déjà installé", rétorque notre interlocutrice. Si ce travail nécessite une compréhension de l’humain importante, il n’est pour autant pas obligatoire de posséder une formation en psychologie. "La formation est basée sur la relation d’aide, l’aide centrée sur la personne", souligne l’accompagnatrice de fin de vie.
"Il faut bien connaître le fonctionnement émotionnel qui est en cours quand la personne est en train de mourir: tous les processus naturels, émotionnels, en lien avec la mort et le deuil pour bien s’adapter", résume la cofondatrice de Couleur plume.
Des compétences qui attirent donc principalement des doulas, ainsi que des personnels soignants, notamment des infirmières. "
Pour la majorité des infirmières qui suivent nos formations, elles disent vouloir revenir à l’essentiel. Mais c’est aussi des personnes qui n’ont pas voulu se faire vacciner et qui ne peuvent plus faire ce métier d’infirmière", avance la formatrice.
Reste qu’elles sont toutes animées par la même volonté, à en croire Julie Simermann, "prendre du temps auprès des personnes mourantes pour qu’elles partent sereinement".