Au cœur de la polémique sur le communautarisme à Roubaix, son maire se dit menacé de mort

© AFP 2024 PHILIPPE HUGUENUn soldat et un policier à Roubaix
Un soldat et un policier à Roubaix - Sputnik Afrique, 1920, 28.01.2022
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Jugé dans trois jours pour avoir subventionné une association soupçonnée de prosélytisme islamique, le maire de Roubaix affirme être victime de menaces de mort et de nombreuses insultes après le reportage de Zone Interdite sur les marques de communautarisme dans sa commune. Plusieurs plaintes ont été déposées, dont une a été classée sans suite.
Suite aux affirmations du juriste Amine Elbahi sur des menaces de mort reçues après avoir dénoncé la propagation de l’islamisme radical à Roubaix dans l’émission Zone Interdite, le maire Guillaume Delbar a déclaré être également visé depuis.
Lui et son épouse ont été menacés de mort, notamment par un individu "dangereux" arrêté par la suite, "via la page Facebook du lanceur d’alerte qui tourne actuellement en boucle dans les médias depuis dimanche soir", raconte-t-il dans un courrier transmis à BFM Grand Lille.
La personne en question était "en fuite" et figure comme "principal suspect d’une agression en pleine rue particulièrement barbare, à l’arme blanche" survenue il y a quelques semaines, précise le maire.
Il a déclaré avoir déposé une plainte, laquelle a été classée sans suite après l’audition de deux personnes. Une autre est en cours compte tenu du "déferlement de haine et de menaces qui m’arrive" depuis quelques jours.
De plus, les messages insultants à son encontre affluent, "plus d’une dizaine chaque jour", poursuit Guillaume Delbar.
"Je porte évidemment plainte contre les menaces et je me réserve le droit de toute action judiciaire pour protéger ma famille, les équipes de la Ville, mes élus", ajoute-t-il.
Enfin, Guillaume Delbar cible "certains de [ses] opposants, certains "lanceurs d’alerte", une certaine presse". Par ailleurs, il n’a pas précisé les raisons de ces menaces.

Signes de communautarisme dans la commune

Jugé en 2021 pour escroquerie et accusé actuellement d’avoir financé par négligence une association soupçonnée de prosélytisme islamique, le maire est au cœur de la polémique sur certains quartiers de sa commune qui abondent en librairies islamiques, en magasins vendant des jouets sans visage, et des vêtements comme le voile intégral, le niqab, ce que le reportage de Zone interdite montre.
"Ce communautarisme fait mal à la société française parce que ça nourrit d’une certaine façon l’islamisme radical", tranche Amine Elbahi dans l’émission, pointant du doigt l’inaction du maire.
L’édile est poursuivi pour avoir subventionné l’association de soutien scolaire "Ambitions et initiatives pour la réussite", créée en 2007, et ce alors qu’elle dispensait des "cours coraniques", selon Amine Elbahi, et "ne respecte pas les valeurs républicaines et les principes de laïcité". L’association a été contrôlée par la préfecture, selon laquelle il s’agissait "de cours d’arabe à caractère culturel".
Le maire a fait son mea culpa dans un communiqué publié le 24 janvier. "Je peux avoir été trompé, j'ai pu me tromper. Mais le débat ne doit pas être manipulé par ceux qui voient des séparatistes partout", insiste-t-il.
Cependant, dans un entretien daté du 26 juin 2021, présent dans le reportage, Guillaume Delbar défend l’association qui fait "un travail remarquable". Affirmant s’y être rendu une quinzaine de fois, il assure ne pas avoir vu "le début d’une marque de prosélytisme". "Des cours coraniques, ça veut pas dire le djihad et tout", conclut-il.
Au côté de trois représentants de l’association, il sera jugé le 1er février à Lille pour abus de confiance. En décembre 2021, il a déjà été jugé pour une affaire de fraude fiscale par le tribunal judiciaire de Lille et condamné à six mois de prison avec sursis, 3.000 euros d’amende et deux ans d’inéligibilité pour des faits liés à une affaire d’escroquerie en bande organisée. Une condamnation contre laquelle il a fait un appel.

Réaction disparate

La diffusion du reportage a également été suivie par des réactions sévères de la part de certaines personnalités politiques, dont Éric Zemmour, Julien Odoul, Éric Ciotti, mais aussi par des appels à boycotter l’émission, notamment sur Twitter.
Selon un correspondant de BMF TV qui s’est rendue à Roubaix pour interroger des habitants, certains ont dénoncé une "stigmatisation" et exprimé leur colère contre la manière dont M6 "dépeint" la commune.
Admettant une certaine présence de l’islam radical dans la commune, les autres personnes interrogées ont annoncé qu’ils n’allaient pas regarder le reportage, car "il n’est par représentatif de leur réalité", en absence de radicalisation de masse visible.
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