Hidalgo refuse un nouveau déplacement des consommateurs de crack à Paris

© Sputnik . Irina Kalashnikova / Accéder à la base multimédiaAnne Hidalgo
Anne Hidalgo - Sputnik Afrique, 1920, 26.01.2022
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La mairie de Paris et la préfecture de police s'opposent de nouveau au sujet, sensible, des consommateurs de crack dans la capitale, le chef des forces de l'ordre ayant décidé de les déplacer hors du nord-est de la capitale, leur zone historique de regroupement.
La maire PS de Paris Anne Hidalgo s'oppose à un nouveau déplacement organisé des consommateurs de crack dans la capitale, regroupés depuis septembre dans un square à la limite de la Seine-Saint-Denis, répond-elle au préfet dans un courrier dont l'AFP a eu copie.
"La Ville de Paris ne participera en aucune manière à toute nouvelle opération qui ne ferait que déplacer le problème sans chercher à le résoudre de manière efficace et durable", écrit la candidate socialiste à l'élection présidentielle.
Cette lettre envoyée le 24 janvier répond à celle envoyée le jour même par le préfet de police Didier Lallement dans laquelle il affirme que la présence des toxicomanes porte de La Villette "ne peut avoir vocation à se pérenniser" et demande si la Ville a des propositions à faire pour trouver "un terrain qui ne relève pas de l'espace public et sur lequel pourraient être implantées ces personnes".
"Situé sur Paris", ce nouveau site doit "être nettement éloigné de tout quartier résidentiel" et pouvoir bénéficier "d'un accompagnement social et médical renforcé" auquel le préfet demande à la Ville de contribuer.
Fin septembre, M. Lallement avait décidé le déplacement des toxicomanes des jardins d'Eole, où ils étaient regroupés depuis le printemps pour soulager le quartier voisin de Stalingrad, vers la porte de La Villette.
"Les usagers de drogue ont besoin d'une prise en charge globale, sociale et sanitaire à laquelle la succession d'opérations de police ne répond aucunement", répond sèchement Mme Hidalgo au préfet.
Dans un communiqué diffusé le 25 janvier au soir, la préfecture de police a précisé avoir, sur demande du ministre de l'Intérieur, repéré un lieu appartenant à la SNCF.
Selon la préfecture, le groupe public a "donné son accord" à l'État pour "le prêt et la mise à disposition" d'une de ses parcelles située "à l'intersection de deux faisceaux ferroviaires et du boulevard Poniatowski", dans le 12ème arrondissement de la capitale.
Entre 2019 et 2022, la Ville et l'État ont mobilisé pour leur plan anti-crack 25 millions d'euros au lieu des neuf millions initialement prévus. Cet argent a principalement permis d'héberger 450 toxicomanes, sans apporter de solution pérenne à leur errance dans les rues du nord-est de la capitale.
Mi-septembre, la situation semblait s'être débloquée avec la lettre du Premier ministre Jean Castex annonçant le soutien du gouvernement à la création de nouveau lieux "d'accueil et de repos" dans la capitale, solution prônée par Mme Hidalgo.
Mais, devant la mobilisation des riverains, la mairie actait l'abandon d'un projet de lieu d'accueil situé près d'une école. Aucun proposition n'a émergé depuis. "Depuis près de cinq mois, je n'ai pas eu d'information sur ces solutions alternatives que vous sembliez promouvoir", note le préfet.

"L'existence d'une scène ouverte de crack, dont vous assumez la pérennité", lui répond Mme Hidalgo, "provoque un rejet incompréhensible de la part des riverains et disqualifie l'installation de lieux de soins et de prise en charge adaptés".

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