"Automatiquement moins de travail": la restauration entre désespoir et ironie face au pass vaccinal

© REUTERS / ERIC GAILLARDFrance
France - Sputnik Afrique, 1920, 25.01.2022
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"Belle journée. Magnifique. Personne à la terrasse, personne qui entre", déplore le gérant d’un restaurant marseillais confronté à la nouvelle réalité du pass vaccinal. Où cette mesure mènera-t-elle le secteur de la restauration?
Fini le pass sanitaire, le pass vaccinal est entré en vigueur ce lundi 24 janvier. Il permet toujours d'aller au restaurant, mais en cas de doute, les professionnels pourront contrôler l’identité du client.
Interrogé sur le volume de travail que le pass vaccinal a ajouté au quotidien de son restaurant, Richard Cohen, gérant du Baloo Bar à Marseille, ne fait que soupirer.
"Non, parce qu’il y a moins de personnes qui viennent. Donc automatiquement moins de travail. On aurait préféré avoir plus de travail, mais non", déclare-t-il au micro de BFM TV.
"Belle journée. Magnifique. Personne à la terrasse, personne qui entre [...]. Les gens évitent, ils en ont marre qu’on les flique sans arrêt, qu’on leur demande le pass partout où ils vont. S’ils peuvent éviter d’aller dans un restaurant, ils vont éviter d’aller dans un restaurant. Qui c'est qui paie les pots cassés? Bah c'est les restaurateurs", dit-il, regrettant la basse fréquentation de son établissement.
Le directeur de la Brasserie Georges à Lyon, Jacky Gallmann, témoigne auprès de France 3 que des clients mentaient ostensiblement.
"J'ai vu des personnes avoir plusieurs pass sanitaires, cinq-dix pass sur elles, et ne savaient pas lequel présenter. Avec le pass vaccinal, je serai très rigoureux. S'il faut demander une pièce d'identité ou refuser l'accès à quelqu'un, je n'hésiterai pas. Je le regrette mais c'est comme ça."

Contrôle de l’identité

En cas d'infraction, le client et le patron sont passibles d'une amende. 1.000 euros contre 135 euros actuellement en cas d’utilisation du pass de quelqu'un d'autre. En cas de non-contrôle, les restaurateurs risquent une amende de 1.000 euros. Ce document s’applique aux Français de plus de 16 ans.
Thibault Salvat, responsable des restaurateurs UMIH du Rhône, constate de son côté que "la plupart des professionnels se résignent à appliquer les décisions gouvernementales.
"Ce n'est confortable pour personne et toujours difficile à mettre en place en fonction des structures, des restaurants, des établissements. Mais il faut les appliquer, il faut jouer le jeu, donc on le fait'', rassure-t-il.
Pour Christophe, patron du restaurant Bellevue à Weyersheim (Bas-Rhin), la soirée de dimanche soir a été marquée par un faux pass sanitaire présenté par une jeune fille. "Elle a commencé tout de suite à nous insulter, m'a demandé si elle devait chercher sa carte d'identité, je lui ai répondu demain oui je te demanderai ta carte d'identité", a-t-il raconté à France Bleu. Christophe souligne qu'il faut bien qu'il "joue le jeu avec l'État pour pouvoir un jour retravailler normalement".
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