Qui est ce candidat "pro-russe" à la présidence ukrainienne médiatisé par Londres?

© Sputnik . Stringer Administration présidentielle à Kiev, en Ukraine, image d'illustration
Administration présidentielle à Kiev, en Ukraine, image d'illustration - Sputnik Afrique, 1920, 24.01.2022
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Londres évoque une potentielle élection d’un futur Président ukrainien "pro-russe" et prétend même connaître son nom. Une nouvelle "désinformation", selon Moscou, et une "bêtise", d'après ce dernier, dont le programme politique prévoit cependant la neutralité pour son pays.
Dans son communiqué, la secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Liz Truss, a indiqué le 22 janvier non seulement les "considérations" de la Russie sur une invasion de l’Ukraine, mais aussi sur l’installation d’un chef d’État "pro-russe" dans le pays.
"Nous ne tolérerons pas le complot du Kremlin visant à installer des dirigeants pro-russes en Ukraine", a écrit Mme Truss sur son compte Twitter.
Les préoccupations britanniques ont été par la suite confirmées par le vice-Premier ministre britannique Dominic Raab. Il a déclaré à Sky News qu'il y aurait "de très graves conséquences si la Russie prend la décision de tenter d'envahir [l’Ukraine, ndlr] mais aussi d'installer un régime fantoche".
Selon le gouvernement de Boris Johnson, l’élection par le peuple de l’Ukraine d’un candidat considéré comme "pro-russe", placerait automatiquement le gouvernement ukrainien sur un pied d’égalité avec un "régime de marionnettes".
Londres a même décidé de révéler publiquement le nom d’un "candidat potentiel" pour ce rôle. C’est le chef du parti ukrainien Nachi ("Les nôtres"), l’ancien élu du parlement du pays Yevgeniy Mourayev.

Réaction de Moscou et son "candidat"

"La désinformation diffusée par le ministère britannique des Affaires étrangères est une autre indication que ce sont les pays de l’Otan, dirigés par les Anglo-Saxons, qui sont engagés dans l’escalade des tensions autour de l’Ukraine", a lancé la diplomatie russe commentant la déclaration britannique.

D’après l’ambassade russe à Londres, ces "guirlandes de slogans" cachent la "dégradation évidente de l’expertise britannique à l’égard de la Russie et de l’Ukraine".
La mission diplomatique qualifie de "ridicules" les informations du Royaume-Uni voulant que Moscou envisage de porter au pouvoir à Kiev l’ancien élu ukrainien Yevgeniy Mourayev, qui fait l’objet de sanctions russes en tant que personne constituant une menace pour la sécurité nationale.
M.Mourayev lui-même a annoncé aux médias ukrainiens que ces déclarations britanniques étaient une "bêtise" et qu’il se trouvait sous sanctions de la Russie et n’entretenait aucun contact avec les autorités russes.
"Le temps des politiciens pro-occidentaux et pro-russes en Ukraine est révolu pour toujours", a-t-il écrit ce 23 janvier sur Facebook, ajoutant que son pays avait besoin "de nouveaux dirigeants dont la politique sera basée uniquement sur les principes des intérêts nationaux de l'Ukraine et du peuple ukrainien".
"Je m’adresse à tous ceux qui ne sont pas indifférents au sort de l’Ukraine - arrêtez de nous catégoriser en pro-russes et pro-occidentaux, arrêtez de nous pousser et de nous monter les uns contre les autres, et nous consoliderons nous-mêmes la paix dans notre pays", a terminé son message Yevgeniy Mourayev.

Programme politique "pro-russe" ou "anti-libéral"?

Sur son site personnel, l’homme politique présente sa vision du développement de son pays.
Parmi les priorités nationales, M.Mourayev cite la "paix pour l’Ukraine", qui prévoit l’"arrêt des hostilités militaires et culturelles" au sein du peuple ukrainien, un "équilibre entre le sud-est et l’ouest" du pays et une "large décentralisation".
Une "véritable indépendance" ukrainienne, selon lui, implique un "statut de neutralité non fondé sur des blocs", de bonnes relations avec tous les voisins et un "rôle de pont entre les marchés européens et asiatiques".
Le politicien plaide pour un "Président symbolique, un minimum de fonctionnaires" à Kiev et un "maximum de pouvoirs" dans les régions.
Pour Yevgeniy Mourayev, l’État devrait cependant contrôler l’usage et la propriété des terres ukrainiennes, connues dans le monde entier comme très fertiles.
Finalement, pour les "habitants des territoires non-contrôlés" actuellement par les autorités ukrainiennes, c’est-à-dire une partie du Donbass, la "coopération avec l’Ukraine" devrait signifier des investissements et non pas des "risques pour la vie et la liberté".
Le 19 janvier, pendant l’une de ces dernières interventions à la télévision ukrainienne, Yevgeniy Mourayev a mis en garde que l’Ukraine risquait d’être plongée dans une guerre avec la Russie à cause des tentatives des actuelles autorités du pays d’entrer dans l’Otan.
Selon lui, l’Otan ne donne à l’Ukraine aucune garantie de sécurité, mais en même temps utilise le territoire ukrainien à ses propres fins.
Les Ukrainiens sont les "otages d’une telle situation" qui "va à l’encontre de la Constitution du pays" et pourrait être qualifiée de "crime", a constaté l’homme politique.
Sollicité par Sputnik, Yevgeniy Mourayev n’a pas encore répondu si, sur fond d’accusations officielles de Londres, il comptait entreprendre quelque démarche que ce soit.
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