- Sputnik Afrique, 1920, 12.01.2022
Garanties de sécurité Russie-Otan
Des consultations entre la Russie et les États-Unis et la Russie et l'Otan consacrées aux propositions russes sur les garanties de sécurité se sont déroulées en janvier 2022 à Genève et Bruxelles.

"Rencontre intermédiaire"?: Moscou et Washington s’expriment sur leurs entretiens à Genève

© Sputnik . Pavel Bedniakov / Accéder à la base multimédiaRencontre de Sergueï Lavrov et d'Antony Blinken à Genève, le 21 janvier 2022
Rencontre de Sergueï Lavrov et d'Antony Blinken à Genève, le 21 janvier 2022 - Sputnik Afrique, 1920, 21.01.2022
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Après un nouveau volet d’entretiens russo-américains sur la sécurité en Europe tenu à Genève, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et le secrétaire d’État américain Antony Blinken ont dressé un bilan de leur rencontre.
Washington enverra une réponse écrite aux propositions russes sur les garanties de sécurité la semaine prochaine, a déclaré ce vendredi 21 janvier Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, à l’issue d’entretiens avec son homologue américain, Antony Blinken, à Genève.
"C’était une rencontre intermédiaire. Antony Blinken m’a dit qu’il était satisfait par notre échange d’opinions qui aidera les États-Unis à nous envoyer une réaction écrite [à nos propositions sur les garanties de sécurité, ndlr] la semaine prochaine, cela a été souligné à plusieurs reprises", a indiqué M.Lavrov.
Il a rappelé que Moscou avait déjà obtenu une réaction orale des États-Unis aux discussions entre la Russie et les États-Unis le 10 janvier à Genève, et entre la Russie et l’Otan le 12 janvier à Bruxelles. Ces rencontres s’étaient tenues au niveau des vice-ministres des Affaires étrangères.
Antony Blinken a confirmé que les États-Unis enverraient à la Russie une liste de leur "craintes et idées" sur le thème de la sécurité la semaine prochaine, après quoi de nouveaux contacts bilatéraux sont possibles.
"Dans un premier temps, cela peut être une rencontre au niveau des chefs de la diplomatie", a-t-il précisé.

Y aura-t-il un nouveau sommet Poutine-Biden?

"Nous attendons une réponse officielle à nos propositions et pourrons ensuite envisager la tenue d’une nouvelle rencontre au niveau des chefs de la diplomatie. Le Président Poutine est toujours prêt aux contacts avec le Président Biden, mais il est clair que ces contacts doivent être bien préparés", a ajouté M.Lavrov à la question de savoir si Moscou et Washington avaient l’intention de tenir un sommet Poutine-Biden consacré à la sécurité.
Antony Blinken a affirmé ce vendredi 21 janvier, lors de sa conférence de presse, que son pays était prêt à de nouvelles discussions entre Joe Biden et Vladimir Poutine si cela s'avère nécessaire pour avancer sur des questions litigieuses.

Moscou voit une contradiction dans la position US

Commentant la position de Washington à l’égard de l’élargissement de l’Otan, M.Lavrov a noté que les États-Unis insistent sur le libre choix des pays de choisir leurs alliances. Moscou a pointé le caractère contradictoire de cette position puisque les États-Unis avaient par exemple plusieurs fois déclaré, dans le cadre de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qu’il était inadmissible de garantir la sécurité des uns aux dépens des autres.
"Nous avons cité un certain nombre de documents où cette liberté de choix des alliances est conditionnée par la nécessité d'éviter toute démarche qui renforcera la sécurité d'un État au détriment de la sécurité d’autres États. Nous avons demandé à Antony Blinken et à son équipe d’expliquer comment ils interprètent cette partie des obligations adoptées et plusieurs fois confirmées par l'OSCE", a noté le ministre.
Il a rappelé que l'orientation anti-russe de l'Otan figurait dans la doctrine de l'Alliance, ce qui pousse Moscou à s’opposer à l'expansion de ce bloc.

Situation en Ukraine

Pendant les entretiens de ce vendredi, la délégation américaine a surtout souhaité parler du dossier ukrainien et à le mettre au premier plan. Toutefois, l'architecture de la diplomatie européenne ne peut pas être réduite à cette question, estime le ministre russe.
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a annoncé aux journalistes qu’il avait conseillé à la Russie de commencer par le retrait des troupes de la frontière ukrainienne si elle voulait convaincre le monde qu’elle n’avait pas de projets d’agression.
M.Lavrov a de nouveau souligné que la Russie n'attaquerait pas ses voisins. Dans le même temps, il a laissé entendre que les nombreuses accusations formulées contre Moscou étaient appelées à détourner l'attention des tentatives ukrainiennes de saper le règlement pacifique du conflit dans le Donbass.
"Je n'exclus pas que cette hystérie appuyée par nos collègues occidentaux vise soit à provoquer des opérations militaires ukrainiennes dans le Donbass, ou du moins à dissimuler la politique de sabotage des accords de Minsk par Kiev", a estimé M.Lavrov.
Il a annoncé avoir demandé à son collègue d’influer sur les autorités ukrainiennes pour les inciter "à reprendre ses esprits et à cesser de saboter ce document important".

Bilan des entretiens de Genève

Antony Blinken a annoncé au terme d’entretiens que le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et lui avaient reconnu l'importance de poursuivre le travail diplomatique.
"Nous avons convenu que de nouvelles discussions diplomatiques seraient la voie privilégiée. Mais, encore une fois, c'est à la Russie de décider quelle voie emprunter", a déclaré le secrétaire d’État.
Le chef de la diplomatie russe a pour sa part qualifié de "francs et utiles" ses pourparlers avec M.Blinken tout en refusant d’évaluer l’état actuel des relations entre Moscou et Washington.
"Je ne peux pas dire si nous sommes sur la bonne voie ou non. Nous le comprendrons lorsque nous aurons la réaction américaine sur papier concernant tous les points de nos propositions", a-t-il ajouté.

Propositions de Moscou sur les garanties de sécurité

En décembre 2021, la Russie a publié des projets de traité avec les États-Unis et avec l'Otan sur les questions de sécurité. Moscou souhaite notamment que l’Otan arrête son expansion vers l’est, que l’Alliance n’installe pas de bases militaires dans les États issus de l’ex-URSS, que l’Ukraine s’abstienne à adhérer à l’Otan et que les pays occidentaux donnent des garanties juridiques à ce sujet.
Le premier cycle de négociations portant sur les garanties de sécurité s’est tenu le 10 janvier à Genève. Le 12 janvier, ce dossier a été au centre d’une réunion du Conseil Russie-Otan à Bruxelles. Le 13 janvier, des consultations ont eu lieu à Vienne dans le cadre de l’OSCE. Moscou a indiqué qu'il attendait une réponse écrite dès que possible.
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