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Munitions de guerre saisies au port de Dakar: le Sénégal et l’Italie sous pressions
Munitions de guerre saisies au port de Dakar: le Sénégal et l’Italie sous pressions
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Après la découverte de trois conteneurs chargés de munitions de guerre de fabrication italienne dans un navire battant pavillon guyanais au port de Dakar... 21.01.2022, Sputnik Afrique
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Dans quelle mesure les autorités sénégalaises et italiennes joueront-elles la transparence totale dans le dossier des munitions de guerre saisies au port de Dakar à une date non précisée? Dans le communiqué rendu public par la Douane sénégalaise le 17 janvier 2022, le minimum d’informations est distillé à propos du navire Eolika battant pavillon guyanais et porteur des trois conteneurs dont la marchandise -des cartouches- est estimée à plus de trois milliards de francs CFA (4,57 millions d’euros). Ce qui pourrait avoir sonné l’alerte chez plusieurs ONG sénégalaises et italiennes décidées à contraindre les deux gouvernements à jouer franc-jeu.Selon la Douane sénégalaise, la saisie de ces munitions de guerre a été entreprise avec des unités spécialisées venues des sapeurs-pompiers, de l’armée, de la gendarmerie et du port de Dakar. Mais depuis Rome, plusieurs organisations italiennes intervenant dans le secteur de la sécurité demandent des comptes à travers une déclaration commune publiée le 19 janvier 2021.À Dakar, le capitaine et les membres de l’équipage du navire Eolika, tous des ressortissants ukrainiens, sont entre les mains de la gendarmerie pour auditions avant un éventuel face à face avec le procureur de la République. Pour Seydi Gassama qui "salue la vigilance et le professionnalisme des douanes sénégalaises", le gouvernement du Sénégal est condamné à être transparent en tant que "partie à des traités internationaux qui lui font obligation de lutter efficacement contre le commerce illicite des armes et des munitions".Au cœur de cette affaire, la société italienne Fiocchi, fabricant historique "des munitions de petit calibre depuis 130 ans […], leader mondial grâce à ses gammes complètes de munitions pour la défense, la chasse et le tir sportif" et dont le siège social et le principal site de production sont à Lecco, en région Lombardie.À propos de "documents", les douaniers sénégalais apportent un début de réponse en indiquant dans leur communiqué avoir été "alertés par l’absence de documents fiables de navigation et de transport maritime, mais surtout par les incohérences des déclarations du capitaine du navire".Si la Douane sénégalaise se dit "consciente des enjeux sécuritaires de l’heure", les ONG italiennes, elles, estiment qu’"il serait très grave que les différentes autorités nationales italiennes et de La Spezia n’aient pas respecté toutes les règles". Cela signifie que "nous serions confrontés à un commerce illicite de munitions qui impliquerait non seulement l’une des entreprises les plus connues d’Italie, mais les autorités nationales elles-mêmes".
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Munitions de guerre saisies au port de Dakar: le Sénégal et l’Italie sous pressions
14:35 21.01.2022 (Mis à jour: 16:48 21.01.2022) Après la découverte de trois conteneurs chargés de munitions de guerre de fabrication italienne dans un navire battant pavillon guyanais au port de Dakar, plusieurs ONG sénégalaises et italiennes bousculent les gouvernements du Sénégal et d’Italie afin que les dessous de ce présumé trafic d’armes soient rendus publics.
Dans quelle mesure les autorités sénégalaises et italiennes joueront-elles la transparence totale dans le dossier des munitions de guerre saisies au port de Dakar à une date non précisée?
Dans le communiqué rendu public par la Douane sénégalaise le 17 janvier 2022, le minimum d’informations est distillé à propos du navire Eolika battant pavillon guyanais et porteur des trois conteneurs dont la marchandise -des cartouches- est estimée à plus de trois milliards de francs CFA (4,57 millions d’euros). Ce qui pourrait avoir sonné l’alerte chez plusieurs ONG sénégalaises et italiennes décidées à contraindre les deux gouvernements à jouer franc-jeu.
"L'État du Sénégal a l'obligation de faire toute la lumière sur cette affaire. Il y va de sa crédibilité aux yeux de l'opinion publique nationale et internationale. En cas de transfert illicite, toutes les personnes physiques ou morales qui seraient impliquées doivent être sanctionnées. La presse et la société civile doivent être particulièrement vigilantes sur le traitement qui est fait de cette affaire", soutient Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal dans un entretien avec Sputnik.
Selon la Douane sénégalaise, la saisie de ces munitions de guerre a été entreprise avec des unités spécialisées venues des sapeurs-pompiers, de l’armée, de la gendarmerie et du port de Dakar. Mais depuis Rome, plusieurs organisations italiennes intervenant dans le secteur de la sécurité demandent des comptes à travers une déclaration commune publiée le 19 janvier 2021.
"Nous demandons à toutes les autorités italiennes - nationales et locales de La Spezia – responsables de l’exportation d’armements et de munitions militaires et civiles de clarifier immédiatement la situation et au parlement de demander d’urgence toutes les informations nécessaires sur la nouvelle de la saisie au Sénégal d’un chargement de munitions de fabrication italienne. Bien que le type de munitions ne soit pas connu, la production italienne serait prouvée par les images de la saisie montrant plusieurs boîtes avec le logo Fiocchi", s’alarment en chœur le Réseau italien pour la paix et le désarmement, l’Observatoire permanent sur les armes légères et les politiques de sécurité et de défense (OPAL) et l’association Weapon Watch.
À Dakar, le capitaine et les membres de l’équipage du navire Eolika, tous des ressortissants ukrainiens,
sont entre les mains de la gendarmerie pour auditions avant un éventuel face à face avec le procureur de la République. Pour Seydi Gassama qui "
salue la vigilance et le professionnalisme des douanes sénégalaises", le gouvernement du Sénégal est condamné à être transparent en tant que "
partie à des traités internationaux qui lui font obligation de lutter efficacement contre le commerce illicite des armes et des munitions".
"Certes, les États ont le droit d’importer des armes et des munitions pour faire face à leurs besoins légitimes de défense et de sécurité à la condition que ces armes et munitions ne soient pas utilisées pour commettre des violations graves des droits humains et du droit international humanitaire. Par contre, les transferts au profit des acteurs non étatiques, les groupes d’opposition armés notamment, et ceux destinés à alimenter le crime organisé sont interdits. Nous attendons donc que des informations soient données sur l’origine et la destination finale de ces munitions. En tout état de cause, le Sénégal ne doit pas être une plaque tournante du trafic international des armes et munitions. Il y va de sa propre sécurité et de celle des États de la sous-région", affirme le directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal.
Au cœur de cette affaire, la société italienne Fiocchi, fabricant historique "des munitions de petit calibre depuis 130 ans […], leader mondial grâce à ses gammes complètes de munitions pour la défense, la chasse et le tir sportif" et dont le siège social et le principal site de production sont à Lecco, en région Lombardie.
"Nous demandons à l'Agence des douanes de révéler si les munitions trouvées sur le cargo Eolika ont été exportées d'Italie sur la base de l'autorisation nécessaire délivrée par l'autorité nationale UAMA [Unité d'autorisation du matériel d'armement, ndlr] basée au ministère des Affaires étrangères. Nous demandons également à l'autorité portuaire et au port de La Spezia de nous informer si la cargaison de munitions a été chargée dans le port local et si tous les documents requis par la loi ont été délivrés et tous les contrôles requis ont été effectués", insistent les ONG italiennes signataires de la déclaration commune du 19 janvier.
À propos de "documents", les douaniers sénégalais apportent un début de réponse en indiquant dans leur communiqué avoir été "alertés par l’absence de documents fiables de navigation et de transport maritime, mais surtout par les incohérences des déclarations du capitaine du navire".
"Les États de la sous-région, individuellement et collectivement, doivent lutter contre les transferts illicites des armes et munitions. La sous-région en a beaucoup souffert dans les années 1990 et pendant la première décennie des années 2000 avec les guerres civiles au Liberia, en Sierra Leone, en Casamance, etc. Les États doivent éviter à tout prix que de nouveaux trafics viennent alimenter les conflits qui ravagent les États du Sahel en ce moment", conjure Seydi Gassama d’Amnesty International Sénégal.
Si la Douane sénégalaise se dit "consciente des enjeux sécuritaires de l’heure", les ONG italiennes, elles, estiment qu’"il serait très grave que les différentes autorités nationales italiennes et de La Spezia n’aient pas respecté toutes les règles". Cela signifie que "nous serions confrontés à un commerce illicite de munitions qui impliquerait non seulement l’une des entreprises les plus connues d’Italie, mais les autorités nationales elles-mêmes".