L’accès au pass vaccinal avec une seule dose: avec Castex, c’est déjà les soldes!
16:55 21.01.2022 (Mis à jour: 23:35 21.01.2022)
© Sputnik . Kirill Braga / Accéder à la base multimédiaAdministration d'un vaccin (image d'illustration)
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Annonçant l’entrée en vigueur du pass vaccinal au 24 janvier, le Premier ministre a prévu une exception pour les primo-vaccinés avant mi-février. Le virologue Hervé Fleury voit dans cette proposition une mesure "limite démagogique".
Le calendrier de mise en place des nouvelles restrictions sanitaires et de leur levée devient de plus en plus complexe. Pour "booster" la vaccination en France –où 52.378.629 personnes sont entièrement vaccinées mais où plus de quatre millions de Français n’ont reçu aucune dose–, l’exécutif propose un "assouplissement" des conditions d’accès au pass vaccinal.
Ainsi, le Premier ministre a déclaré que "pour toute personne se faisant vacciner pour la première fois avant le 15 février", le pass vaccinal lui serait attribué sans le schéma complet, sous réserve qu’elle promette "de faire sa deuxième dose dans un délai de 28 jours".
Contacté par Sputnik, le virologue Hervé Fleury reste très dubitatif sur cette mesure. "C’est peut-être la saison des soldes!!!", ironise-t-il.
Mdr. Le #PasseVaccinal attribué dès la 1ère dose si on la fait avant le 15 février.😁
— Olivier Marteau (@MarteauOlivier) January 20, 2022
C'est plus de la médecine c'est la Foir'Fouille. #Castex pic.twitter.com/pOZOqItNE3
"Ce dispositif est extrêmement difficile à mettre en place. Les gens ne vont pas forcement le comprendre. [La stratégie, ndlr] devient très compliquée à suivre puisqu’elle change fréquemment", soutient Hervé Fleury.
À cela s’ajoute la nécessité de "présenter un test négatif de moins de 24 heures" pour pouvoir bénéficier du régime spécial. Pour notre interlocuteur, cela implique la surveillance de données complexes: "les périodes d’incubation, les moments où il faut se faire tester en antigènes…". Et on complète ces difficultés techniques d’ordre médical par des difficultés d’ordre moral: "faire confiance aux personnes qui vont s’engager à se faire vacciner pour la deuxième fois".
"Cela va être difficile au niveau individuel de s’astreindre de cette discipline. Ensuite, comment la Caisse d’assurance maladie va-t-elle pouvoir suivre la confirmation de la deuxième vaccination quand déjà elle fait des erreurs dans le suivi des gens qui sont complètement vaccinés?", s’interroge Hervé Fleury.
Par ailleurs, en mettant en place ce régime spécial, on mise sur la discipline de ceux qui ont jusqu’à présent refusé la piqûre! Rappelons qu’au mois de septembre dernier, près de 36.000 assurés avaient été soupçonnés d’avoir bénéficié d’un faux pass sanitaire. Et 2.300 faux certificats ont été révoqués en décembre, selon des chiffres donnés par l’Assurance maladie.
Politique vaccinale et politique tout court
Ce vendredi 21 janvier, le Conseil constitutionnel vient de valider les annonces de Jean Castex et d’Olivier Véran sur l’entrée en vigueur du pass vaccinal le 24 janvier prochain. Mais le Premier ministre projette également "de lever progressivement en février la plupart des restrictions prises pour freiner l’épidémie à la faveur du nouveau pass vaccinal".
Notre interlocuteur voit plutôt "quelque chose de stratégique derrière" le calendrier d’assouplissement annoncé par le Premier ministre.
"C’est une mesure politique, à la limite démagogique: adoucir un pass vaccinal pour certains afin de diminuer la pression. Ce n’est pas une mesure pertinente", assure le virologue.
Pour le scientifique, Jean Castex "aurait pu se dispenser de ces dispositions". Surtout que bientôt, "il faudra sortir de l’ENA ou de Polytechnique pour être en mesure de suivre intellectuellement les variations incessantes des obligations". Il présage qu’"on va lever le pass vaccinal au moment où le Président actuel nous annoncera qu’il est de nouveau candidat".
"Quand on va annoncer aux Français qu’on lève le pass vaccinal et les restrictions afférentes, les gens vont être tellement contents qu’ils vont se précipiter pour voter pour le Président en place. C’est la sensation que j’ai, mais je ne crois pas être le seul [à le penser, ndlr]", conclut Hervé Fleury.