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Covid-19

Près de 500.000 cas de Covid-19 par jour: pourtant, une lumière est visible au bout du tunnel

© Sputnik . Alexandre Patrin  / Accéder à la base multimédiaUn médecin portant une combinaison de protection
Un médecin portant une combinaison de protection - Sputnik Afrique, 1920, 20.01.2022
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Près d’un demi-million de nouveaux cas en France: le record de contaminations au Covid-19 inquiète. Sans se hasarder à des pronostics, le professeur Rabaud, éminent infectiologue, signale néanmoins un ralentissement de la vague Omicron.
Le nombre de nouveaux tests positifs au Covid-19 bat des records nationaux: 464.769 nouveaux cas détectés en France au 18 janvier, 60.000 nouvelles contaminations le 17 janvier en Belgique. Et le 19 janvier, la pression n’est pas retombée: 436.167 nouvelles personnes ont été testées positives au cours des dernières 24 heures. C’est dans ce contexte que le pass vaccinal s’apprête à rentrer en vigueur. À l’inverse, le Royaume-Uni, chez qui la "vague d’Omicron s’estompe", lève les restrictions: plus de pass vaccinal ni de masques dans les lieux publics, et la décision de recourir au télétravail revient désormais à l’employeur.
En pleine montée de la nouvelle souche qui domine en France, va-t-on sortir la tête de l’eau?

Le pic pour bientôt?

Le professeur Christian Rabaud, du CHRU de Nancy (Meurthe-et-Moselle), président de la commission médicale d’établissement du plus important hôpital de la région, souligne la difficulté de faire des pronostics, puisqu’"avec le Covid, on s’adapte". Il souligne néanmoins "l’avantage d’avoir devant nous l’Afrique de Sud et l’Angleterre, qui sont passés avec quelques semaines d’avance par des étapes que nous traversons".
"On savait que ça montait très vite. En comparaison avec d’autres pays, on s’attend à ce que ce pic atteigne son maximum dans les jours qui viennent. Et la baisse de nombre de cas ensuite sera aussi rapide", prédit Christian Rabaud.
Le professeur au front de l’épidémie depuis mars 2020, souligne que même si le nombre de contaminations continue de grimper, "ça monte moins vite qu’il y a une semaine". Les données de Santé publique France confirment ses dires: on voit la baisse du taux de dépistage (nombre de tests réalisés pour 100.000 habitants). Le taux d’incidence (nombre de cas pour 100.000 habitants testés) s’est stabilisé sur un plateau à partir du 8 janvier, oscillant entre 2.737 au 08/01 et 2.986 au 16/01.
"Ça reste tout à fait impressionnant pour le nombre de cas, mais la tendance est au ralentissement", souligne l’infectiologue.
L’ex-chef du service de maladies infectieuses et tropicales du CHRU n’écarte pas la possibilité de l’augmentation du "nombre de cas en ville, puis du nombre d’hospitalisations dues à Omicron". Il souligne, une fois de plus, que la nouvelle souche "reste peu présente pour les formes graves".
"Pour l’instant, on n’a pas d’impact sur les services de réanimation, qui est une variable bloquante sur laquelle on ajuste nos capacités. C’est plutôt une bonne nouvelle", rassure le professeur Rabaud.
Lors de la première vague (du 1er mars au 15 juin 2020), 103.010 patients avaient été hospitalisés et une pointe d’admissions de 3.634 hospitalisations avait été enregistrée le 27 mars 2020. Le pic d’admissions pour la deuxième vague a eu lieu le 13 novembre 2020, avec 2.203 entrées à l’hôpital en moyenne la semaine du 9 novembre. Actuellement, 27.230 patients sont hospitalisés, ce qui représente une hausse de 13,99% sur les sept derniers jours.

"Tester-tracer–isoler" à l’épreuve

La part de l’activité Covid-19 dans l’activité hospitalière totale demeure un paramètre important pour apprécier la pression de l’épidémie. Si la semaine du 23 mars 2020, elle constituait 20,3% –un record absolu de la pandémie jusqu’à aujourd’hui, en janvier 2022, elle oscille autour de 5%.
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La stratégie de "tester, tracer, isoler" mise en place par l’exécutif en mai 2020 pour limiter la propagation du virus est mise à mal par les nouveaux variants. Si la réalisation de tests et l’isolement des malades sont encore faciles à réaliser, repérer des personnes ayant été en contact avec les infectés frôle l’impossible. Pour le professeur au CHRU de Nancy, "dépister reste d’actualité", bien que sa réponse à la question de savoir "si c’est encore utile et indispensable" est mitigée.
"Il y a quinze jours, trois semaines, quand avec le dépistage, on regardait de quel variant il s’agissait –Delta ou Omicron–, on observait comment évoluait l’épidémie. Actuellement, quand l’Omicron est prédominant, le dépistage n’est plus intéressant pour cela", détaille Christian Rabaud.
Le dépistage reste intéressant pour les patients infectés, afin de "respecter les modalités d’isolement".

Le Graal de l’immunité collective

En plus, le professeur souligne que "dans le sud de la France, le virus de la grippe circule" et le dépistage permet de "savoir de quelle pathologie il s’agit-il et quelle conduite il faut adopter".
"Dans cette triade, “tracer” devient hyper compliqué, il y a trop de cas. Si comme dans les cas avec Alpha ou Delta, vous devez trouver 20 à 50 personnes, au-dessus de quelques milliers de cas par jour, le traçage est compliqué", confirme le Pr Ribaud.
En ce qui concerne l’espoir d’atteindre la fameuse "immunité collective", que suscite la "vague omicron" et qui pourrait être atteint si beaucoup de gens tombaient malades ou étaient touchés par le virus, Christian Rabaud se montre prudent.
"Si immunité y a, cette immunité est très efficace contre Omicron. Si une mutation vient compliquer les choses, il est difficile de savoir ce qu’il en sera de l’efficacité de l’immunité face à Omicron par rapport à la mutation potentielle", conclut le professeur.
"Vu sa contagiosité [d’Omicron, ndlr], pour avoir cette immunité, il faut que le nombre des gens touchés soit très important: plus de 90% de la population", détaille-t-il. Avec 14.172.3841 cas au 16 janvier, on est encore loin du compte. Peut-on dès lors espérer que les personnes vaccinées ou infectées, mais non testées, suffiront à atteindre le Graal de l’immunité collective?
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