Un récif corallien vierge de toute trace du réchauffement des océans découvert au large de Tahiti

© AFP 2024 LUDOVIC MARINTahiti
Tahiti - Sputnik Afrique, 1920, 20.01.2022
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Des scientifiques ont découvert un récif corallien de 3 km de long composé de coraux géants en forme de rose au large de Tahiti, dans des eaux jugées suffisamment profondes pour le protéger des effets du réchauffement de l'océan.
Le récif, qui se trouve à plus de 30 mètres de profondeur, a probablement mis 25 ans à se développer. Certains de ses coraux mesurent plus de deux mètres de diamètre.
"C'était magique de voir ces coraux roses, gigantesques et magnifiques qui s'étendent à perte de vue. C'était comme une œuvre d'art", a déclaré le photographe français Alexis Rosenfeld, qui dirigeait l'équipe de plongeurs internationaux ayant fait la découverte.
Selon l'UNESCO, la plupart des récifs coralliens connus dans le monde se trouvent dans des eaux plus chaudes, à des profondeurs allant jusqu'à 25 mètres. Le récif situé au large de Tahiti se trouve dans la "zone crépusculaire", entre 30 et 120 mètres de profondeur, où la lumière est encore suffisante pour que le corail puisse se développer et se reproduire.
Le plus célèbre des récifs coralliens - la Grande Barrière de Corail d'Australie, une merveille inscrite au patrimoine mondial - a subi un blanchiment sévère d'environ 80% de ses coraux depuis 2016.
Le blanchiment est une réaction de stress des coraux surchauffés pendant les vagues de chaleur, au cours desquelles ils perdent leur couleur, et où beaucoup luttent pour survivre.
Cette découverte au large des côtes de Tahiti suggère qu'il pourrait y avoir beaucoup plus de grands récifs inconnus dans nos océans, étant donné que seulement environ 20% de l'ensemble des fonds marins sont cartographiés, selon les scientifiques de l'UNESCO.
"Cela soulève également des questions sur la façon dont les récifs coralliens deviennent plus résistants au changement climatique", a déclaré à Reuters Julian Barbière, responsable de la politique marine de l'UNESCO.
Une plus grande partie du plancher océanique doit être cartographiée pour mieux sauvegarder la biodiversité marine, a-t-il expliqué.
"Nous en savons plus sur la surface de la lune ou la surface de Mars que sur les profondeurs des océans."
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