Une infirmière filmée faisant semblant de vacciner contre de l’argent en Italie – vidéo
13:11 18.01.2022 (Mis à jour: 13:14 18.01.2022)
© AFP 2024 ALAIN JOCARDUne soignante prépare l'injection d'une dose du vaccin d'AstraZeneca à Paris
© AFP 2024 ALAIN JOCARD
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Une vidéo montrant une infirmière sicilienne vider sa seringue avant de faire des injections de vaccin a été prise par une caméra cachée et relayée par la police locale. La soignante a été arrêtée, soupçonnée d’avoir réalisé de fausses injections moyennant finance, ainsi que d’avoir reçu un faux rappel vaccinal.
Enregistrée par une caméra cachée, une vidéo a permis à la police italienne d’arrêter une infirmière à Palerme, soupçonnée d’avoir réalisé de fausses injections de vaccin anti-Covid à plusieurs personnes contre rémunération. Ce alors que l’Italie a instauré début janvier l’obligation vaccinale pour les plus de 50 ans et le pass vaccinal.
Les images publiées par les forces de l’ordre montrent l’infirmière vider le contenu d’une seringue sur un carré de gaze avant de passer à l’injection.
#Digos Palermo ha arrestato un’infermiera impiegata presso il reparto malattie infettive, autrice di fittizie vaccinazioni contro il #Covid_19
— Polizia di Stato (@poliziadistato) January 15, 2022
È indagata per falso ideologico e peculato. Anche lei avrebbe beneficiato di una falsa vaccinazione relativa alla dose booster #15gennaio pic.twitter.com/rQnZi5Q69t
Selon les médias italiens, il s’agit d’une soignante de 58 ans travaillant dans le centre de vaccination "Fiera del Mediterraneo". Elle est de plus soupçonnée d’avoir reçu une fausse dose de rappel grâce à sa collègue, arrêtée en décembre dernier pour les mêmes accusations, indique Il Messaggero.
Celle-ci est accusée d’avoir réalisé de fausses injections à au moins 11 personnes en échange de 400 euros, dont au leader du mouvement "antivax" italien, actuellement emprisonné pour corruption, détournement de fonds et faux et usage de faux intellectuel.
Les autorités sanitaires de la ville ont condamné les faits:
"L'arrestation d'une autre infirmière impliquée dans l'enquête sur les faux vaccins au centre de vaccination de Palerme est un autre fait très grave et déconcertant, que nous fustigeons et condamnons et envers lequel nous serons inflexibles", a déclaré le président de l'Ordre des infirmières de Palerme, Nino Amato, cité par le quotidien.
Le magistrat de la capitale sicilienne a prononcé une mesure conservatoire d'assignation à résidence à l’encontre de la soignante, accusée elle aussi de faux et usage de faux intellectuel et de détournement de fonds.
Les faits sont survenus quelques jours après qu’un infirmier d’Ancône, capitale des Marches, avait été arrêté pour avoir effectué 45 fausses injections de doses de vaccins anti-Covid contre rémunération. La police continue ses investigations pour identifier d’autres faits semblables.
L’Italie durcit ses restrictions
Face à la propagation de l’Omicron, Rome a mis en place l’obligation vaccinale pour les personnes âgées de plus de 50 ans, sous peine d’une amende d’au moins 100 euros. Le pass vaccinal est déjà exigé pour certaines catégories professionnelles, comme le personnel de santé, le personnel scolaire et les forces de l’ordre.
Les autorités ont également instauré une version renforcée du pass sanitaire de base, le "Super Green Pass" pour se rendre dans de nombreux lieux publics dont les transports, les hôtels, les restaurants, les salles de sport et les piscines. Il ne peut être obtenu que par les personnes vaccinées ou récemment guéries du Covid-19.
Faux certificats en France
Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, près de 200.000 faux pass sanitaires avaient été découverts par les forces de l’ordre au 30 décembre 2021, soit en sept mois depuis l’instauration de cette mesure. Au moins 435 enquêtes ont été ouvertes par la justice.
Adoptée par le Parlement, la transformation du pass sanitaire en pass vaccinal doit être désormais validée par le Conseil constitutionnel. Cette loi prévoit également le renforcement des sanctions en cas de fraude. Présenter le pass d’autrui fait encourir une amende forfaitaire de 1.000 euros dès la première infraction. Le fait de détenir un faux pass fait encourir trois ans de prison et 45.000 euros d’amende. L’instance rendra sa décision le 21 janvier.