Ségolène Royal estime que le retrait d’Hidalgo des élections lui éviterait "une humiliation"
10:39 14.01.2022 (Mis à jour: 16:10 12.12.2024)
© AFP 2024 KIRILL KUDRYAVTSEVSégolène Royal
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Pour l’ancienne candidate PS Ségolène Royal, Anne Hidalgo devrait participer malgré ses faibles scores dans les sondages à la primaire populaire, puisque ceci constituerait "une voie de sortie" et priverait le PS d’"une humiliation".
Alors que la socialiste Anne Hidalgo ne monte pas dans les récents sondages sur les intentions de vote, Ségolène Royal juge, sur LCI, que la maire de Paris "aurait dû réfléchir sur sa candidature" avant de se lancer dans la course à la présidentielle.
Malgré les appels qu’elle lance depuis décembre à d’autres candidats de la gauche pour une primaire populaire, Anne Hidago a déclaré le 9 janvier dans les colonnes du Parisien que, sans la participation de l’écologiste Yannick Jadot, "cette primaire […] n’a plus de sens".
Or, Ségolène Royal, candidate PS à la présidentielle de 2007, lui conseille de s’y soumettre, ceci pouvant s’avérer être "une façon de sortir dignement de ce guêpier".
"Il vaut peut-être mieux un Parti socialiste qui ne participe pas à la présidentielle et qui évite une humiliation à 2%", a estimé le 12 janvier celle qui, ayant été la première femme à avoir accédé au second tour, avait obtenu en 2007 46,94% des suffrages avant d'être battue par Nicolas Sarkozy et ses 53,06%.
Au mois de décembre, l’ancienne ministre avait déjà appelé Anne Hidalgo à renoncer à être candidate et à laisser place à Yannick Jadot ou Jean-Luc Mélenchon.
"Il vaut peut-être mieux un PS qui ne participe pas à la Présidentielle qu'une humiliation à 2% (...) Je pensais qu'#AnneHidalgo avait proposé la primaire pour s'en sortir par le haut et retourner à Paris"
— Emmanuelle Ducros (@emma_ducros) January 13, 2022
Un assassinat en règle par Ségolène R.
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Le PS "m’a dit ‘non’"
Le lendemain de son interview sur LCI, Ségolène Royal a une nouvelle fois pointé sur BFM TV les faibles scores d’Hidalgo dans les sondages en les expliquant par "la division, l’absence de projet, l’absence de primaire aussi […], au moment même où la gauche arrive aux responsabilités dans d’autres pays d’Europe".
Elle a en outre avoué avoir proposé au Parti socialiste sa propre candidature:
"J’avais proposé d'y aller. On m’a dit 'non, finalement, ce sera Anne Hidalgo'. J’avais dit au PS que j’étais disponible, avec l'expérience qui est la mienne. Mais ils ont préféré Anne Hidalgo et ils ne voulaient pas de primaire".
Quant à la possibilité de s’unir pour la gauche, Ségolène Royal y voit peu de chances.
"Soit les candidats se disent 'on se met derrière celui qui est devant dans les sondages', donc plutôt Mélenchon. Soit Anne Hidalgo dit 'je suis écologiste et je suis derrière Yannick Jadot, donc je me rallie à lui'. Et ensuite, peut-être que Yannick Jadot se dirait 'je fais un effort, et je me rallie à Mélenchon. On peut imaginer une dynamique d'union, malheureusement je pense qu’elle n’aura pas lieu."
Ségolène Royal (@RoyalSegolene): "J'avais dit au PS que j'étais disponible avec l'expérience qui est la mienne, mais ils ont préféré Anne Hidalgo" pic.twitter.com/Jvk38Lhue5
— BFMTV (@BFMTV) January 13, 2022
Un programme à 70 propositions
Le 13 janvier, la candidate PS a finalement dévoilé son programme contenant 70 propositions, un "projet riche, neuf, complet, passé au crible de l'expertise juridique et de l'expertise financière" pour un budget de 50 milliards d'euros par an.
"Mon programme est socialiste, écologiste, social-démocrate, social-républicain, tout me va", a estimé la maire, soulignant souhaiter "réunir la France dans la justice".
Anne Hidalgo cible l’augmentation du Smic de 15%, l’abrogation de la réforme de l'assurance-chômage, l’augmentation de la rémunération des enseignants au niveau de celui des cadres, la suppression de Parcoursup, ainsi que le maintien à 62 ans de l'âge de départ à la retraite, mais aussi la création de 15.000 nouveaux postes de médecinse par an, 1.250 sages-femmes, 25.000 infirmiers et aides-soignants, 5.000 logisticiens, techniciens et agents hospitaliers. Elle souhaite faire de la santé mentale la grande cause du prochain quinquennat.