Forte mobilisation en vue dans les écoles françaises

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En classe, image d'illustration - Sputnik Afrique, 1920, 13.01.2022
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Plus de la moitié des écoles de France pourraient être fermées ce jeudi, sur fond de mobilisation inédite de personnels de l'Éducation nationale. Ils dénoncent la gestion de l'épidémie de Covid-19 dans les établissements scolaires face à un gouvernement assumant de "laisser les écoles ouvertes".
Dans un contexte d'inquiétude sur la sécurité sanitaire du personnel et des élèves avec la propagation très rapide du variant Omicron du coronavirus, et de grogne croissante face à la communication gouvernementale jugée erratique, la majorité des syndicats de l'Éducation nationale, toutes catégories de personnels confondues, des associations de lycéens et même une fédération de parents d'élèves ont appelé à la mobilisation, dans une alliance inédite.
Face à ce mécontentement généralisé, alimenté par des protocoles fréquemment actualisés qui ont contraint de nombreux parents à faire tester leurs enfants dans des pharmacies débordées, l'exécutif a fait bloc pour défendre sa stratégie.
"Nous voulons vivre le plus normalement possible malgré le virus (...) notamment à l'école", a souligné mercredi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, lors du compte-rendu du conseil des ministres.
"L'éducation ne sera jamais pour nous une variable d'ajustement", a-t-il ajouté en précisant que la fermeture des écoles "doit toujours rester un ultime recours".

"Pas de grève contre un virus"

De son côté, le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a jugé mardi sur BFMTV qu'il était "dommage d'avoir une journée où on va perturber davantage le système".
"Je sais que c'est dur, mais ce n'est pas une grève qui résout les problèmes, on ne fait pas grève contre un virus", a-t-il déclaré.
Devant le Sénat, mercredi, Jean-Michel Blanquer a défendu l'"agilité" du gouvernement et estimé que l'Éducation nationale n'avait "pas d'énormes problèmes de remplacements" des enseignants malades du Covid-19, alors que plus de 10.000 classes ont dû être fermées en à peine plus d'une semaine de cours depuis la rentrée du 3 janvier.
Le Snuipp-FSU, premier syndicat d'enseignants des écoles primaires, à l'origine du mouvement avec un appel à la grève lancé vendredi dernier, a annoncé mardi tabler sur une mobilisation "historique", avec plus de la moitié des écoles susceptibles d'être fermées ce jeudi.
Il a été rejoint par d'autres fédérations de l'Éducation nationale, le Snes-FSU (premier syndicat du second degré), les branches éducations de la CGT, de FO, de SUD et de l'UNSA, ainsi que le Snalc (Syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur) et le SNE (Syndicat national des écoles).
Trois organisations lycéennes (FIDL, La Voix Lycéenne et MNL) ainsi qu'une fédération de parents d'élèves, la FCPE, se sont jointes à cet appel.

"Épuisement et exaspération"

Dans un communiqué commun, ces organisations ont souligné le "niveau inédit" de "l'épuisement et l'exaspération de toute la communauté éducative", liés à la "situation chaotique" due à "des changements de pied incessants, de(s) protocoles intenables et d(e l)'absence de moyens" décidés par le gouvernement.
Même la CFDT, habituellement plutôt partisane de la discussion que de la confrontation avec le gouvernement, a appelé à rejoindre ce mouvement de grève.
En parallèle, la FCPE a appelé à une "journée blanche" et invité les parents à ne pas envoyer leurs enfants à l'école.
Au-delà de cette mobilisation inhabituelle d'une association de parents d'élèves, le mouvement a également fédéré - là encore de façon exceptionnelle - des cadres de l'Éducation nationale, personnels de direction et même inspecteurs.
Le SNPDEN (Syndicat national des personnels de direction de l'Éducation nationale, majoritaire) a ainsi apporté son soutien à la grève de jeudi, de même que le SUI-FSU, un syndicat de personnels de l'inspection académique.
Interpellé à de nombreuses reprises à l'Assemblée nationale mardi et au Sénat mercredi, Jean-Michel Blanquer a dénoncé les "arrière-pensées politiques" des élus des oppositions en cette période de campagne présidentielle.
"Nous sommes dans une grave crise sanitaire. (...) Comme prévu le mois de janvier est rude (...) et dans ce genre de situation il y a ceux qui soufflent sur les braises (...) et il y a ceux qui maintiennent le cap", a-t-il déclaré.
Dénonçant ceux qui proposent "toujours la solution de facilité, toujours la démagogie, les classes fermées", il a assuré que le gouvernement "assum(ait) d'avoir les classes ouvertes."
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