Le staff de Johnson appelé à supprimer les preuves électroniques d’une fête en plein confinement?

© AP Photo / Frank Augstein10 Downing Street, à Londres
10 Downing Street, à Londres - Sputnik Afrique, 1920, 12.01.2022
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Au plus fort du scandale autour d’une soirée organisée en mai 2020 dans la résidence de Boris Johnson à Londres, ce qu’il vient par ailleurs de confirmer, le quotidien The Independent relaye les témoignages de son personnel qui affirme avoir été poussé à nettoyer les éléments compromettants des téléphones.
Alors que Boris Johnson a avoué ce 12 janvier avoir participé à une fête en plein confinement en 2020, enfreignant ainsi ses propres règles, des informations concernant la pression exercée sur son staff contraint de garder le secret ont été relayées par The Independent.
Selon plusieurs sources citées par le quotidien britannique, le personnel du Premier ministre a été prié de supprimer les messages et les photographies relatifs à la soirée organisée le 20 mai 2020 dans sa résidence, au 10, Downing Street.
Cette demande a été faite début décembre, indique The Independent, justement après les premières révélations.
L'une des personnes interrogées a déclaré qu'on leur avait "dit de nettoyer leur téléphone juste au cas où" ils devraient le remettre aux enquêteurs.
"On m'a appuyé [pendant la discussion avec son supérieur, ndlr] et on m'a dit de me débarrasser de tout ce qui pouvait mal paraître", témoigne un autre membre du personnel, cité par le quotidien.
Les deux ont déclaré avoir ressenti de la pression pour nettoyer leurs téléphones, de travail uniquement, des mails, messages WhatsApp, événements inscrits dans le calendrier. Quant aux téléphones personnels, la haute fonctionnaire Sue Gray qui mène l’enquête ne peut les examiner qu’en cas d’autorisation des personnes concernées.
Certains membres du personnel ne travaillant plus à Downing Street et d'autres ayant déjà effacé les messages de leur téléphone, le quotidien avance que l’investigation sera ardue.

Appels à la démission

Ce 12 janvier, Boris Johnson a présenté ses excuses. Jusque-là, il refusait de confirmer ou nier sa présence à cette fête, se contentant de déclarer qu'une enquête était en cours, menée par Sue Gray.
"Il y a des choses que nous avons mal faites et j'en dois en prendre la responsabilité", conclut-il.
Une vague de colère est montée dans les rangs politiques, les élus de l’opposition appelant à sa démission. Certains membres du camp conservateur ont également souhaité son départ sachant qu’il a violé les restrictions sanitaires imposées par son propre gouvernement, en pleine première vague épidémique.
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